jeudi 30 mai 2013

3 théières pour un mini tuo cha






Je n'ai pas de théière attribuée aux puerh cuits. Ça ne m'empêche pas de dormir car j'en ai bu extrêmement peu ces dernières années. Mais cela va peut-être changer d'ici quelques semaines. Aussi, j'ai fait la tournée d'inspection parmi les théières qui servent peu, et j'en ai sélectionné trois que j'aimerais vraiment utiliser plus souvent. Mais voilà, il ne s'agit pas de jeter son dévolu sur une théière et de lui imposer un thé. C'est souvent la théière qui impose ses choix, bien contre mon gré la plupart du temps...








Trois candidates. La première, une magnifique Chao Zhou initialement prévues pour les Yancha et autres Oolong torréfiés, thés auxquels je préfère le gaiwan et pour lesquels j'ai à présent une superbe Ba Le, plus efficace. Superbes formes, finitions parfaites. C'est celle des trois à laquelle je tiens le plus, pourtant la moins chère.








Une taïwanaise noire (Yan Weng Ji), qui va en général sur les vieux puerh crus, thés que je ne bois pour ainsi dire jamais. Encore une fois, de superbes formes et une finition parfaites. C'est la plus chère et celle à laquelle je tiens le moins.








Une Shui Ping en Hong Ni de la Yixing Factory #1, achetée à Nada, faisant anciennement partie de sa collection personnelle, pour les Yancha il semble me souvenir. Je l'avais dédiée aux Oolong âgés, thés que je ne bois vraiment, mais vraiment pas souvent. Une théière qui ne mérite pas de prendre la poussière.








Je vais essayer d'en choisir une et, pour ce faire, je vais infuser mon thé dans un instrument neutre, verser le thé dans mes théières, et enfin comparer les résultats. C'est parti.








Quelques mots sur mon protocole :

- je n'ai pas choisi un thé médiocre (contrairement aux apparences) car je doute qu'un test avec un tel thé soit révélateur,

- j'utilise les mêmes tasses, car une différence de forme donnera un rendu différent au nez, créera un refroidissement plus ou moins rapide, enfin le contact des lèvres pourra influencer le rendu,

- j'ai pris le parti de ne pas préchauffer les théières : j'ai déjà remarqué lors de ce genre de test qu'une différence de température rendait plus difficile la comparaison. Les théières ayant des volumes et des épaisseurs différentes, j'ai préféré partir à froid.








Résultats (au bout de plusieurs infusions) :

Le rendu de la Chao Zhou est très propre, j'ai envie d'employer le mot "sec". Elle n'arrondit pas trop, n'accentue pas le côté sucré de ce thé. Bonne longueur. Peut-être trop sec, manquant un peu de gras, mais je préfère ce travers à l'inverse : je n'aime pas les shu cha trop sucrés. Ici, les notes de terre et de poussière ressortent bien, et c'est quelque chose que j'aime dans les puerh cuits.








La Hong Ni a un rendu peut-être gustativement plus faible, mais plus aérien, avec des effets de gorge extra. C'est la terre la plus souple des trois, donc celle qui gagnera le plus à force d'être utilisée, en théorie. Nada m'avait dit que cette théière était trop bonne pour les shu cha à l'époque. Il y a des chances que j'ai sous estimé cette terre...

La Yan Weng Ji part peut-être avec un léger avantage : elle n'a connu que du puerh alors que les autres théières n'en ont pour ainsi dire jamais vu. Le rendu gustatif est riche, rond, plus gras, le caramel et les notes de dates interpellent directement les papilles, mais la liqueur tombe plus rapidement à la fin j'ai l'impression.








En conclusion, chacune a sa personnalité. Je vais essayer de tester sur la durée la Chao Zhou, voir si son rendu évolue dans le bon sens. Je vais garder la Yan Weng Ji pour les vieux puerh sheng et vais sérieusement étudier cette petite Hong Ni...


À bientôt !



  

mercredi 8 mai 2013

Quick Review (16) : Master Lin's Song Zhong Huang Zhi Xiang 2011 (Postcard Teas)






Que faire avec 10g de Phoenix Dan Cong ? Deux sessions à 5g ? Une à 7 grammes et une à 3 grammes dans un plus petit zhong ? Et pourquoi pas une session à 10 grammes ? Vous êtes-vous déjà posé la question ? Moi oui, tout le temps. D'habitude, j'opte pour la division, le 7+3 grammes. Mais pas aujourd'hui.








Ce "parfum de branche jaune" (宋种黄枝香) est un véritable Dan Cong (= arbre unique) fait à la main par Master Lin à partir de feuilles d'un arbre tricentenaire poussant à 1150 mètres d'altitude sur le Mont Wu Dong. En avril 2011, il a produit moins de 5 kilos de feuilles (info tirées du site de Postcard Teas).








Les feuilles aux reflets foncés sont visiblement assez oxydées (contrairement à Akira, Tim ne conserve aucun de ses thés sous vide, par choix). Mais leurs parfums révèlent quelque chose de frais, fruité plus que fleuri, avec de la banane, de la poire, des agrumes, du miel, et quelques céréales également.








Je me prépare à une session longue, fort de ce dosage assez fort, mais proche de ce qui est pratiqué par les habitants de Phoenix d'après ce qu'on m'a rapporté.

Dans le zhong chaud, les arômes sont très pâtissiers. Une fois rincées, les feuilles dégagent comme toujours une minéralité et une fraîcheur splendides. C'est très fruité.








Avec ce dosage, je vais rester en infusion flash pendant un moment.

Un jus de fruit. Une belle limpidité en bouche et une évolution quasi immédiate en poire, avec des notes de cassonade et d'autres choses qui pour le moment m'échappent. De superbes sensations de gorge. Une pointe d'astringence, mais qui ne me dérange pas. Extraordinaire.

Au fur et à mesure des infusions, la liqueur gagne en rondeur, c'est une véritable sucrerie dont la longueur est superbe. 








Je ne vais pas épiloguer très longtemps. Ce thé m'a rempli de joie. Il est à mi-chemin entre la fraîcheur d'un Dan Cong vert et le fruité d'un Dan Cong plus oxydé. Un joli mélange des plus appréciables et qui change. Encore un grand thé de Master Lin, et il le peut, car on tourne tout de même autour des 15€ les 10 grammes.




Le kit de survie. Si je ne devais n'avoir qu'un seul outil pour mes thés, ce serait bien ce zhong...




Je n'ai pas regretté ce dosage. Il s'est fallu un nombre assez incroyable de tasses avant que le thé ne me force à rallonger un peu les temps d'infusion. Puis, un peu par curiosité je dois l'avouer, j'ai transféré les feuilles dans ma Ba Le.








J'aime cette terre, et même si le résultat en porcelaine est plus fidèle, c'est un plaisir de l'utiliser et par la même de tirer encore plus d'infusions qu'en zhong.

Il aura fallu trois jours pour que j'abandonne les feuilles. Je suis content que ma théière fétiche ait été nourrie des essences de ce thé dont je me souviendrai un moment.

À bientôt !