vendredi 19 février 2010

Gaïwan and Teapots











En lisant l'expérience des autres, je constate qu'il y a souvent une relation ambigüe entre l'amateur de thé et le zhong. Certains lui vouent un amour fou tentant même de le réhabiliter aux yeux de ceux qui le délaissent - voire le haïssent tout bonnement ; certains le cantonnent à des types de thé précis tandis que d'autres l'utilisent pour tout. Plein de pratiques et de sentiments divergents à son égard.

Outre l'aspect collection et l'affection qu'on peut porter aux théières, beaucoup s'entendent pour dire qu'on y attache souvent trop d'importance et qu'on devrait plus se concentrer sur le thé lui-même, mais aussi sur les paramètres telle la température, l'eau ou même le cadre et l'état d'esprit au moment de se préparer du thé.

Pour bien connaitre un thé, ne faut-il pas mieux le tester parfois longuement en zhong ?

Je me place en ce moment au centre de cette "problèmatique."







Je viens d'acquérir une très belle théière. Une Yixing ancienne. Magnifique. J'en parlerai plus longuement plus tard. Son utilisation pour des thés qui n'avaient jamais connu autre chose que le gaïwan à ma table de thé me fait découvrir bien des choses. Cela m'a donné envie de faire l'inverse, de boire en zhong des thés presque uniquement faits en théière jusqu'alors, par curiosité.

J'avoue que j'ai franchement été surpris voire un peu vexé de me rendre compte que je ne connaissais pas bien certains de mes thés, comme une sorte de trahison envers la feuille que je n'ai pas su écouter comme il le fallait. Je dois également confesser qu'au regoûtage, je préfère plusieurs de mes thés en zhong qu'en théière, même de qualité.







Alors, surpris par ces dernières découvertes, je dédouble à présent mon gong fu cha presque systématiquement. Une moitié en zhong avec un pichet et une tasse, et une autre moitié avec une théière, un pichet identique et une tasse semblable, en utilisant un ratio feuille/volume à peu près équivalent et des temps d'infusions relativement similaires. Et j'apprends des résultats. Des fois, quand je n'ai pas grande soif, je transvase juste les feuilles d'un outil à l'autre. Parfois, je prolonge beaucoup plus l'infusion de la théière car cette dernière me permet d'aller là où le zhong ne peut pas toujours se rendre.

Je réapprends à découvrir mes thés. Encore une fois.







Je me rends compte que j'avais prêté beaucoup d'importance aux différences entre les théières elles-mêmes mais pas encore assez à celles entre théière et zhong.

Je n'avais pas encore bien perçu le potentiel de transformation d'une Yixing, ni le besoin de revenir au goût premier du thé afin de mieux l'apprécier, dans tous les sens du terme.

Très intéressant de redécouvrir des aspects du thé qu'on avait oubliés - voire inconnus - alors qu'ils étaient masqués par le pouvoir transformateur d'une théière. Étonnant ce qu'une Yixing peut apporter/enlever à un thé et mettre en valeur.

Mais voilà, je me demande quand même s'il y a une utilisation propice à tel ou tel instrument en fonction des thés. Car cette nouvelle donne "m'affole" un peu.







Ce qui est sûr : tout passe en zhong. Il est sans égal pour restituer les parfums et le côté aérien d'un thé (à part peut-être une théière de très haut vol.) Il va en retransmettre exactement les qualités et les défauts, en fonction des paramètres dosage et temps, bien évidemment. Il ne va rien changer. Il va de plus permettre de contrôler l'infusion : couleur, ouverture des feuilles, parfums du couvercle. C'est à la fois l'instrument du pauvre mais aussi celui du goûteur professionnel et de certains maitres.

Une théière, elle, va modifier, transformer en plus de travailler sur le texture, l'agencement. Une bonne théière va permettre de faire apparaitre plus clairement certaines choses, et d'en masquer d'autres. Quand une bonne théière est en plus adaptée à un thé bien particulier, le résultat est très plaisant.

Une théière apprend et retient un peu de ses expériences passées en fonction de sa porosité. C'est l'instrument de prédilection du gong fu cha mais aussi un objet d'art, dont la beauté peut aveugler un amateur sur sa voie du thé. Mais on est tenté de lui pardonner car sa façon de faire s'évaporer l'eau sur ses parois, le fait de la manier, de la toucher est un plaisir qui peut égaler celui lié au thé en lui-même. C'est comme une femme chantée par Jacques Brel : à la fois trompeuse et indispensable, qui permet d'atteindre le nirvana.







