lundi 31 août 2009

Formose Express !



C'est qu'il est rapide le bougre pour vous expédier votre commande ! En plus, l'emballage est nickel et rigolo. Jugez par vous-mêmes :




Voici le gros du paquet : colonne de droite, ma commande de thé :




(sheng)
- un Tuocha Feng Huang de Dali Nanjian Tea Factory de 2002
- un échantillon de Carré de de la région de Menghai de 1990
- un échantillon de Printemps Puerh sauvage de la région de Yi Wu de 2003

(shu)
- un échantillon de Puerh sauvage cuit, de 1990
- une brique de Puerh cuit de la CNNP de Yunnan de 2000.


Colonne de gauche, les échantillons ! Il y en a plus que d'articles commandés c'est fou ! Vu qu'on ne voit pas grand chose sur la photo, voici ce qu'on peut lire sur les étiquettes :

- Young tree Baozhong, Wenshan Taiwan, 15 avril 2009 (x2)
- Hung Shui Oolong, Feng Huang, Dong Ding, hiver 2008
- Raw wild puerh bing, Yiwu, spring 2002
- Puerh cru sauvage Lincang printemps 2006
- Puerh cru en vrac, début 70s (!)


Ça promet ! Par contre, je ne connais pas bien les baozhongs et les wulongs pour le moment, alors si vous aviez des conseils sur le dosage/infusion pour les deux premiers échantillons, j'en serais ravi !

Il y avait aussi de la céramique dans cette commande, mais je les présenterai quand j'aurai sous la main un appareil photo digne de ce nom, ce qui est loin d'être le cas en ce moment.

Allez, je fais chauffer de l'eau !

A bientôt !

jeudi 27 août 2009

Tearoom







Eh non, ce n'est pas ma nouvelle salle de thé ! Cette photo a été prise lors de la visite du Nomura Art Museum de Kyoto... Oui, je sais, normalement y a pas le droit de prendre de photo... Mais alors que j'étais en train de lire Le Maître du thé de Yasushi Inoue, avoir devant les yeux une reproduction d'une vraie salle à thé japonaise m'a poussé à la faute... D'autant que j'avais dans la tête de me faire ça un jour chez moi. Enfin, pas exactement ça, mais je voulais m'imprégner de l'endroit et j'avais peur que ma mémoire me fasse défaut. Mais maintenant l'heure est venue !

Vitrification du parquet... ok !
Reponsage et revitrification du parquet à cause d'un petit chat qui avait laissé toute une série de traces avant que ce ne soit bien sec... ok !
Réception des tatamis de chez futonet... ok !
Décoration... en cours de réflexion !
Rangements... idem !

Bref, pas mal de boulot et du coup moins de temps pour écrire ici. Pour le thé, je me limite à un vert au réveil et un GFC le soir ! Ça me frustre car j'ai encore tous les échantillons que flo et edp m'ont envoyés.

J'ai quand même eu le temps de goûter quelques trucs, mais je veux en faire une belle description donc pour le moment je consigne tout ça sur papier.

Bref, sinon j'attends en plus de la commande de Teamasters, un petit paquet d'Akira Hojo ! Je me gâte en ce moment mais c'est en contrepartie de ne pas être parti en vacances cet été, gardant mes congés pour le voyage au Japon de cet hiver. Ahlalalala, comme j'ai hâte d'y être ! Allongé au chaud dans un rotenburo un verre de saké à la main... euh de sencha, bien évidemment !





Un petit tofu poilé... Un shabu shabu gigantesque !! Je m'emporte...

Voilà pour les nouvelles... à bientôt !

dimanche 23 août 2009

Nouvelle commande !



Vous avez été quelques-uns à m'écrire pour me donner des conseils quant à la commande que je préparais. J'ai fait la part des choses et ai finalement mis celle-ci en standby. Je ne dis pas que je n'y reviendrai pas car je ne compte pas me fidéliser quelquepart en particulier mais, dans un premier temps, essayer un peu de ce qu'on me propose ça et là.

