vendredi 11 septembre 2015

Critères de choix de fournisseurs (3/6)






3 - l'analyse chimique : critère relativement nouveau et intéressant. Le lobby agro-alimentaire parvient encore à faire en sorte que certains additifs chimiques ne figurent pas sur les étiquettes de nos aliments. Mais certaines associations de consommateurs et ONG essaient de faire changer les choses. (message subliminal : soutenez les !!)

Je me rends compte que pas mal de mes fournisseurs testent à présent leurs thés. À l'heure actuelle, ce n'est pas forcément idiot. Et même un vendeur en toute bonne foi sous nos latitudes pourrait toujours s'être fait avoir par un fournisseur. Il y a eu une chaine de boutiques (ayant en France pignon sur rue) qui a du retirer du marché de gros lots de thés soi-disant bio après contrôle d'associations de consommateurs. Là, on parle de gros volume. Mais comment assurer le label bio quand on commande plus d'une tonne d'un même thé chinois ? 

Alors, pour moi l'analyse des thés n'est pas obligatoire, si et seulement si j'ai un minimum confiance. Un vendeur qui s'y connait et qui va sur place pourra voir les théiers par lui-même déjà. Ça aide aussi. Mais cette année, même David d'Essence of Tea a dit avoir été surpris, alors que c'est son critère numéro un. Il dit que le sentir lors des dégustations est parfois compliqué, même si lui est particulièrement exigeant. Mais si certains vendent des thés totalement exempts de produits chimiques, c'est que ça doit se trouver. Et plus il y aura de demande, plus il y en aura sur le marché. Malheureusement, en Chine, dès qu'un terroir commence à devenir connu, les paysans ont tendance à utiliser des produits pour augmenter la production, même s'il s'agit de théiers plusieurs fois centenaires qui n'avaient jamais vu la couleur d'un produit chimique jusque là. C'est triste de notre point de vue un peu idéaliste d'occidental, mais c'est ainsi. Ce n'est pas pire que de raser des hectares et des hectares de vieux théiers pour y planter des hévéas. 

Il y a deux niveaux qui m'intéressent pour le thé : le bio et le "natural farming". Le bio, on connait, mais ça peut inclure quand même de petites quantités de trucs pas cools, et autorise l'emploi d'engrais bio. