mercredi 31 octobre 2012

La petite dernière...






Le monde du thé - et plus particulièrement des théières pour certains "addicts" comme moi - est plein de tentations... Il y a des périodes pendant lesquelles on en recherche durant des heures, parcourant la toile de long en large, avec plus ou moins de succès. À d'autres moments, ce sont les théières qui vous trouvent, souvent en trop grand nombre.









Voici une véritable théière de la célèbre Yixing Factory #1. Détails techniques ici

Pourquoi ai-je acheté cette théière ? Peut-être pas pour les bonnes raisons. Parce qu'un tel modèle, avec le pedigree détaillé et donc la certitude que ce n'est pas une fausse, ça fait envie. Parce que c'est un morceau d'histoire. Parce que dans dix ans, je ne sais si ce sera encore possible de trouver un tel modèle. Parce que les terres souples, cuites en réduction me plaisent de plus en plus. Parce qu'elle est vendue par un passionné qui ne propose que la crème de la crème. Parce que j'ai eu un bon feeling. Parce que je la trouve magnifique, parfaitement équilibrée avec son gros ventre, ses parois d'épaisseur moyennes, son anse, son bec... Parce que malgré son âge, elle est neuve et que je vais la culotter moi-même de A à Z.









Il m'aura fallu vendre une théière pour pouvoir me payer cette Ba Le. Et j'en profite pour annoncer que, bien que cela m'en coûte, je vends aussi la jolie Shui Ping en photo à la fin de cet article (pour des renseignements, vous pouvez me contacter sur voieduthe@gmail.com).

Je ne pense pas que le prix fasse la qualité d'un tel objet. Une vieille théière aux allures de pièce de musée aura certainement un prix très élevé, mais cela ne signifiera pas non plus qu'elle fasse du bon thé.

Ici, j'achète une provenance prestigieuse, néanmoins gage d'une certaine qualité, même s'il s'agit d'une copie "half-handmade" du modèle original des années 70.

L'usage dira si j'ai fait une erreur ou non, mais les premières impressions sont assez jubilatoires je dois bien le dire.

J'en dévoilerai plus, à mesure que nous ferons connaissance.


À bientôt !














vendredi 19 octobre 2012

Quick Review (9) : Seikakou (Hiruma)





Quelques mots sur mon sencha du moment : le Seikakou de Hiruma-san. Un sencha micro-fermenté de l'année. Sébastien en parle ici.  Mon but n'est pas de refaire son billet, mais juste d'inscrire ce thé à la liste de ceux dont je voudrais me souvenir plus tard, dans la catégorie "atypique et intéressant".





On voit très bien l'oxydation sur le bord des feuilles.
Le résultat est très joli.




Paradoxalement, je ne suis pas sûr d'être réellement fan de ces sencha un peu oxydés. Mais force est de constater que le résultat final est très intéressant.




Illustration de Dominique Spiessert (*)




Après quelques essais sur le mode d'infusion, j'ai finalement tranché par un grammage raisonnable (si si !) et une eau plutôt tiède. J'utilise le volume entier de mon kyusu pour une fois ! En chiffre ça donne à vue de nez : 6g pour 14cl, 65-70°C, 1 grosse minute, la suite un peu plus chaud pour 20 secondes, enfin une troisième bien plus longue. En bouche c'est moins dense, moins "envahissant", mais avec une superbe longueur fruitée : pomme, pêche blanche...




Kyusu plein = verse plus difficile




La vraie question à l'heure où je déguste les derniers grammes de mon sachet, c'est d'essayer de deviner si ce genre de sencha va me manquer ou non. Réponse au printemps prochain j'imagine !




Jolie couleur...




On se quitte avec les photos de deux objets que j'aime particulièrement. Le premier : mon yunomi préféré, Hagi-yaki (loquat), signé Shibuya Eiichi. Le second, mon unique boîte à thé japonaise, ramenée de Kyoto, de la boutique de Kaikado. Un trésor.








À bientôt !