Et puis j'avais un peu oublié que Stéphane de Teamasters rentrait à Taïwan alors que j'avais une commande sous le coude avec lui !

Etant donné les éloges à son sujet et de sa sélection qu'on peut lire un peu partout sur la blogosphère, le choix s'est vite fait à partir de mes différentes lectures.

Me voilà donc en instance de recevoir :

- un échantillon de Carré de de la région de Menghai, 1990
- un Tuocha Feng Huang de Dali Nanjian Tea Factory de 2002
- un échantillon de Printemps Puerh sauvage de la région de Yi Wu

- un échantillon de Puerh sauvage cuit, de 1990
- une brique de Puerh cuit de la CNNP de Yunnan de 2000.

Je change donc mon fusil d'épaule et prends aussi du shu, au passage, mais c'est difficile de résister aux descritpions faites par Philippe !

Je commande aussi quelques articles en porcelaine que vous découvrirez bien assez tôt.

Dernière chose, et non des moindres, je voudrais REMERCIER ENORMEMENT flo et edp pour les échantillons qu'ils m'ont envoyés.

Je me trouve en possession de pas moins de 10 échantillons grâce à eux :

- galette 27 m3t
- galette 28 m3t
- galette 30 m3t
- galette 33 m3t
- galette 36 m3t
- galette 37 m3t
- ba da chun 2007 m3t
- menghai single estate 2007 ys
- yiwu wei zhong wei 2007 nad
- mengyang guoyan tea factory 99 tdg

Inutile de dire que je vais les déguster avec la plus grande attention et vous en faire part à tous.

Voilà, j'espère que je pourrais leur rendre la pareille et, à mon tour, faire de même un jour pour des débutants comme moi.

En tout cas, croiser autant de générosité sur ma route du thé est très motivant, et je ne parle pas que des personnes qui m'ont envoyé des échantillons mais aussi de celles qui prennent du temps pour me conseiller, que ce soit par mail ou sur ce blog.

Allez, l'eau bout, il est temps d'aller tester la galette 33...

A bientôt !

jeudi 20 août 2009

Ninety-six degrees... in the shade...





Je me pose une question : vaut-il mieux boire froid ou chaud quand il fait le genre de température qu'on a eu cette semaine ?

La logique dirait froid, mais par exemple, quand on mange très épicé quand il fait chaud, on a ces bouffées de chaleur accompagnées d'une suée qui peu de temps après sera divinement agréable.

Pareil pour le thé, je me souviens d'une après-midi dégustation dans une boutique où je me surpris d'être presque jaloux du vendeur qui avait sorti son éventail. Et après, ce moment magique où les petites goûtes de sueur se rafraichissent et en font profiter la peau. Et là, on sent le moindre courant d'air !



Autre chose : n'avez-vous pas l'impression de sentir d'autres nuances quand le thé est froid ? Cela m'arrive souvent de vouloir tirer une énième infusion de feuilles parfois fatiguées et de laisser l'infusion plusieurs heures (en plus, mes théières étant neuves, ça les culotte en même temps !) et la liqueur froide que j'en tire est toujours différente, avec d'autres choses.

En ce qui me concerne, je préfère toujours manger froid ou tiède que chaud. J'ai l'impression que la chaleur joue comme un filtre passe-bas (-haut) qui supprime certaines saveurs. Essayez la pizza au roquefort froide, vous allez voir, c'est terrible ! ;-)

Je ne sais pas si vous êtres accrocs, mais moi, je réserve toujours la dernière infusion d'un bon sencha ou gyokuro à une préparation glacée : je mets des glaçons sur les feuilles et les laisse jusqu'à en retirer un petit godet de liqueur savoureuse. Attention cependant à pas être trop radin ou généreux en glaçons par rapport à la quantité de thé, ça fait de drôles de surprises. Personnellement, j'en mets peu et je rajoute de l'eau.

