mercredi 23 décembre 2009

Dong Ding, c'est le père Noêl !










Le dernier article de Philippe de Bordeaux m'a donné envie d'ouvrir l'échantillon de Ding Dong d'Akira Hojo que je traine depuis un moment...

Surtout que ce soir, je dois préparer mon foie gras pour demain, un petit mi-cuit au magret fumé et champignons...

Me voilà donc installé dans la cuisine et c'est parti ! Eau Montcalm dans mon Creuset, 2,5g dans ma boule noire (un peu plus de 7cl) première infusion 90°C, le reste à eau bouillante ou presque.

Mes temps d'infusion, décidés un peu au pif, furent de l'ordre de : 60s, 35s, 60s, 90s, 120s, 150s, etc.








J'ai finalement pris la boule noire, bien qu'elle soit certainement trop petite pour l'expansion des feuilles. Mais je voulais voir son rendu et elle m'a offert un liquide d'une pureté et d'une légèreté incroyable.

En fait, bien que sa terre excelle à mon avis avec ce genre de wulong fleuri, je pense que je vais plutôt laisser ma petite boule noire œuvrer sur les pu-er en ouvrant un peu le champ aux sheng plus anciens. Je ne pense pas lui donner des shu cha à boire, dans un premier temps tout du moins, car étant donné que j'aime les sheng très jeunes, j'ai quand même un peu peur du mélange. Et puis, ma théière de base fonctionne très bien à mon goût sur les shu et je ne sais honnêtement pas quelle est la valeur ajoutée d'une bonne terre sur un pu-er cuit. Je ne doute pas qu'il y en ait mais autant pour les jeunes sheng je voulais me débarrasser de l'amertume que je trouvais très gênante, autant pour les shu cha rien ne semble me masquer quoi que ce soit avec ma théière. Évidemment une terre épuisée à 1000€ doit apporter un plus, mais pour le reste... Si vous avez des commentaires, n'hésitez pas à les partager.

Bref, j'ai terminé en zhong cette excellente dégustation, comme d'habitude avec des infusions longues. Que du très bon.
















Je vous souhaite à tous un excellent Noël. Le pu-er sera un excellent allié pour faire fondre toutes les graisses accumulées à cette occasion !

Bonnes fêtes à tous et à bientôt !








dimanche 20 décembre 2009

Setup d'exception pour un thé qui le vaut bien...








Il est temps de vous présenter quelques uns de mes achats de vacances.


Tout d'abord, une théière pour mes (jeunes) sheng, une petite bombe d'une beauté extraordinaire.








Nombreuses furent les heures passées à sa recherche, à lire et relire les billets et les commentaires de tel ou tel blog, à envoyer des mails à certains possesseurs pour leur demander leurs impressions, à contacter des revendeurs pour leurs poser mille questions.

Finalement, c'est un coup de cœur (étudié) qui aura eu raison de moi, à la Maison des Trois Thés, grâce à Gilles, ce vendeur si généreux d'explications et si sympathique.








Une Yang Wen Ji (Taïwan) bien connue des bloggers. 7,4 cl et la même ligne que celle de Philippe, fruit du hasard car autant j'avais lu ses commentaires sur la boule noire autant je n'avais pas prêté trop attention à la forme. Cela dit en magasin, j'ai eu le choix entre 4 modèles et c'était celui qui était pour moi le plus homogène et proportionné au niveau des formes. Il y en avait une avec un couvercle plat, plus moderne, qui était sympa, mais je cherchais aussi la plus petite capacité possible, et la plus menue était celle-ci.








Je comprends à présent son succès, même si je l'imagine plus à l'aise avec certains Wulong. Je ne l'ai pas acquise "pour faire comme tout le monde," non, je l'ai juste essayée avec un thé que je connais bien et que je pratique souvent : galette Feng Qing (aka 36.)

Et la magie de la terre a opéré, celle qui arrondit, qui permet de "pousser" un peu plus, mais aussi qui fait s'envoler la fougue des jeunes sheng fougueux, en graissant un peu, rendant le côté sucré plus présent, le thé plus précis, sans l'épuiser, en le choyant.








Au départ, je m'étais quasiment décidé pour une Watanabe Tozo, en terre rouge de l'île de Sado. Mais les commentaires entre autres de Philippe d'Addicttea m'ont persuadé de consacrer plutôt une telle théière aux Wulong, famille que je vais attaquer plus sérieusement au printemps prochain. On verra donc à ce moment là. En plus, Shimizu Ken, le potier de mon kyusu, prépare apparemment des théières de plus petites contenances aux dires d'Akira Hojo. À surveiller donc.








Mais je ne regrette pas mon choix, oh que non ! Quelle joie de redécouvrir tout mes thés avec une telle classe ! Avec un tel rendu, je perçois enfin des choses que j'avais pu lire ou entendre ça et là. Je comprends mieux certaines références qui avant étaient tuées ou amoindries principalement par l'amertume.