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(*) Suite au message d'un passionné, je suis à même de donner l'identité de l'artiste qui a créé l'illustration de ce paquet de thé : il s'agit donc de Dominique Spiessert dont voici le blog. Merci beaucoup.

mercredi 10 octobre 2012

Quick Review (8) : Anxi Rou Gui (Hojotea)





J'aime l'arrivée de l'automne, quand le jour commence à décliner en tout début de soirée, quand la lumière se fait chiche. J'aime boire mon thé dans la pénombre. La nuit symbolise pour moi le calme et le silence. Ça a toujours été la période de la journée où mes sens sont le plus en éveil, où je suis à mon top de concentration. Aussi j'aime dédier ces moments à mes loisirs préférés : voir un bon film, boire un bon thé, lire un bon bouquin, écouter de la musique, que des activités qui peuvent très bien se faire de jour, mais le soir ce n'est pas pareil : je garde le meilleur pour ces moments-là.

C'est aussi à l'approche des saisons froides que traditionnellement on sort les thés torréfiés. En voilà un qui me démange depuis un moment : l'Anxi Rou Gui d'Akira. C'est un thé dont il n'a cessé de me vanter les vertus depuis qu'il l'a découvert.







À l'oeil, cela ressemble à un thé taiwanais ou à un Tie Guan Yin moyennement torréfié. Au nez, ça sent le Yancha jeune, donc la torréfaction. Il y a aussi une pointe de caramel dans ces arômes.

Je vais infuser 6g pour 10cl environ. J'aurais fait légèrement plus avec un yancha, mais je veux le tester comme ça dans un premier temps, avec des paramètres raisonnables. Cela sied aussi à mon humeur du moment, calme (et fatigué).







Dans le zhong chaud, c'est la torréfaction qui domine encore, amplifiée mais pas agressive. Au contraire, on a l'impression de pénétrer chez un torréfacteur, le genre d'odeur qu'on apprécie même si on n'aime pas le café.

Un rinçage rapide et ce sont des fruits mûrs qui pointent, un bouquet complexe qui ne demande qu'à s'exprimer. Qu'à cela ne tienne... L'eau de rinçage est limpide comme de l'eau claire...







Je commence court comme à mon habitude histoire de terminer d'ouvrir les feuilles (en dix secondes les feuilles ont doublé de volume) et d'apprécier les sensations au niveau de la gorge : superbes. C'est clairement trop court pour avoir des saveurs en bouche prononcées mais j'aime néanmoins cette mise en jambes. C'est comme boire une eau merveilleuse, ronde et aérienne, avec un aperçu fantomatique de ce qui va suivre : longueur, fin de bouche...







Les choses sérieuses commencent : verse lente et 45 secondes environ. Un bonbon. Le tout est d'une douceur très agréable. C'est sucré (miel), finement fruité (raisin noir en fin de bouche), très rond. Pas facile de faire une description détaillée. C'est très agréable, pour moi la signature de la sélection d'Akira : une grande douceur alliée à des sensations en gorge marquées et longues.

Je pense qu'on peut doser plus et faire du très bon gong fu avec ce thé. Une mini théière gavée de feuilles, voilà ma prochaine façon d'infuser ce thé. Évidemment, une théière adaptée. Il ne suffit pas de vouloir qu'une théière s'accorde avec un type de thé pour que ce soit ce qui se passe. Il y a même beaucoup plus de chances que ce ne soit pas le cas.








Pour finir, je dirais que ce thé n'est pas tout à fait ce à quoi je m'attendais en lisant l'étiquette. Mais c'est loin d'être une déception. Plutôt une surprise en forme de velours à redéguster afin d'en percer tous les secrets.

La longévité des feuilles est correcte, et le prix (38€/100g) l'est aussi. Si seulement le yen voulait bien baisser, ce serait encore mieux...


À bientôt !







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Addendum : Gong fu en images : (10g/10cl)

Cette petite shui ping va lisser énormément de la torréfaction du thé. Mais malgré une liqueur foncièrement différente à l'arrivée, très fruitée, l'âme du thé reste intacte.