Pour l'histoire, la dernière fois que je suis allé à Ippodo à Kyoto, je me suis fais inviter à m'assoir avec politesse et à peine assis je me suis vu offert un petit verre de Gyokuro froid. UNE MERVEILLE !!!

Depuis, je recycle mes thés japonais ainsi (et d'autres thés aussi, mais c'est une autre histoire.) A noter que la préparation que j'ai bu à Ippodo n'était pas faite selon le processus décrit plus haut. Ne maitrisant pas assez la langue japonaise, je n'ai pas osé demandé le mode opératoire là-bas. Par contre, je me suis renseigné.

Il existe trois "vraies" méthodes pour obtenir un très bon thé vert japonais glacé. Voici la première.

Mettez le thé dans votre kyusu (bon, moi j'en n'ai pas, mais j'ai une petite théière en porcelaine de 20 cl qui me sert pour les bons senchas et gyokuro, pour le moment...)
et remplissez le tout simplement de glaçons !




Sur le net, j'avais lu qu'il fallait infuser à peu près la même quantité de thé que quand on le prépare normalement, ce qui ferait 6g pour ma 20 cl avec le thé que j'ai choisi : un petit sencha Ariake. La liqueur obtenue est trop amère. Qu'on s'entende bien, le but est justement de goûter cette amertume mais il ne faut pas saturer les pailles non plus.



Lors de ma dernière expérience, j'ai trouvé à ce sencha un goût d'agrumes assez surprenant et très agréable. Comme quoi...

A noter que cette infusion à froid ne fait pas ressortir la catéchine et la caféine de la plante. Si vous voulez les garder, mais aussi préserver l'astringence du thé, il faudra utiliser la deuxième méthode... dont je vous parlerez une autre fois.

Byebye.

PS : si quelqu'un a une méthode pour faire du pu-er glacé, je suis preneur !

PPS : en fait si, j'ai un kyusu, mais il ne me sert que pour l'hojicha, qui est d'ailleurs très bon glacé, tout comme le genmaicha.





mercredi 19 août 2009

With a little help from my friends...




Coucou !

Oui je sais, c'est des Beatles à la base mais c'est l'anniversaire de Woodstock donc je mets Joe Cocker en illustration, sa version est tellement magique...

Voilà, je vais vous expliquer ce que j'ai dans la tête. Je suis en train de préparer une commande dans la boutique e-bay des Thés du Dragon, car je n'ai jamais pratiqué la commande à l'aveugle sur internet, et j'avoue que ça a quelque chose d'excitant (dénicherais-je la perle ?). Ca ne m'empêchera pas d'aller ailleurs de toute façon pour des choses moins risquées car je suis conscient qu'il y a de fortes chances que je sois déçu. Mais j'en tirerai les conclusions en temps venu.

Alors, vous me direz, "ça m'fait une belle jambe" et vous avez bien raison ! Sauf que... je n'y connais pas grand chose, donc je me fiche un peu de choisir telle ou telle galette.

Alors, voici ce que je vous propose : je vais lister les thés qui me paraissent intéressants. Si vous avez des conseils, j'en tiendrai compte pour faire une sélection finale draconienne, budget oblige (bah oui! quand même.)

Ensuite, si vous êtes curieux, que vous avez envie de goûter à l'une de ces galettes, je ne vais pas vous proposer de vous en vendre une partie, mais de vous en offrir un échantillon (de taille négociable) contre un autre petit bout de galette de votre choix que je pourrais ainsi découvrir à mon tour.

Ainsi, si ça vous dit, vous pouvez influer sur ma prochaine commande en quelques sortes de manière à pouvoir découvrir de nouveaux produits, en échange de m'en faire découvrir d'autres.

Il y a tellement de choses à goûter, si peu de temps et surtout si peu d'argent ! Et puis, on pourrait s'échanger nos impressions, nos différences d'approches. Il y a surement quelque chose de bénéfique à en tirer, ne serait -ce que de nouer des liens à travers le thé.

Enfin, voilà le principe ! Vous en faites ce que vous voulez !