Bref, je suis très content.

2g. Seulement 2g et pour un peu que le thé soit bon, on boit une quantité impressionnante d'infusions et en profite dès la première ! 2g, ça donne des idées d'achats de thés de qualité...








Mais ce n'est pas tout ! Il y a plus. Yamane Seigan. Un potier avec des doigts en or. J'avoue avoir ramené pas mal de choses frappées de son sceau. Facile quand on se rend presque à la source : dans l'entrepôt d'Hidehisa de Magokorodo. J'y consacrerai un billet.








Hidehisa, ce n'est non sans fièreté que je le compte à présent parmi mes amis.

Le sens de l'hospitalité japonaise. La générosité. La passion. Voilà ce qui pourrait définir cette relation que j'ai noué avec lui au Japon. Une trop courte soirée pourtant bien rentabilisée (couchés très tard...) Bref...












Voici mon setup actuel. Il me fait penser à un système solaire, avec des astres, où ma petite bombe joue le rôle du trou noir. Très agréable. Très reposant.








Terminons par l'invité du moment : le Yiwu 2003 de Stéphane, thé que je n'avais jamais vraiment perçu, bien abordé pour ce qu'il est. Et là, forcément, il s'offre à moi dans toute sa splendeur : sucré, élégant, inépuisable et une bonne longueur en bouche grâce à une petite touche d'astringence juste comme il faut. Un délice.




















Voici les feuilles : à gauche, celle du Yiwu 2003 de Teamasters et à droite celles du Yiwu 2008 de la maison des 3 thés qui trainaient dans mon zhong après une infusion d'une demie journée.








Pour résumer, mon gong fu cha vient d'en prendre un sacré coup. Je revisite avec bonheur mes sheng, même les plus capricieux, et me mets à rêver des références plus classieuses auxquelles je pourrais m'attaquer.


Bonne fêtes à tous et à bientôt.




mercredi 16 décembre 2009

Mont Roucous









Conseillé par beaucoup, je commence les tests avec l'eau Mont Roucous, trouvée chez Carrouf.

C'est une eau qui jaillit du granit, pure et préservée à 927 m d'altitude, dans la forêt du Parc Naturel du Haut Languedoc. La Rosée de la Reine est la même eau vendue sous une autre marque apparemment. Cette dernière est considérée comme de l'eau de source. L'eau Mont Roucous était initialement commercialisée comme eau de source, avant d'être reconnue eau minérale par l'Académie de médecine en 1993.

Cette eau est l'une des moins minéralisées d'Europe. Voici quelques chiffres en mg/l :

calcium 1,2
chlorures 3,20
magnésium 0,20
nitrates 2,30
sodium 2,80
sulfates 3,30
potassium 0,40
bicarbonates 4,90









Elle me parait donc adaptée au thé. Qui plus est, une bouilloire ne fonctionnant qu'avec cette eau n'aura jamais besoin d'être détartrée, ce qui me changera du tout au tout de mon eau du robinet locale, qui fusille mes cartes Brita plus vite que son ombre (il faut moins de 3 semaines pour que des particules apparaissent dans ma bouilloire qui ne reçoit que de l'eau filtrée.)

Cela m'embête d'un point de vue écolo de repasser aux bouteilles en plastique. Je me console en me disant que les bouteilles de Mont Roucous sont prévues pour être applaties de manière optimale et que sur le chemin du travail il y a un endroit spécial où recycler ce matériau.

Cela dit, il faudrait voir l'emprunte du recyclage des cartouches filtrantes. C'est aussi ma conso de vinaigre blanc qui va être contente.


Pour le moment, je n'ai fait qu'un seul gong fu cha avec et c'était du bonheur. J'attends donc encore un peu pour être définitif, mais le fait que certains l'emploient depuis longtemps avec les Wulong, famille plus exigeante que le pu-er à ce niveau là, me fait penser que cette eau et moi sommes partis pour durer.

J'en profite pour faire un petit clin d'œil au blog de Philippe de Bordeaux. Je le trouve très inventif et original, ainsi que très bien illustré visuellement et musicalement.


À bientôt.

vendredi 11 décembre 2009

De l'eau !







Bonjour à tous !

Encore au Japon pour très peu de temps malheureusement, je prépare déjà les prochaines expériences que je compte faire à mon retour !

L'eau est au centre de ma réflexion ici tellement elle est différente de chez nous. Ayant essayé pas mal de sortes de thés, pu-er sheng et shu, wulong, et bien sur des verts locaux, je remarque que certains gagnent à être préparés avec l'eau du robinet nippone et d'autres non.

Aussi, dès mon retour, je vais faire des essais avec des eaux minérales. Pour voir...