On peut souvent lire que certains amateurs passent par des phases sans zhong, souvent après l'achat d'une jolie théière, voire de plusieurs. Puis ils reviennent parfois à la céramique, mais pas forcément, ni pour tout.

J'avoue que cela m'intrigue beaucoup et que je me demande bien quel est l'équilibre à trouver. Je pense que je n'aurais malheureusement pas rapidement de réponse à cette question. Il faut connaitre parfaitement ses théières pour savoir comment elles modifieront un thé en fonction de ce qu'on a envie de boire.







Alors, théière ou gaïwan sur tel ou tel thé ? Personnellement, il me faut une sorte de procédé, une manière de faire. Les réponses de normand, P'tet' ben qu'oui, p'tet' ben qu'non, ne m'enchantent pas sur ma voie du thé. En plus, mes théières tournent un peu en rond en cherchant leur affectation, le zhong leur faisant maintenant grandement concurrence.

Alors voilà ce que je compte faire, dans un premier temps tout du moins. Une sorte de processus opératoire au pays du gong fu cha :


Premiers pas avec un thé : zhong systématique. Le zhong est presque le même chez tout le monde. En faire un référant, savoir ce que donnent ses thés dedans permet de comparer même qu'on n'est pas chez soi, mais aussi avec quelqu'un d'autre. Il est le meilleur outil pour se faire la main sur l'infusion.







Faire des dégustation comparées zhong/théières. Cela permet de connaître les rendus de ses thés en fonction des différents supports à disposition, et donc d'apprendre les pouvoirs modifiants de ses théières. Après, on respectera ou non les choix faits pour ses théières de travailler sur telle ou telle famille de thé. Personnellement, à part ne pas mélanger des thés de degré d'oxydation très différents, je m'en fiche, pour l'instant.

Il faut bien évidemment prendre des notes de ses impressions. En fonction, on penchera toujours pour une méthode que ce soit le zhong ou une théière, et à partir de là, on fera varier d'autres paramètres pour trouver son plaisir. Mais si le choix de la théière sur le zhong est fait, il faudra réessayer néanmoins de temps en temps avec la porcelaine.






Ensuite, il y a le choix en fonction de l'envie du moment : que ce soit au niveau du rendu (choix parfums-textures,) d'où l'importance des dégustations croisées zhong/théière(s). En effet, des fois on a envie d'utiliser un instrument bien particulier, surtout vrai pour une théière. Cela dicte souvent le choix du thé, or on a aussi parfois une idée derrière la tête de ce qu'on a envie de boire... Et, en quelques rares occasions, on a envie de tenter l'improbable !


Voilà un mode opératoire qui me permet honnête et fidèle au thé. Après, il souffrira comme tout d'entorses, mais les règles sont faites pour cela. Il faut rester ouvert.







En attendant, je continue les tests et les comparatifs. Je publierai mes impressions une autre fois. Je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment.


Et vous, quelle est votre relation avec le zhong ? Comparer semble un exercice intéressant, comme toujours et source d'apprentissage.


À bientôt !



12 commentaires:

  1. Salut David,
    Article intéressant !
    J'aime beaucoup le zhong (c'est drôle sur les blogs francophones on appelle ça un zhong et partout ailleurs un gaiwan). C'est vraiment ce que je préfère ; pour des raisons esthétiques, pratiques, économiques ; parce qu'il permet de voir les feuilles.
    J'aime bien varier le dosage avec un zhong, on peut s'amuser aussi.
    J'ai quelques théières mais je m'en sers surtout pour les pu-erhs et les rochers. Le reste c'est systématiquement en zhong (bon excepté aussi certains oolongs taïwanais très torréfiés). On ne devrait pas avoir à choisir, c'est chouette aussi d'avoir plusieurs sortes d'infuseurs. Et puis la théière c'est un bel objet, chaleureux, amusant avec son bec, attendrissant. Hm à la réflexion les deux me vont. J'avais tendance à défendre le zhong, par esprit de contradiction, car je trouvais qu'il était mésestimé. Mais je suis heureux que tu l'aimes aussi. Chouette.
    Belles photos.
    bonne nuit

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  2. Félicitations pour tes photos, vraiment belles et soignées. Dommage ici que l'on ne puisse pas zoomer sur celles de cet article! Il y a tant à voir...