Peace & Love ! Et à tout seigneur tout honneur :






La liste (suite du billet With a little help... ci-dessus)



Voici les produits que j'ai retenus dans la sélection des thés du Dragon. Il ne s'agit que de sheng car je suis manichéen : je me pencherai sur les shu plus tard. Cela dit, la liste n'est pas pour autant exhaustive si vous avez d'autres conseils/idées, y compris pour des shu. L'idée c'est aussi de me procurer des thés à faire vieillir, non pas pour capitaliser comme un écureuil, mais pour voir leur évolution au cours du temps.

C'est parti mon kiki !


Bai Cha Tang 7ème Génération - Galette Verte 2006 Cru

7432 Menghai Dayi Chi Tse Beeng Pu'er Thé 2007 357g Cru

Printemps de Jingmai Théier Ancien Pu'er 2006 357g Cru

Bai Cha Tang 3ème Génération. Galette de Fer 2007 Cru

Théier Originel .Mengku Galette Thé Pu'er 2009 500g Cru

l'Âme de Jokul . Mengku Sauvage. Pu-erh 2009 300g Cru


lundi 17 août 2009

Avis de recherche




Bonjour !

Maintenant que quelques personnes lisent mon blog, je vais en profiter pour poser quelques questions pour avoir des conseils d'achat pour les pu-er.

D'abord voici ma démarche : je suis à la recherche de pu-er jeunes car 1/ j'aime bien leurs petits goûts fruités/sucrés (désolé Philippe) ; 2/c'est en général peu onéreux ; et 3/ j'aimerais bien voir leur évolution au fil du temps. Pour les sheng plus anciens, j'attends d'avoir un peu d'expérience avant de faire de plus gros achats et j'ai déjà 4-5 références de vrac de la M3T qui vont déjà me donner du boulot.

Mon but est de me faire une idée des différents goûts disponibles et si possible des différents terroirs. En effet, j'entends des noms comme Yi Wu, Lin Cang, Menghai, etc et j'imagine que ces différentes régions possèdent chacune des particularités qui leur sont propres.

J'aimerais bien ainsi me faire une petite collection de quelques petites galettes, briques, ou tuocha à prix abordables, genre 3-4 pour commencer. Je n'ai que faire de la boutique de provenance : je ne suis pas attaché à telle ou telle enseigne. Je suis conscient que la M3T a le plus grand choix, mais vu qu'ils n'ont pas de catalogue qu'il soit en ligne ou autre, j'avoue ne pas connaître leurs produits autres que leurs vracs largement médiatisés sur les blogs.

De chez eux, je possède deux jeunes galettes 2008 : Si Yuan 2008 et Yi Wu 2008. Perso, je les trouve bofbof pour le moment, surement trop jeunes, en tout cas pas à la hauteur des shengs que j'ai de Terre de Chine : plusieurs Lin Cang, un de 2004 que je n'ai pas encore goûté (ramené ce weekend), un de 2006 venant d'un très vieux théier et qui est assez excellent et un très jeune de 2008. Je n'ai pas encore bien testé les références M3T, mais je suis dessus.

J'avoue que je me sens trop inexpérimenté pour commander à l'aveugle, surtout sur des sites comme Yunnan Sourcing. Aussi, si vous connaissez un ou deux bons plans, des trucs sympas, pas trop chers, je suis preneur !

Merci d'avance et bonne semaine à toutes et à tous !

vendredi 14 août 2009

Relooking !

En plein milieu d'une après-midi dégustation, mon blog change de look, déjà...

Et non, je ne me suis pas cloné, j'ai juste un ami, petit génie de l'informatique, qui m'a fait cet incroyable cadeau : travailler sur mon blog.

Alors un grand merci à lui, il en sera largement récompensé !

