En ce moment, j'ai moins de temps à consacrer au thé. Les travaux chez moi en sont la raison principale. Ils sont loin d'être finis même si ça avance.
Du coup, je n'ai que rarement le temps de faire bien un gong fu cha complet. Inutile d'essayer de faire les choses rapidement, de bâcler, de ne pas être complètement attentif : le thé n'est alors pas bon et on s'expose à des risques d'accidents. Je ne suis moi même pas passé loin de la catastrophe avec une de mes théières...
Aussi, depuis une semaine, je me livre à un petit exercice : je revisite mes jeunes pu-er sheng en zhong en employant le protocole suivant : 2g - 45"/45"/1'30/3'/5'/infusions longues.
Pourquoi ce procédé ?
D'abord, j'ai choisi le zhong car je regoûte tous mes thés avec cet ustensile et je n'avais pas encore revisité mes jeunes sheng ainsi. Cet instrument me séduit de plus en plus. C'est le complémentaire parfait d'une bonne théière et d'un bon thé (car il est sans pitié avec les médiocres.) On n'a pas le même rendu mais c'est toujours intéressant et meilleur qu'en théière plus souvent que je ne le croyais, même si ça reste un choix suivant ce qu'on recherche sur le moment.
D'autre part, mes contraintes temporelles en font le candidat rêvé. J'ai donc saisi l'occasion pour revisiter mes sheng ainsi.
J'ai choisi 2 grammes car je ne veux pas que le gong fu cha se prolonge pour des raisons matérielles. Peut-être était-ce trop peu pour certains candidats, mais cela m'intéressait d'essayer de réduire la quantité de feuilles.
Les temps sont un choix personnel, l'important pour moi étant qu'ils soient les mêmes pour tous et de pousser relativement vite.
A part ça, je préchauffe comme il se doit le zhong, observe les feuilles sèches, sens ces dernières dans le zhong chaud avant et après un rinçage minutieux, et infuse avec une eau un tout petit peu moins chaude que d'habitude sur les premières infusions pour ne pas choquer ces feuilles encore vertes. Cela dit, je verse assez énergiquement cette eau sur mes feuilles.
Je n'ai fait ce test qu'avec mes très jeunes sheng : 2006 à 2009. Voici la liste :
- Si Yuan 2008 m3t,
- Yi Wu 2008 m3t,
- Mengku 2008 m3t,
- Ba Da Chun 2007 m3t,
- Lin Cang 2007 m3t,
- Bu Lang 2009 m3t,
- Yi Wu 2006 terre de chine,
- Lin Cang 2009 terre de chine,
- Lin Cang 2006 terre de chine.
Ceci n'est pas un match m3t versus terre de chine, je tiens à le préciser. J'ai juste réuni les sheng vieux de 4 ans tout au plus que j'avais sous la main, que ce soit en galette ou en échantillons.
J'ai particulièrement apprécié la Lin Cang 2009 de terre de chine. A l'instar de certaines de leurs références, on trouve un caractère prononcé, une texture que je n'ai jamais rencontrée ailleurs. Cela ne cache en rien de la finesse. Son arrière-goût, sa tenue en bouche est de loin supérieure aux autres, notamment grâce à une légère astringence des plus agréables.
Cela m'a donné envie de revisiter mes pu-er de terre de chine, dont on parle rarement et qu'on en vient à oublier. À tort...
Madame Wang vient de changer de politique en matière de pu-er : elle n'était pas très satisfaite de la façon dont certains de ses thés vieillissaient, du coup elle s'est recentré sur un seul producteur (Lin Cang) qu'elle apprécie et dont elle achète la production. Si vous êtes curieux, elle vous montrera les arbres en photos et en vidéo à son retour de Chine, où elle est partie sélectionner son thé vert.
J'ai également passé un moment mémorable lors un gong fu cha complet en théière (Yu-Zhu) en compagnie de son Yi Wu 2006, dont il me restait un petit bout. Un thé excellent et très relaxant dont le test en zhong m'avait donné envie d'aller plus loin.
Ce billet est illustré de photos que j'aimerais dédier à Stéphane, Philippe d'Addictea et à Denis. Elles furent prises lors de diverses dégustations, dont celle d'un échantillon du carré n°2 de 1979 de la m3t, où j'ai notamment utilisé une tasse de Petr Novak offerte par Stéphane. Une belle combinaison.
À bientôt.
Le zhong est facilement sur la table quand le temps de la dégustation est compté.
RépondreSupprimerL'entretien se limite au rinçage et je laisse sécher.
D'accord avec toi au sujet de la médiocrité d'un thé.
Mon avis est tranchant : si l'échantillon de thé ne passe pas le test du zhong, l'achat d'une quantité pour consommation en gong fu cha n'est pas envisagée.
PS : si, entre un coup de pinceau et un coup de truelle, tu peux m'envoyer des photos de ton bateau, ... il me fait rêver.
Bon courage pour les travaux
Petite précision : les jeunes sheng sont amenés à se transformer au fils des ans.
RépondreSupprimerL'avis tranchant du commentaire précédent ne concernait pas cette catégorie, mais les thés plus âgés.