    Il s'agit donc de ta théière "1920"...
    Impatient de voir la bête sous toutes ses coutures, ainsi que tes impressions.

    Pour ma part, j'utilise le zhong pour :
    - Tester les nouveautés, analyser un thé précisément, faire des essais sur les temps d'infusion, etc.
    - Infuser rapide avec le minimum de matériel. Le genre d'infusions qui font penser que l'on ne va pas être en retard à son rendez-vous. Et en fait si.
    - Lorsque j'ai une envie trépidante de renifler un couvercle.
    - Mention spéciale pour les thés "délicats" au niveau aromatique : verts évidemment, mais aussi Dan Cong, Gao Shan, etc...
    - Mais aussi quand je souhaite casser de la vaisselle. La main brûlée, l'éclat de la porcelaine blanche, le fracas aigü, le thé qui se répand sur le bureau,...

    Passé les expériences comparatives zhong/théière, les exercices et expérimentations, c'est souvent à l'instinct et sans me poser de questions que je vais vers l'un ou l'autre. Dans les moments 'inspirés', ce sera presque toujours vers la théière. Allez savoir...

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  3. Bonjour et merci David pour ces quelques mots!

    C'est intéressant de voir le rapport qu'on les uns et les autres avec ces objets que l'on manipule tous les jours...

    Pour moi Gaiwan et Xiying sont complémentaires, je ne pourais pas vivre sans une gaiwan sous la main, et je me sentirais bien triste loin d'une théière.

    Je goute des nouveaux thés tous les jours et la gaiwan c'est vraiment l'outil de travail par excellence, par sa neutralité, sa "standardisation" et le control qu'elle permet. Les thés ce goutent d'ailleur ici quasi exclusivement dans des gaiwan, que ce soit chez les producteurs, vendeurs, ou sur les marchés. Avec une gaiwan, et bien que bien sur il y'a de grandes nuances selon les gaiwan, tu as tes repères. Tu peut apprécier la quantité de feuille uttilisée, voir la réaction des feilles... ... et tu es sur de ne pas être influencé faussement par la théière du vendeur. C'est une sorte de gage d'honnèteté de la part de ce dernier.

    Après c'est aussi pour moi l'outil parfait pour vraiment décortiquer un thé, apprendre à le connaitre et voir ce qu'il à dans le ventre. Outre qu'il permet une bonne objervation des feuilles te gaiwan est très polivalent et permet techniquement pas mal de chose, notemment au niveau du controle de la temprérature par le grand contact à l'air qu'elle permet, ce qui est vital pour appréhender un jeune puerh...

    Après j'ai du coup un rapport plus sentimental et charnel à la théière... C'est un peut comme changer de vètement quand tu rentres du travail ;) C'est arréter de gouter et prendre le temps de renouver avec le pur et simple plaisir de choisir le thé qui collera à l'instant, et la théière avec laquelle il s'exprimera. C'est aussi une sorte d'abandon, presque un pardon au thé qu'on infuse: arréter de chercher, de le déshabiller, arréter d'être méchant et de chercher sa défaillance, mais au contraire chercher à le flater... comment avec ses doights et ce petit bout de terre tirer le mieux de l'instant...

    Bon thé!

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  4. Très bien écrit tout cela, bravo.

    Une réponse à ta question théière/zhong, c'est peut-être justement de ne jamais se fixer ni sur l'un ni sur l'autre pour chaque thé.

    Pour répondre à Virgile, une copine chinoise disait aussi zhong.

    Et pour complexifier le débat, j'ajoute que l'on devrait dire "les zhongs" et pas "le zhong" car ils réagissent eux aussi différemment. J'en ai trois sortes chez moi, les résultats ne sont pas si similaires que cela ... Le fait que la porcelaine est neutre est probablement vrai, mais la forme, l'épaisseur et probablement la qualité du mélange joue réellement sur le rendu.

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  5. edp, je te suis tout à fait sur ta dernière remarque et le choix de telle ou telle gaiwan permettra d'orienter l'infusion.

    De la matière tout d'abord dans laquelle la gaiwan est faite, une gaiwan en verre, qui dissipera rapidement la chaleur, n'aura pas le même comportement qu'une autre en terre ou en porcelaine plus ou moin epaisse... Mais la forme influe aussi, notamment le fait qu'elle soit plus ou moins évasée ce qui définira directement la surface de liqueur en contact à l'air. La courbure de l'intérieur du couvercle par exemple aussi changera grandement l'impression qu'on aura lorsqu'on l'uttilise pour juger de l'odeur du thé...