A bientôt.

mardi 11 août 2009

Goût, Arôme et Parfum




Sortant des réflexions philosophiques, voici un billet plus terre à terre. Je me suis interrogé sur la signification exacte de ces notions et la différence entre elles. Alors je me suis renseigné et j'ai fait un constat : tout ceci est très compliqué et j'ai revu mes ambitions à la baisse car les processus chimiques et biologiques peuvent certes paraitre intéressants mais il y a vraiment moyen de saouler ses lecteurs, en partant du principe que j'ai tout pigé ce qui n'est pas gagné... Donc je vais rester simple, balayant juste quelques notions de base et leurs définitions.


Alors déjà, le parfum concerne uniquement l'odorat de manière directe : on le sent, c'est de l'odeur pure.

L'arôme
(nom masculin) fait référence au sens de l'odorat également, mais de manière rétronasale (la rétro-olfaction.) C'est en gros ce qui se passe au niveau du nez et du "haut de la bouche."

On parle aussi de flaveur : c 'est le mélange d'odeur et de goût.




Justement, là où il y a confusion, c'est surtout au niveau de l'utilisation de la notion de goût. En effet, il faut discerner la notion de goût telle qu'on l'utilise de manière courante, du fruit du sens du goût, faisant parti des cinq sens existants. Dans ce dernier cas, c'est soit sucré, amer, acide, salé, ou en référence au fameux unami.

Mais le goût tel qu'on l'entend communément résulte en fait de la conjonction de deux sens : celui du goût (tel que définit plus haut) et de l'odorat. En effet, à l'expiration, une partie de ce qu'on a ingéré est expulsé par voie nasale et stimule les récepteurs de l'odorat (non non, ça sent pas le copier/coller du tout.) On le sent bien quand on est enrhumé : on perçoit moins les" goûts."

Quand on déguste quelque chose, on a tendance à utiliser la rétro-olfaction de façon à mieux propulser des particules vers les organes de l'odorat afin ressentir plus d'arômes.

Voilà. Vous comprendrez peut-être mieux maintenant ce qui est sous-entendu quand vous entendrez qu'une terre met plus en valeur les arômes que les parfums et vice et versa, du moins je l'espère, encore qu'à mon avis, rien ne vaut la pratique.

A bientôt !


PS : ce billet m'a été inspiré par le commentaire d'Akira Hojo (en anglais) sur le blog "émotions de thé" sur l'influence de telle ou telle terre sur le "goût" des thés. Voici le lien du billet. Tout se passe dans les commentaires.

PPS : je vous conseille le film "Une affaire de goût" dont l'affiche fait l'intro de ce billet. C'est un film français intelligent, c'est pas tous les jours...


lundi 10 août 2009

Réflexions

C'est un petit commentaire de Fortunato qui m'a donné l'idée de ce billet. Ce n'est pas une réponse, ni une justification, mais comme le dit le titre, une réflexion. Ça m'a rappelé deux choses fondamentales : la première, qu'il ne faut pas que mon blog se résume à une succession technique d'appréciations ô combien subjectives sur tel ou tel thé, provenant de telle ou telle boutique, mais qu'il me faut essayer de rester plus large d'esprit. Ensuite, de l'importance de parler de ma Voie du Thé (ça aurait été un meilleur titre de blog après réflexion) dans la vie de tous les jours, quand théières ou autres zhongs sont au placard.

Je me rappelle de mon dernier voyage au Japon où je dévorais pas mal de bouquins en rapport avec leur culture. En premier lieu, c'est le Maître de Thé d'Inue Yasushi qui m'a accompagné alors que j'étais à Kyoto, la ville que je préfère parmi toutes, tous pays confondus. L'on y découvre ce qu'on pourrait appeler LA voie du thé, dictée par Sen no Rikyû, la manière simple et saine de concevoir non seulement le thé, mais la vie en général. D'ailleurs, il est intéressant de savoir qu'une grosse partie de l'esthétique japonaise, de l'architecture d'intérieur en passant par l'ikebana, certaines pratiques culinaires et autres formes d'art, sont issues du chado.


Alors, c'est donc une lecture de choix, surtout à la visite du musée Raku et des pièces de Chojirô (bien que j'avoue avoir regretté de n'avoir pas de meilleures connaissances théoriques en matière de poterie.) C'est une lecture qui ouvre les yeux sur une philosophie que de nombreux hommes et femmes ont adopté comme précepte de vie : le culte de la simplicité, de la recherche perpétuelle sans pour autant qu'il y ait de finalité atteignable de son vivant, une quête comme celle de l'inaccessible étoile que chante Brel en quelques sortes, pour faire un parallèle audacieux. Du moins, c'est comme ça que je la vois.

Car c'est ça pour moi qui est important : l'appropriation de ces concepts. Car il est clair qu'il est impossible de nos jours de vivre selon la chado pur et originel, à moins d'un renoncement total illusoire à mes yeux. Mais ce n'est pas pour autant qu'on ne peut pas entretenir l'esprit du thé dans sa vie : appréhender les choses avec calme, simplicité et ouverture d'esprit, ne pas s'encombrer de choses futiles qui nous encombrent, chercher le perfectionnement en toute chose dans le respect d'autrui, etc.

Vous me direz, c'est peut être plus emprunt au bouddhisme qu'à l'esprit du thé tout ça. C'est pas faux, comme dirait l'autre... Comme on l'apprend dans Le Livre du Thé de Kokuzô Okakura, l'esprit du thé s'est façonné autour du zen (secte bouddhique) et du taoïsme (religion chinoise). Il n'est donc pas étonnant de retrouver des notions méditatives qui vont bien au-delà du simple breuvage. Ceci fait à mon sens toute la différence avec le Gong Fu Cha, qui n'est là que pour tirer le meilleur de ses feuilles.


C'est aussi une réflexion sur l'esthétique : boire son thé dans des objets assymétriques, sombres, imparfaits. Pour comprendre cela, je ne pourrais que vous conseiller de lire l'excellentissime ouvrage L'éloge de l'Ombre de Junichirô Tanizaki, un livre qui m'a littéralement boulversé et permis de mieux comprendre l'esthétique japonaise. Et puis, on peut s'extasier devant une Yixin en terre épuisée, mais niveau beauté pure, je trouve qu'elles ne rivaliseront jamais avec un kyusu comme on peut en voir a Tokoname, sans parler des tasses et autres bols et de la vaisselle en général... Les américains ne semblent jurer que par les services de vaisselle chinoise, cadeau de mariage presque obligatoire, je les invite à déguster un kaiseki dans une multitude de petits plats assortis aux aliments. Mais je ne vais pas me lancer dans la gastronomie nippone, sinon je ne vais jamais m'arrêter...


Bref, la voie du thé a quelque chose de précis, tout en étant une quête sans fin, à mes yeux en tout cas. En ce qui concerne le thé, comme tout ce qui est japonais, c'est extrêmement codifié, héritier de pratiques centenaires, mais ce n'est pas ce qui est important à mes yeux. Tout comme la religion, je ne me vois pas appliquer quelque chose de "figé," d'imposé. Chacun a la relation qu'il veut avec la foi, mais en passant par l'homme tout est modifié même un tant soit peu. Il en va de même pour le thé.

Ma voie du thé est donc la récupération de l'esprit qui entoure la dégustation du thé mais aussi de la vie, dans sa simplicité et la recherche. Pour prendre l'exemple d'une dégustation, tout le monde s'accordera à dire que si on porte sa tasse aux lèvres en ayant une quelconque attente sur le goût, on n'aura que peu la capacité de transcender ses impressions, faute d'ouverture d'esprit. Il convient donc de faire le vide, de fermer les yeux - il est bien connu que les aveugles ont leurs autres sens plus développés - et d'appréhender son breuvage avec simplicité et humilité.

Il en va de même avec n'importe quelle chose de la vie, expériences diverses et variées : on peut partir avec des a priori, des attentes, mais on ne sera alors pas à même de profiter pleinement de la chose, d'en tirer le maximum d'enseignement. C'est ainsi que j'essaye d'aborder les choses.

