samedi 27 février 2010

Yu Zhu - Pilier de Jade











Voici une courte présentation de ma nouvelle Yixing. Je l'ai obtenue auprès de Lionel de la Cave à thé. Elle date de 1920 et son argile vient d'une des deux premières mines de zhuni : Zhou Zhuang (Zhao Zhuang, je suppose.)

Son volume est de 12.4 cl. Pas de filtre. Elle a un très bon débit permettant à la théière de se vider rapidement. Le couvercle est parfaitement adapté et il faut même le soulever un peu à la fin de la verse pour extraire les dernières goûtes car l'eau la rend hermétique.







Les parois sont d'une épaisseur moyenne : pas très fines mais pas franchement épaisses non plus.

Je l'ai reçue avec déjà un culottage visible à l'intérieur. Sans pouvoir vraiment être sûr, je pense qu'elle servait à préparer des thés moyennement torréfiés.

Elle a été beaucoup utilisée au cours de son histoire d'après Lionel. Ce dernier rajoutera les détails qu'il voudra bien entendu.

Enfin, elle m'a coûté moins cher que ma Yang Wen Ji. Une très bonne affaire selon moi.







Elle possède une patine magnifique !







J'ai fait un nombre impressionnant de tests avec cette théière !! Comparaisons avec zhong, théière moulée m3t en zhuni, Yang Wen Ji, pour tous les thés que j'avais sous la main. A l'arrivée, elle semble vraiment se démarquer pour les pu-er et les rochers pas trop fermentés où elle m'a offert des rendus qui battaient tout ce que je connaissais.

Il aurait peut-être valu que je la mette sur les rochers tant elle les traite avec brio, mais n'en buvant pas autant que des pu-er, j'ai préféré l'affecter à ces derniers, ne m'interdisant rien loin de là, surtout pour les Wuyi yan cha les moins torréfiés, pour le moment ceux que je préfère.

Seule chose : elle ne semble pas convenir aux dan cong, ou alors je m'y suis mal pris, mais de toute façon je leur préfère le zhong jusqu'à preuve du contraire.











Pour le reste, je vous laisse admirer la belle. Elle possède un grain exquis et la manier est un bonheur... Ce lot de photos ne lui rend pas vraiment honneur mais d'autres suivront. De plus, étant en déplacement à Londres la semaine prochaine, je tenais à vous la présenter avant de partir. Au programme là-bas, essentiellement 3 boutiques sur mon temps libre : Teasmith, Eastteas et Postcardteas.







Merci à Lionel.


A bientôt.



vendredi 19 février 2010

Gaïwan and Teapots











En lisant l'expérience des autres, je constate qu'il y a souvent une relation ambigüe entre l'amateur de thé et le zhong. Certains lui vouent un amour fou tentant même de le réhabiliter aux yeux de ceux qui le délaissent - voire le haïssent tout bonnement ; certains le cantonnent à des types de thé précis tandis que d'autres l'utilisent pour tout. Plein de pratiques et de sentiments divergents à son égard.

Outre l'aspect collection et l'affection qu'on peut porter aux théières, beaucoup s'entendent pour dire qu'on y attache souvent trop d'importance et qu'on devrait plus se concentrer sur le thé lui-même, mais aussi sur les paramètres telle la température, l'eau ou même le cadre et l'état d'esprit au moment de se préparer du thé.

Pour bien connaitre un thé, ne faut-il pas mieux le tester parfois longuement en zhong ?

Je me place en ce moment au centre de cette "problèmatique."







Je viens d'acquérir une très belle théière. Une Yixing ancienne. Magnifique. J'en parlerai plus longuement plus tard. Son utilisation pour des thés qui n'avaient jamais connu autre chose que le gaïwan à ma table de thé me fait découvrir bien des choses. Cela m'a donné envie de faire l'inverse, de boire en zhong des thés presque uniquement faits en théière jusqu'alors, par curiosité.

J'avoue que j'ai franchement été surpris voire un peu vexé de me rendre compte que je ne connaissais pas bien certains de mes thés, comme une sorte de trahison envers la feuille que je n'ai pas su écouter comme il le fallait. Je dois également confesser qu'au regoûtage, je préfère plusieurs de mes thés en zhong qu'en théière, même de qualité.







Alors, surpris par ces dernières découvertes, je dédouble à présent mon gong fu cha presque systématiquement. Une moitié en zhong avec un pichet et une tasse, et une autre moitié avec une théière, un pichet identique et une tasse semblable, en utilisant un ratio feuille/volume à peu près équivalent et des temps d'infusions relativement similaires. Et j'apprends des résultats. Des fois, quand je n'ai pas grande soif, je transvase juste les feuilles d'un outil à l'autre. Parfois, je prolonge beaucoup plus l'infusion de la théière car cette dernière me permet d'aller là où le zhong ne peut pas toujours se rendre.

Je réapprends à découvrir mes thés. Encore une fois.







Je me rends compte que j'avais prêté beaucoup d'importance aux différences entre les théières elles-mêmes mais pas encore assez à celles entre théière et zhong.

Je n'avais pas encore bien perçu le potentiel de transformation d'une Yixing, ni le besoin de revenir au goût premier du thé afin de mieux l'apprécier, dans tous les sens du terme.