    Mais il y'aurait beaucoup à dire aussi sur la façon dont on use de sa gaiwan... l'inclinaison du couvercle, la rapidité avec laquelle on verse le thé, la respiration ou non des feuilles entre les infusions, la petite goute d'eau dans la soucoupe qui réchaufe le pied de la gaiwan... bref totues ces choses qui font de cet outil quelque chose qui se controle, se manipule et perment une grande richesse dans l'interprétation de son thé...

    (lorsque j'évoque la "neutralité", je ne pense pas vraiment à une uniformisation d'une gaiwan à l'autre, mais plus à une certaine objectivité, une adéquation visible entre les caractères de la gaiwan et le resultat observé, une visibilité qui permet la compréhention, là ou une théière que l'on ne connais pas à toujours quelque chose (d'agréablement) obscur, surtout si elle à vécue... ;) )

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  6. J'ai lu cet article avec intérêt : je suis très novice dans mes "dégustations de thé" et en aucun cas aussi rigoureuse que sur tous les blogs que je lis à ce sujet. je rate certainement des choses et ne pousse pas l'exploration des thés aussi loin que vous, mais les déguster me fait plaisir et je pense que c'est le principal, surtout que je commence à faire partager ce plaisir à mon copain, ce qui n'est pas négligeable...

    Du coup, comme on m'a répété souvent qu'il fallait découvrir un thé au gaiwan (en passant l'autre jour, chez Zoo Zen thésaurus, la maitresse de maison m'a dit oui, c'est un gaiwan, un zhong, comme vous dites...)je m'efforce de le faire, mais pas forcément en premier. Il faut rajouter à ça que je n'ai pas de théières de qualité donc je ne sais pas dans quelle mesure la donne est différente.

    Du coup je goûte mes thés dans les deux et je préfère toujours en théière, surtout quand je fait les deux simultanément, pour tester. Je trouve toujours que le goût est plus rond en théière et c'est ce que je préfère.

    Et pourtant, j'utilise quand même régulièrement mes zhong (allez, je me remets à la mode française;-),tout simplement car l'objet me fascine, je le trouve beau, j'aime le manier et j'aime aussi sentir son couvercle...

    Mais je fait aussi infuser mes thés (en réalité, je parle depuis le début uniquement de oolong peu fermentés) dans une grande théière en porcelaine (un demi litre) et je dois dire que j'aime aussi cette troisième façon de préparer qui me permet de déguster la même infusion pendant plus longtemps qu'avec les deux autres façons avec lesquelles je suis des fois frustrée de ne pas avoir une plus grande quantité de telle ou telle infusion qui m'a plu particulièrement.

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  7. Personnellement je n'utilise presque jamais le zhong, visiblement à tort compte tenu de ce que vous écrivez...

    Les données de ma situation sont les suivantes :
    1) je suis amoureux fou des théières
    2) les moments propices à la dégustation d'un thé sont rares

    Donc, quand une occasion se présente, je prends EVIDEMMENT une de mes 3-4 théières...
    Donc ma pratique est très conditionnée par mon environnement et mode de vie...

    Mais c'est clair que si je disposais de davantage d'espace-temps favorable au thé, je ferais comme toi David des comparaisons zhong-théière, j'utiliserais plus le zhong etc etc...

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  8. Quelqu'un a déjà essayé un gaiwan en terre ? Je sais que ça existe pour en avoir vu sur des sites. Est ce un truc commercial ou bien une tradition, un truc vraiment utilisé ? Si quelqu'un a une idée...
    Le gaiwan c'est aussi très bien quand je veux faire découvrir le thé à des amis ; cela permet de montrer la simplicité de la chose, son utilisation, préparer du thé est une chose simple, pas du tout ésotérique ; et puis de voir la transformation des feuilles au fil des infusions, la place qu'elles remplissent de plus en plus, les couleurs qui changent, et de rapporter cela à l'évolution des saveurs. (même moi j'aime ces aspects, je ne m'en lasse pas).
    Et puis j'aime bien le couvercle "à sentir" du gaiwan.