A mon tout petit niveau, depuis que je me suis mis plus sérieusement au thé, je remarque que mes sens gustatifs sont plus en éveil ne serait-ce que par l'effort de supprimer les attentes. Je me sens plus à même de déguster des vins en finesse, la cuisine en général, les parfums...

Mais encore une fois, il en va de même pour tout ! On peut réécouter des morceaux de musique que l'on connait par cœur, relire une partition dans cet état d'esprit et y découvrir de nouvelles choses, redécouvrir des personnes.

De même qu'on va essayer des dosages différents, des temps d'infusions plus courts ou plus longs, on peut aussi en faire de même dans plein de domaines. Qui a dit qu'il n'y a qu'une seule façon de faire telle ou telle chose ? Combien de fois répète-t-on par jour des gestes conditionnés sans y réfléchir, sans les analyser ? C'est la première chose qui m'a frappé au Japon, où ils ont l'art d'avoir repensé plein de choses du quotidien pour les améliorer alors que nous n'évoluons pas nous autres, presque bêtement. Pour prendre un exemple récent et rigolo, j'ai réalisé lors d'une de mes dernières séances chez le dentiste que je ne m'étais jamais réellement correctement brossé les dents, et pourtant combien de fois ai-je fait ces gestes sans y réflechir ?

Alors, ce billet va bientôt ressembler à un fourre-tout si je ne m'arrête pas.

Ma voie du thé va au-delà du simple breuvage. Elle se veut un point de départ d'une nouvelle ouverture sur les sensations de la vie. A chaque fois que je me fais un thé dans de bonnes conditions, ça me relaxe, me fait réfléchir et méditer, me détend. Ce n'est pas le thé qui me drogue, mais cet état d'esprit. Mon but est d'essayer d'étendre cette quête d'apprentissage et cet état d'esprit à plus de choses de ma vie courante, pour me sentir aussi bien qu'autour de ma table de thé toute la journée...

A bientôt !

dimanche 9 août 2009

Liens dynamiques


Nouvelle rubrique dans la colonne de droite de mon blog : les liens dynamiques qui présentent le dernier article des blogs choisis classés par date. Actuellement, uniquement trois blogs ont les faveurs de cette rubrique, ce sont ceux que j'ai lus intégralement, commentaires inclus. Les autres viendront s' ajouter au fur et à mesure des lectures.

Bon dimanche !

Brève...



Ce matin, de bonne heure, motivé par l'envie d'abricots frais et de melon au petit déjeuner, je m'arrête dans un petit bourg sur le chemin du boulot afin de me rendre chez un petit primeur que je ne fréquente d'habitude jamais.

Déjà, je suis surpris de voir à l'entrée une collection de vieil Armagnac Delord, très bonne référence, du cognac Frapin, idem, seul le calva n'est pas au top dans cet étalage de liqueur (ie c'est pas du Huard...)

Et à côté de la caisse, quelle ne fut pas ma surprise de trouver 6 boites de wulong et de thé rouge de la M3T ! Manifestant ma surprise, le vendeur me dit qu'il essaie de proposer ce qu'il y a de meilleur... Moi je dis chapeau bas !

Bonne journée à tous !

jeudi 6 août 2009

Quatre nouveauthés



J'allais partir pour un long weekend de repos quand la postière, un point en retard, m'a livré mon colis de la M3T ! J'avoue que je n'y croyais plus et que je m'étais convaincu que je devrais attendre la semaine prochaine.

Je n'ai pas le temps de tester tout ça, mais je vous présente ça en avant-première :



Bon weekend à tous !

mercredi 5 août 2009

Astringence ? C'est pas faux !!




Motivé par les encouragements, et étant donné que je ne serai pas là ces prochains jours, je me décide à faire un vrai post de dégustation. Mais avant tout, ma dernière venue, j'ai nommée ma dernière table basse japonisante faite par un ami menuisier/ébéniste qui me fait toujours des meubles de toute beauté. J'en profite pour lui faire un peu de pub, car il en a vraiment besoin.