Si certaines personnes ont déjà fait des essais avec des grandes marques, cela m'aiderait de le savoir dans mes expériences. Je n'habite pas une région montagneuse ou proche de sources connues a priori, donc je n'ai que de grandes marques à ma disposition.

Donc, si vous avez des tuyaux dans ce genre de références là, je suis preneur. Surtout les eaux à éviter d'ailleurs.

Voilà. Je vous envoie par la même le bonjour de ce qui est à mes yeux la plus belle ville du monde, Kyoto, que je quitte demain. J'aurai plein de choses à relater et de photos à montrer.

En attendant mon retour, je vous dis... à bientôt !

vendredi 13 novembre 2009

Tetsubin version française







J'avais acheté cette bouilloire Le Creuset lors d'une promo sur vente-privée à l'heure où toutes mes bouilloires électriques tombaient en panne les unes après les autres.








J'avais toujours voulu avoir un tel objet sur la gazinière. Je pense que ça doit faire référence à des souvenirs d'enfance mais aussi à la mode anglaise.

Elle est émaillée à l'intérieur ainsi qu'à l'extérieur.








L'eau issue de cette bouilloire est à mes papilles plus douce que celle de mon Aquagrad (en métal.) N'ayant jamais essayé, je me dis que cette eau est peut-être plus proche de celle obtenue avec une tetsubin, sans pour autant en atteindre les qualités. Mais je trouve qu'elle sied particulièrement bien aux thés verts et aux shu cha. Cela dit, c'est en essayant avec un Tie Guan Yin en grande théière que je me suis rendu compte de la différence.

Pour l'utiliser, je mets de l'eau filtrée Brita, la fait chauffer puis refroidir. On dit en effet que l'eau gagne à se poser un peu. Peut-être que cette seule opération fait toute la différence ? Dans tous les cas, on peut constater une différence avec une eau du robinet juste filtrée : c'est plus doux, plus rond, plus pur. Après, j'ai tendance à remettre cette eau dans ma bouilloire classique par facilité vu que cette dernière me permet de choisir la température, soit disant à 5 °C près. J'avoue ne jamais avoir eu le courage de vérifier.








Enfin pour moi, même si la manip' est un peu plus fastidieuse, elle vaut le coup surtout pour des thés d'une certaine valeur : Gyokuro et certains shu aux prix respectables...

Alors, ça ne vaut sûrement pas une vraie tetsubin ni une bouilloire en zisha, mais à prix réduit, mon thé en ressort magnifié.


Voilà. C'est sans soute mon dernier billet avant mon départ au Japon. Alors je vous dis à dans un bon mois.


À bientôt !


mardi 10 novembre 2009

New look made in Yunnan



Yunnan Sourcing vient de se désengager d'eBay et propose à présent son propre site avec des prix revendiqués 10% plus bas.

À bientôt !


samedi 7 novembre 2009

Gong Fu Cha Sauce Nippone



Préchauffage - Pesage






Ready !






Rinçage






Première






Deuxième






...










Passage en zhong (Nettoyage - Lustrage)







Une autre pleure car jalouse






Elle vient rejoindre les autres et ses larmes s'évaporent : c'est la photo de famille.





(kyusu : Hojotea ; coupelle : Magokorodo ; théière : marchand local ; zhong : Terre de Chine ; tasse céladon : Teamasters ; couple avec tasse à sentir : m3t) pas fait exprès...




vendredi 6 novembre 2009

La claque !







L'autre soir, j'ai fait une expérience toute simple : j'ai infusé un jeune sheng fougueux - comprendre d'habitude assez rude sur les premières infusions - avec Mashimizuken.

On ne peut pas parler véritablement de gong fu cha puisque, fort de ses 20 cl, je ne la remplissais approximativement qu'à moitié à chaque verse. J'ai dosé mon jeune sheng à environ 3g.

Et c'est là qu'elle est venue, la claque, le soufflet, la taloche. Mais replantons le décor.


Je n'ai quasiment jamais infusé de jeunes sheng qu'avec ma théière marron de base de la maison des 3 thés. Autant je suis bien fana du modèle rouge qui me donne de très belles infusions avec les shu cha, autant son homologue marron ne m'a jamais véritablement satisfait.

Déjà, je la trouve beaucoup moins sexy de cette couleur, mais surtout le couvercle est un poil trop petit si bien que chaque verse s'apparente aux chutes du Niagara, phénomène à l'origine de pas mal de brûlures de doigts et ainsi à de grands moment de solitude : je me brûle tout en étant conscient que de tout lâcher serait synonyme de casse... Elle aurait pu être surnommée la cochonne si je n'en avais pas une plus appropriée à ce sobriquet.