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  9. Tout d abord jolie théière ;-)

    Je note que pour une fois, un article fait place à des questions. C est assez rare pour le souligner.
    Si l on peut être d'accord sur le postulat que le thé tient plus de l'art que de la pâtisserie, de même peut-on raisonnablement se détendre et expérimenter sans complexe.
    Comme dans tout art, une base technique s'impose. Certes une base perfectible, mais la technique devrait toujours être au service de quelque chose. On peut débattre sans fin de l avantage de tel ou tel objet. Sa prétendue supériorité etc. Dans cette voie, on présuppose qu'il y a une sorte d étalon pour chaque thé. Un goût, un résultat. Mais le thé n'est pas mathématique. Une des personnes qui m a initié au thé le boit si fort, que peu serait capable de l avaler. Il n y pas de juste, pas de faux. Il n'y a que du thé, une liqueur qui parfois plaît, parfois déplaît. Certaine fois, je m efforce de ne pas faire ressortir l amertume d un thé vert en choisissant la terre, la température de l eau etc. Et mes convives, en dégustant, me disent: Ce que j'aime dans le thé vert c'est l amertume!
    Bam. Tout à côté. Enfin, ce que je voudrais dire par rapport au choix d'un ustensile. Si l on choisit une chaussure de sport en fonction des qualités techniques qu'elle possèdent en vue d'une pratique particulière, on ne garde pas les mêmes critères pour une belle chaussure en cuire faite sur mesure. Logique.
    Je voudrais vous encourager à être plus sensible encore, car sans même infuser un seul thé dans une théière ancienne, elle peut vous dire pour quel thé elle a été fait. Tout est affaire d'harmonie dans cette histoire de thé. Regardez-là, touchez-là, frottez-là jusqu'à ce que vous sachiez. Et si ça tombe sur une famille que vous ne buvez pas assez souvent, personne ne vous grondera si vous faite une entorse à la "règle".
    Ex: Je possède une théière exceptionnelle, de collection, très vieille, dans laquelle j infuse du oolong vert raffiné, haute montagne, baozhong. Mais j y infuse aussi mon Oriental Beauty. Ce n'est pas la même famille, mais c est pas ce qui compte. Elle a un capacité à rendre le côté dentelé de ces thés exceptionnels. Plus encore, même lorsque j infuse un thé très bon mais plus standard, elle le rend magnifique. Mais jamais je ne pourrais lui infuser un puer. Ce serait une sorte d insulte. J espère que vous comprendrez ce que j essaie de dire. Allez au-delà de la technique, laissez parler ce duo fabuleux "sensibilité intelligente-intelligence sensible".

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  10. Oula, beaucoup de choses dans ces commentaires. Merci beaucoup de vos apports.

    Alors déjà oui, voici un aperçu de ma nouvelle théière en Yixing ancienne, que j'ai eu par Lionel (de la Cave à Thé.) Comme je l'ai dit, elle fera l'objet d'un billet réservé. Je suis en train d'essayer de lui trouver une voie. Les rochers semblent lui convenir très bien mais les pu-er, qu'ils soient jeunes ou d'une dizaine d'année, aussi. Elle est meilleure que tout ce que j'ai sur ces familles en tout cas, ce qui ne rend pas le choix facile. Faut dire, elle a un physique ! :-)

    Les tests continuent et continueront encore un moment. Mais de toute façon ce sera soit les rochers soit les pu-er pas trop vieux, tout en restant flexible. Je pense qu'à un moment donné, quand les tests n'ont pas été calamiteux mais qu on arrive toujours pas à se décider, il faut trancher, au feeling si besoin. Mais personnellement, je m'en voudrais de ne pas avoir fait quelques essais. Et puis, c'est instructif.

    Concernant les différences entre les zhongs, pour le moment, j'en fais volontairement abstraction. À l'instar de l'expérience scientifique, il vaut mieux ne faire varier qu'un seul élément à la fois, encore qu'en réalité ce doivent être plusieurs éléments qui changent quand on utilise deux instruments en parallèle même avec des ratios/temps identiques. Mais on ne peut pas tout maitriser, ce ne serait pas fun sinon.

    Loula, j'aime aussi beaucoup les infusions en grande théière, surtout les wulong frais genre Tieh Gwan Yin. Et tu as raison, le thé c'est bien, mais c'est mieux quand c'est partagé. Après le seul but à atteindre est de faire le thé qu'on aime, qu'on trouve bon. On se prend des fois trop la tête, mais c'est un choix, tout débutants qu'on est...