Étant donné que je vais aménager une salle à thé chez moi dans les prochaines semaines, je me suis commandé ce beau meuble en noyer. Jugez par vous-mêmes...




Ensuite, vient la dégustation de ma première galette. Elle vient de la M3T et elle m'a été conseillée par un vendeur. La voici :



... ou version plus artistique...




Cette dégustation sera aussi la dernière utilisation de ma théière fissurée, une sorte d'enterrement.



... son "nid d'abeilles" pas très pratique :



... et LA fissure :



Allez, on sèche les larmes, on prépare le matériel, rince la théière, découpe une petite couche de ma nouvelle galette, pèse à peu près 3 grammes (pour 10cl)...



... rince 2 fois, 20 secondes environ à chaque fois, et infuse vraiment une première fois 15 secondes.



La liqueur est blonde comme les blés, on sent encore une légère amertume qui aura disparu dès les prochaines infusions (en ayant pris soin de complètement vider la théière...) On sent d'emblée le goût fruité et sucré qui me fait penser à de la mirabelle mais sans vraiment parvenir à être content de ma comparaison gustative. Chose qu'il est impossible de louper, l'astringence qui arrive tout d'un coup, coupant net au goût sucré, et qui s'installe pour rester assez longtemps.

Au final, au bout de plus d'une douzaine d'infusions, c'est le sentiment qui me restera : du sucre en bouche, du fruit, puis vient l'astringence qui s'installe longuement.

Je n'y connais pas grand chose en jeune pu-er, mais le Lin Cang 2006, de Terre de Chine, dont le goût sucré reste longtemps, vraiment longtemps, est bien meilleur à mon goût.

Je suis donc un peu déçu de celui-là... pour le moment en tout cas ! Il faudra subir d'autres essais, dont en zhong. Mais avec l'arrivée prochaine de ma nouvelle théière dédiée aux jeunes pu-er, je vais un peu patienter pour le zhong.

Je suis preneur de vos opinions si vous avez essayé ce pu-er en tout cas.

J'espère juste que l'astringence se flétrira un peu avec le temps.


A bientôt pour une nouvelle dégustation !

mardi 4 août 2009

Expérience et Gong Fu Cha




Pas de beaucoup de posts sur ce blog ces derniers temps, mais, en revanche, beaucoup d'infusions ! En effet, il ne fallait pas s'attendre à débarquer comme une vierge effarouchée dans le monde du Gong Fu Cha et s'en sortir à merveille dès le début...

Apprendre à manipulation sa théière, à doser à son goût les différents thés, jouer avec les temps d'infusion, développer son palais... Autant de paramètres qu'il faut prendre le temps d'assimiler sans brûler les étapes.

Et la patience finit toujours par payer ! Preuve en est, une découverte importante : je n'étais jamais satisfait des premières infusions de mes jeunes pu-er que je trouvais beaucoup trop amères, et j'étais obligé d'attendre un certain nombre de passages, que l'amertume ait disparue, pour profiter pleinement du goût du thé, malheureusement diminué.

En fait, même en renversant totalement la théière sur le pot de réserve, une petite quantité d'eau, qui paraissait comme ça insignifiante, ne se vidait pas et continuait à infuser et se retrouvait dans les passages d'après, les rendant très amères et corsés !

Cela ne me le faisait que sur les pu-er jeunes et pour cause, ma théière dédiée ne se vide pas totalement sans insister. Je viens donc d'apprendre quelque chose : ceci est un critère important pour différencier une bonne d'une mauvaise théière. Je ferai attention désormais.

En tout cas, quel bonheur d'avoir fait cette découverte ! Maintenant, j'ai enfin droit à une explosion fruitée et sucrée dès les premières infusions de mes jeunes pu-er ! Je suis ravi ! Je m'en vais de ce pas tous les réessayer !

En tout cas, le Gong Fu Cha me donne entière satisfaction et a su récompenser mes efforts ! Je suis sûr qu'il y a un proverbe chinois qui doit parler de ça !

A bientôt.