Bref, cela fait quelques jours que je m'interroge sur la succession de ma théière consacrée aux sheng, jeunes ou adolescents, catégorie que j'apprécie beaucoup et malheureusement affublée de ma plus mauvaise élève. Et le choix est vaste, tout comme la gamme de prix.






J'ai donc parcouru la toile, et c'est presque naturellement que je suis tombé sur le billet "Belles Japonaises" sur le blog de Thomas. L'idée est alors plantée dans mon esprit : une japonaise pour des chinois ! S'en suivent quelques mails à certaines personnes qui ont eu la gentillesse de me donner leurs avis, je les en remercie. L'idée germe... Le soir arrive... J'ai enfin du temps devant moi... J'essaye ! Et bim ! Dans le coin de la figure, la baffe !

Alors cela n'aura sûrement rien d'exceptionnel pour les habitués de théières de qualité, mais moi, c'est mon dépucelage pour autre chose que des thés verts japonais.

Mes impressions : je plisse presque les yeux au moment de porter la coupe de ma première infusion aux lèvres. Le parfum ne m'avait rien indiqué de particulier. C'est le moment que je redoute le plus : les premières infusions de jeunes sheng et leur âpreté. Et vlan ! Rien... Si. Des arômes nouvelles, de la profondeur de champ comme dirait Gilles... Certes un peu de sècheresse, mais à 20€ les 200g faut pas demander la lune non plus, surtout sur les premières verses. Impressionnant. Je continue... Je pousse... Rien à dire, je n'avais jamais goûté ce thé ainsi.

Je comprends mieux l'étonnement du vendeur qui m'avait conseillé ce thé quand je lui parlais de mes impressions sur le début. Lui ne doit pas utiliser un modèle de base...

Hier soir, j'ai proposé à Mashimizuken un jeune ado de bonne famille, un certain Yiwu 2003 en provenance de Taïwan, thé qui m'a toujours donné l'impression d'être trop complexe pour moi. Le résultat a également été convaincant : plus de douceur et d'étages aux arômes. La différence était peut-être un peu moins flagrante car ce thé est dépourvu d'amertume.






Alors, qu'en est-il de la succession de ma petite marron actuelle ? Plusieurs choix s'offrent à moi. J'ai peur que certaines références taïwanaises possédées par beaucoup ne soient trop tranchantes à mon goût aux dires de certaines descriptions que j'ai lues. Cette théière sera destinée aux jeunes sheng, l'aspect arrondissement des angles me parait nécessaire. Il faut comprendre : ma cave à pu-er est principalement constituée de jeunes références. Je suis arrivé trop tard pour à prix équivalent pouvoir me faire un stock de pu-er plus vieux. Mais ce n'est pas bien grave, j'ai plein de pu-er cuits qui me satisfont pleinement.

La terre rouge de l'île de Sado m'a emballé d'emblée. La concurrence est sans aucun doute taïwanaise. Il va me falloir l'étudier, même si l'affectif est clairement du côté nippon, surtout à moins de quinze jours du départ tant attendu. Dernière remarque, la forme du kyusu est vraiment idéale pour bien vider la théière entre chaque verse, ce qui est vraiment pratique pour les sheng.

Il ne me reste plus qu'à poursuivre les tests à présent.


A bientôt !



mardi 3 novembre 2009

... et 6, et 7, et...

















Il s'agit d'un Gohonde Sakazuki signé Yamane Seigen. A l'origine conçue pour boire du saké, cette coupe sert aussi bien pour le thé. De toute façon, je ne lui laisse pas le choix ! En effet, elle contient à merveille les infusions de 10cl de thé vert que je me fais religieusement presque tous les jours.

L'effet esthétique, comme je l'ai appris hier soir, se nomme Hotaru, comme si des lucioles volaient à la surface de la céramique. Le style Gohonde quant à lui se rapporterait à la peau de faon, suivant le principe que souvent les poteries de Hagi cherchent la ressemblance avec la peau d'un animal. Merci à mon informateur...





Chose intéressante, la terre et le mode de cuisson unique d'Hagi va permettre à la liqueur, que ce soit du saké ou du thé de pénétrer la terre, en changeant ainsi la couleur avec le temps. Ce phénomène se nomme "Hagi no Nana Bake" littéralement les 7 changements d'Hagi. J'ai le temps de constater ce genre de changements mais j'y prêterai attention.





J'ai acheté cette merveille à Hidehisa Moroyose de Magokorodo (lien boutique eBay.) Encore un commerçant japonais ultra pro et sympathique. En effet, dès le premier mail où je lui disais passer pas loin de sa ville dans un mois me proposait-il de nous emmener mes amis et moi dans un des bons restaurants qu'il connait près de chez lui. Une rencontre qui s'annonce être très enrichissante, surtout qu'il devrait me montrer quelques pièces sur place également. La gentillesse nippone m'étonnera toujours.

A bientôt !