mercredi 20 juillet 2011

Retrouvailles







Après plusieurs jours passés le nez bouché à ne rien sentir, je suis extrêmement heureux de pouvoir enfin renouer avec les odeurs et les goûts !








Pendant cette période lors de laquelle mon envie de boire du thé n'a fait que grandir, je me suis demandé sur quel thé je jetterais mon dévolu une fois le moment venu.








Aujourd'hui où, même si pas encore recouvrés à 100%, mes sens répondent de nouveau, j'ai finalement fait mon choix : la fabuleuse galette Lin Cang 2006 de Stéphane, malheureusement disparue de sa carte ! Je vous renvoie d'ailleurs à son article pour une description détaillée.








Des galettes comme celle-ci, on en croise pas souvent, et j'ai eu vraiment beaucoup de chance de pouvoir en acquérir une (merci encore Thomas).








Aussi inépuisable que long en bouche, ce puerh est un pur bonheur, un summum d'équilibre et de richesse. Vous l'aurez compris, ce thé me parle comme peu en sont capables.








Il est rassurant d'avoir des thés de référence dans sa collection, des thés dont on sait qu'ils procureront toujours un plaisir entier. Dans l'idéal, on aimerait vouloir ne posséder que ça, mais alors on ne profiterait plus de ces vrais thés d'exception, qui vous parlent si clairement.








Mon cher Stéphane, si tu me lis, n'hésite surtout pas si tu en as la possibilité à nous débusquer encore des puerh de cet acabit, ou encore comme ton Yiwu sauvage de 2003 (et 2002 !). Ce sont vraiment des thés qui me transportent et que je n'ai trouvés nulle part ailleurs.


À bientôt !

mardi 5 juillet 2011

Master Lin's Heaven's Fragrance 2010 - Postcard Teas






Protocole utilisé : 7g pour une dizaine de centilitres. Eau Mont Barbier, bouilloire électrique. 

Pour plus d'info sur ce thé, je vous renvoie au site de Tim, pour voir des photos de l'arbre- souche de cette variété, entre autres.

Le nez collé contre les feuilles sèches, à respirer "dedans", on sent d'abord des arômes de pâtes de fruits, puis, avec la chaleur de l'expiration apparaissent plus de détails, de la pastèque, de l'abricot, et des notes plus exotiques. 








Les feuilles rincées offrent quelque chose de plus végétal, de plus floral. Dans tous les cas, ce thé porte très bien son nom...

Du coup, j'ai sorti ma porcelaine fine : zhong de Teasmith, Cha Hai "bellybutton" de la même boutique, et deux tasses de chez Stéphane, une coupe chantante et une en céladon. La forme du gaiwan se prête bien aux Dan Cong en général : plus évasé que celui que j'utilise habituellement, il permet une meilleure ouverture des feuilles. Par contre, son extrême finesse nécessite d'enchainer assez rapidement les infusions, car il va refroidir d'autant plus vite. Pas de problème car les coupes que j'ai choisies ont justement une grande ouverture ce qui permet au thé de refroidir et d'être bu assez vite, ce qui n'aurait pas été le cas avec mes tasses japonaises qui chauffent beaucoup, si bien qu'il faut attendre un peu avant de boire. L'emploi d'un Cha Hai permet aussi au thé de refroidir un peu.




Feuilles rincées absolument magnifiques...




Au pire, en cas de pause, il ne faut pas hésiter à effectuer un rinçage flash à l'eau bouillante pour tout réchauffer. Les conséquences sur la longévité des feuilles sont quasi nulles, et quelques degrés, c'est important, en tout cas en ce qui me concerne, même si pour les Dan Cong c'est peut être un peu moins grave. Mais ça le sera pour un yancha par exemple, pour lequel je n'utiliserais pas ce gaiwan bien que les feuilles aient la même allure que celles d'un Dan Cong. Ils ont besoin de plus de chaleur, d'un petit four, et s'il ne s'agit pas d'une théière, un gaiwan assez épais sera plus adapté. C'est ce que j'ai remarqué en tout cas.

Pour finir sur le sujet, j'essaie de m'inspirer de la méthode employée par les personnes vivant dans la région d'origine de ce thé, et accessoirement, des producteurs eux-mêmes. Beaucoup de feuilles et eau très chaude. Une fois qu'on y est habitué, pas facile de revenir en arrière...

Commençons l'infusion. La première sera courte : 20 secondes. Le rendu en bouche est discret, mais pas pour longtemps. L'aftertaste arrive peu après avoir avalé, avec ses notes exotiques : mangue, litchi. La longueur est plus que généreuse. Plusieurs minutes sans problème. 








Je pousse la seconde à 30 secondes. La couleur est plus soutenue ce qui se confirme par la concentration de la liqueur et sa texture. L'aftertaste n'en est que plus beau. Un joli fruité bien rond et sucré. C'est un thé très équilibré, avec un minimum d'astringence, beaucoup de sucre, sans être encourant non plus.

Les senteurs du pot sont assez différentes des saveurs perçues. Pas facile de mettre le doigt sur ce que je sens. C'est plus vert, frais, floral que ce qu'on a en bouche. 








Comme je le disais, ce Dan Cong a un coté très sucré. Son astringence est vraiment minimale, ce qui n'empêche pas la longueur d'être belle et endurante. Comme quoi, l'astringence ne fait pas tout dans la longueur en bouche, histoire de malmener un peu mes propos de l'article précédent. J'essaie aussi ici de ne pas trop pousser mes infusions, moins qu'à mon habitude. Ça doit jouer un peu. 

Au fil de la session, apparait dans la palette des saveurs, de la banane, peut-être du Yuzu, sans l'acidité. Mais peut-être étaient elles là depuis le début ?








Ce thé jouit d'une très bonne endurance. Je n'ai pas compté le nombre d'infusions, mais il y en a eu un bon paquet, je dirais une quinzaine jusqu'à épuisement du dégustateur...

Dernière infusion nocturne à l'eau froide, permettant d'obtenir quelque chose de pas trop amer comparé à la même chose avec de l'eau chaude, petite astuce que je suis en train de peaufiner.








En conclusion, voici un thé certes pas donné mais qui mérite son prix. Il plaira particulièrement aux amateurs de douceur et autres allergiques à l'astringence. Ses saveurs exotiques se prêtent magnifiquement aux chaleurs estivales.

Quand on y pense, ça fait à peine un an que cette boutique s'est mise à distribuer des Dan Cong, et le niveau des produits proposés est néanmoins assez incroyable. Ce n'est pas une coïncidence à mon avis, et n'a pas du se faire tout seul...

À bientôt. 


Bonus track : bel article en anglais qui résume bien les réflexions d'Akira Hojo sur le thé, l'eau, les théières...