Aujourd'hui, j'ouvre un nouveau sachet, cette fois en provenance de la boutique d'Akira. Je vais beaucoup vous parler d'Uji Jubuzhan dans les prochaines semaines pour deux raisons. La première, c'est que ce thé se décline en trois versions différentes : ce sencha qui, comme nous allons le voir est en fait de l'aracha, la version avec un très léger chauffage final, le Seiko Shiage, et la version Hojicha. La deuxième raison est que l'article qui parle de ce thé sur le site d'Akira contient tellement d'informations intéressantes que je vais essayer de le traduire voire de le commenter. Cela servira de base pour parler de ce que j'ai appris en Malaisie, et peut-être aussi de matière à débat. Donc, surtout si vous avez du mal avec l'anglais, ce sera une occasion de profiter de la vision d'Akira sur le thé, ainsi que de ses connaissances en agronomie.
... de bien belles feuilles...
Mais faisons une parenthèse très rapide à propos de la fabrication du sencha. Je me permets de donner le lien de l'article de Florent qui en parle. On y apprend que juste après la cueillette, les feuilles subissent une séries de transformations afin d'arrêter l'oxydation et réduire le pourcentage d'eau. Cela mène à un produit qu'on appelle aracha, qui n'est pas encore le produit fini qu'on consommme. Pour cela, les feuilles seront triées et subiront un dernier chauffage, le hi-ire, qui donnera souvent sa personnalité au thé.
Ici, ce que je m'apprête à boire n'a pas subi cette dernière étape. Pourquoi ? Et bien parce que pour Akira, les feuilles sont tellement de haute qualité telles quelles, issues de l'agriculture naturelle - qui comme nous ne le verrons est une version encore plus exigeante que l'agriculture biologique - qu'elles sont déjà bonnes à la consommation.
Voilà pour la petite histoire. Plus de détails seront donnés ultérieurement. Je vais maintenant passer à la dégustation en elle-même.
le set tout porcelaine, ou presque.
Au nez, ce n'est pas évident de détecter la différence avec un futsumushi peu travaillé comme le Yokosawa par exemple. Le parfum des feuilles sèches est gourmand, beurré. Un mot rapide sur les paramètres :
5g/7cl
1ère infusion : 70°C/1'
2ème : 75°C/20",
3ème : 80°C/1'30,
4ème : 95°C/3'
5ème : 100°C/5'
Je laisserai un commentaire si je trouve de meilleurs paramètres par la suite. À mon avis, il y a moyen d'augmenter la première infusion et du coup la deuxième aussi.
Les feuilles sèches dans la théière chaude permettent de se rendre compte de la petite différence : pas de hi-ire.
Première liqueur translucide et pâle. Première sensation en bouche beurrée. C'est quand on avale qu'on commence à toucher du doigt ce qu'on a entre les mains. L'aftertaste est sublime. Plusieurs secondes après arrive un flot de saveurs légères et florales. On est sur un registre proche du Yokosawa de Florent, celui des feuilles de bonne qualité très peu travaillées. Pas/peu d'umami. Légère astringence. Un thé qui reste léger malgré les paramètres. Bonne longueur.
Deuxième infusion un peu plus concentrée (volontairement). Je n'allais à l'origine ne faire que 10 secondes mais la première m'a montré que j'avais de la marge. L'inconditionnel de l'aftertaste que je suis est comblé. Même avant d'avoir avalé, on sent sa gorge s'ouvrir, et quel plaisir cette sensation. Je respire mieux. Je suis heureux. Et c'est maintenant officiel : je suis teadrunk ! Impressionnant... Content de ne pas avoir utilisé ma Nosaka car là je serais surement tombé de ma chaise !
Troisième à peine remis de mes émotions. Plus savoureuse. Registre de fruits verts.
La quatrième est aussi superbe, et il y aura même une cinquième, à l'eau bouillante.
Il n'est pas facile de décrire un thé en une seule rencontre. Je sens que beaucoup de choses m'échappent. Mais je n'ai pas la sensation de m'avancer beaucoup en disant que ce thé vaut le détour. Pour 18€ les 100 grammes, je ne pense pas qu'il faille se priver si on aime ce genre de sencha très végétal et sans umami. L'intérêt premier à mes yeux est son aftertaste, qui m'a fait tourner la tête, peut-être plus que sa palette aromatique, mais qui est loin d'être négligeable pour autant. La longueur est vraiment bonne. Ce thé laisse une emprunte en bouche et au niveau de la gorge qui vous accompagnera longtemps.
Il nous confirme que, comme pour le Yokosawa de Tsukiji Katsumi, quand on a de bonnes feuilles à la base, qui ont grandi dans de bonnes conditions, pas besoin de les travailler à outre mesure : elles parleront d'elles-mêmes. J'ai hâte de goûter les autres versions. Apparemment, le Hojicha est une merveille.
À bientôt !
5ème : 100°C/5'
Je laisserai un commentaire si je trouve de meilleurs paramètres par la suite. À mon avis, il y a moyen d'augmenter la première infusion et du coup la deuxième aussi.
Les feuilles sèches dans la théière chaude permettent de se rendre compte de la petite différence : pas de hi-ire.
Première liqueur translucide et pâle. Première sensation en bouche beurrée. C'est quand on avale qu'on commence à toucher du doigt ce qu'on a entre les mains. L'aftertaste est sublime. Plusieurs secondes après arrive un flot de saveurs légères et florales. On est sur un registre proche du Yokosawa de Florent, celui des feuilles de bonne qualité très peu travaillées. Pas/peu d'umami. Légère astringence. Un thé qui reste léger malgré les paramètres. Bonne longueur.
Deuxième infusion un peu plus concentrée (volontairement). Je n'allais à l'origine ne faire que 10 secondes mais la première m'a montré que j'avais de la marge. L'inconditionnel de l'aftertaste que je suis est comblé. Même avant d'avoir avalé, on sent sa gorge s'ouvrir, et quel plaisir cette sensation. Je respire mieux. Je suis heureux. Et c'est maintenant officiel : je suis teadrunk ! Impressionnant... Content de ne pas avoir utilisé ma Nosaka car là je serais surement tombé de ma chaise !
Troisième à peine remis de mes émotions. Plus savoureuse. Registre de fruits verts.
La quatrième est aussi superbe, et il y aura même une cinquième, à l'eau bouillante.
Il n'est pas facile de décrire un thé en une seule rencontre. Je sens que beaucoup de choses m'échappent. Mais je n'ai pas la sensation de m'avancer beaucoup en disant que ce thé vaut le détour. Pour 18€ les 100 grammes, je ne pense pas qu'il faille se priver si on aime ce genre de sencha très végétal et sans umami. L'intérêt premier à mes yeux est son aftertaste, qui m'a fait tourner la tête, peut-être plus que sa palette aromatique, mais qui est loin d'être négligeable pour autant. La longueur est vraiment bonne. Ce thé laisse une emprunte en bouche et au niveau de la gorge qui vous accompagnera longtemps.
Il nous confirme que, comme pour le Yokosawa de Tsukiji Katsumi, quand on a de bonnes feuilles à la base, qui ont grandi dans de bonnes conditions, pas besoin de les travailler à outre mesure : elles parleront d'elles-mêmes. J'ai hâte de goûter les autres versions. Apparemment, le Hojicha est une merveille.
À bientôt !
... feuilles jaunes...