Très intéressant de redécouvrir des aspects du thé qu'on avait oubliés - voire inconnus - alors qu'ils étaient masqués par le pouvoir transformateur d'une théière. Étonnant ce qu'une Yixing peut apporter/enlever à un thé et mettre en valeur.

Mais voilà, je me demande quand même s'il y a une utilisation propice à tel ou tel instrument en fonction des thés. Car cette nouvelle donne "m'affole" un peu.







Ce qui est sûr : tout passe en zhong. Il est sans égal pour restituer les parfums et le côté aérien d'un thé (à part peut-être une théière de très haut vol.) Il va en retransmettre exactement les qualités et les défauts, en fonction des paramètres dosage et temps, bien évidemment. Il ne va rien changer. Il va de plus permettre de contrôler l'infusion : couleur, ouverture des feuilles, parfums du couvercle. C'est à la fois l'instrument du pauvre mais aussi celui du goûteur professionnel et de certains maitres.

Une théière, elle, va modifier, transformer en plus de travailler sur le texture, l'agencement. Une bonne théière va permettre de faire apparaitre plus clairement certaines choses, et d'en masquer d'autres. Quand une bonne théière est en plus adaptée à un thé bien particulier, le résultat est très plaisant.

Une théière apprend et retient un peu de ses expériences passées en fonction de sa porosité. C'est l'instrument de prédilection du gong fu cha mais aussi un objet d'art, dont la beauté peut aveugler un amateur sur sa voie du thé. Mais on est tenté de lui pardonner car sa façon de faire s'évaporer l'eau sur ses parois, le fait de la manier, de la toucher est un plaisir qui peut égaler celui lié au thé en lui-même. C'est comme une femme chantée par Jacques Brel : à la fois trompeuse et indispensable, qui permet d'atteindre le nirvana.







On peut souvent lire que certains amateurs passent par des phases sans zhong, souvent après l'achat d'une jolie théière, voire de plusieurs. Puis ils reviennent parfois à la céramique, mais pas forcément, ni pour tout.

J'avoue que cela m'intrigue beaucoup et que je me demande bien quel est l'équilibre à trouver. Je pense que je n'aurais malheureusement pas rapidement de réponse à cette question. Il faut connaitre parfaitement ses théières pour savoir comment elles modifieront un thé en fonction de ce qu'on a envie de boire.







Alors, théière ou gaïwan sur tel ou tel thé ? Personnellement, il me faut une sorte de procédé, une manière de faire. Les réponses de normand, P'tet' ben qu'oui, p'tet' ben qu'non, ne m'enchantent pas sur ma voie du thé. En plus, mes théières tournent un peu en rond en cherchant leur affectation, le zhong leur faisant maintenant grandement concurrence.

Alors voilà ce que je compte faire, dans un premier temps tout du moins. Une sorte de processus opératoire au pays du gong fu cha :


Premiers pas avec un thé : zhong systématique. Le zhong est presque le même chez tout le monde. En faire un référant, savoir ce que donnent ses thés dedans permet de comparer même qu'on n'est pas chez soi, mais aussi avec quelqu'un d'autre. Il est le meilleur outil pour se faire la main sur l'infusion.







Faire des dégustation comparées zhong/théières. Cela permet de connaître les rendus de ses thés en fonction des différents supports à disposition, et donc d'apprendre les pouvoirs modifiants de ses théières. Après, on respectera ou non les choix faits pour ses théières de travailler sur telle ou telle famille de thé. Personnellement, à part ne pas mélanger des thés de degré d'oxydation très différents, je m'en fiche, pour l'instant.

Il faut bien évidemment prendre des notes de ses impressions. En fonction, on penchera toujours pour une méthode que ce soit le zhong ou une théière, et à partir de là, on fera varier d'autres paramètres pour trouver son plaisir. Mais si le choix de la théière sur le zhong est fait, il faudra réessayer néanmoins de temps en temps avec la porcelaine.






Ensuite, il y a le choix en fonction de l'envie du moment : que ce soit au niveau du rendu (choix parfums-textures,) d'où l'importance des dégustations croisées zhong/théière(s). En effet, des fois on a envie d'utiliser un instrument bien particulier, surtout vrai pour une théière. Cela dicte souvent le choix du thé, or on a aussi parfois une idée derrière la tête de ce qu'on a envie de boire... Et, en quelques rares occasions, on a envie de tenter l'improbable !


Voilà un mode opératoire qui me permet honnête et fidèle au thé. Après, il souffrira comme tout d'entorses, mais les règles sont faites pour cela. Il faut rester ouvert.







En attendant, je continue les tests et les comparatifs. Je publierai mes impressions une autre fois. Je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment.


Et vous, quelle est votre relation avec le zhong ? Comparer semble un exercice intéressant, comme toujours et source d'apprentissage.


À bientôt !



dimanche 14 février 2010









dimanche 7 février 2010

Yang Wen Ji (VIII)









samedi 6 février 2010

Yang Wen Ji (VII)









vendredi 5 février 2010

Yang Wen Ji (VI)









mercredi 3 février 2010

Yang Wen Ji (V)









Yang Wen Ji (IV)









lundi 1 février 2010