    Lionel, ton commentaire m'inspire grandement. Dès fois, la tête dans le guidon, on ne pense plus qu'aux paramètres, au rendu quand la réponse est des fois sous ses yeux. Ça me rappelle mon prof de géologie qui nous disait toujours qu'il n'y a pas grand chose à savoir, que la roche nous parle dans la façon dont elle est compressée, pliée ou sortie de terre. Le tout est de lever les yeux et de l'écouter.

    Merci encore une fois à tous. Et n'hésitez pas à continuer à enrichir le débat, beaucoup de choses méritent encore sûrement d'être dites.

    ++

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  11. Bonsoir,

    Lionel de la Cave à Thé invite à la liberté par la
    " contrainte ": ces bases techniques de l'infusion; mais une fois passées ces contraintes nécessaires le champ est tellement libre...

    C'est cela le nirvana du débutant confirmé devenir libre de choisir de boire ou de se créer la pause ;de passer du gaiwan à la théière...

    Pour ma part, j'ai de minces souvenirs de gaiwan "raté" parce que les feuilles respirent bien les temps sont souvent ^plus longs .il y la douceur d'une porcelaine plus ou moins évasée créant de la dimension, c'est aérien;stéréophonique à souhait...

    La théière c'est plus tranchant compacte puis cela transforme la liqueur et c'est par conséquent plus éxigeant .Plus on se plante et plus l'on apprend.

    Avec le Gaiwan on découvre les feuilles / avec yixing on admire les transformations;c'est plus complexes et d'autant plus jouissif.

    Le gaiwan J'aime surtout au printemps et l'été c'est mon ustensiles de prédilection,le reste c'est pour les terres.


    pour des thés d'exceptions tels des Li shan, Oriental Beauty,et autres trésors du yunnan en brique sheng 1992 xiaguan :on peut bien sur les gouter en gaiwan pour avoir la restitution "neutre" mais perso pour garder un Oriental Beauty en le poussant rien ne vaut une Zhu ni capable "DE RETENIR la chaleur TEL UN TOMBEAU: Virgile!"
    si l'on connait bien et les feuilles et la théière; ilest possible d'etre dans la quintessence du thé . Je passe des jours avec un li shan :des infusions froides à tièdes,o beauty de mm c'est pour cela que depuis que ma liXin EST ARRIvée dans ma vie du thé : il y a eu révolution : j'ai débuté avec des gf cha "males" dans mes débuts /tps courts/ grammage fort et souvent insipides car mal préparés .

    je me retrouve à présent avec des liqueurs fortes grace à la terre ZHU NI extra de la Li xin tranchantes,justes.
    ce soir en ermite je me suis préparé un oolong brun Geisha en gaiwan et en lI xin :résultat si vous souhaitez du moelleux de la douceur du confort et les parfums de tetes fruits cuits épicés ,le gaiwan joue bien son role.

    Par contre si comme moi ,ici, vous souhaitez une liqueur plus équilibrée ou tout ressort comme avec un tranchant peut etre un peu moins de confort mais paradoxalement je crois que le geisha je le trouve bien plus crémeux et digne d'interet en terre :il y a une minéralité comme anisée; notes subtiles que je n'ai pas su voir en gaiwan.

    Quand je veux du pratique et confort ,tendre, léger et comme fleuri le gaiwan ; quand je souhaite de la longueur du percutant de l'incisif aucun doute terre zhu ni 70's.

    Je me lasse du confort et le gaiwan est confort,je m'efforce d'aller sur le voie de l'inconfort apparent de l'exigence pour obtenir des liqueurs dans l'espace et le Temps.

    de toutes manières nous jouons les spécialistes là ;car une bonne feuille telle qu 'un Lishan cela peut etre aussi exquis dans un p tit bol en fer , j'ai pu le vérifier au bord de l'océan et ce fut un Li Shan mémorable car je n'avais pas l'obsession de bien faire;j'ai laissé faire et ce fut admirable ;;;bon il y avait le magie de l'océan!!! l'iode!

    rien n'est figé chacun sa voie : tolérance;

    L'environnement compte tout autant que nos ustensiles/
    lE tps T
    / LA PERSONNE P;;;;;;;;;;;;;;;;;;;

    MERCI DAVID;

    amitiés.

    .philippe .

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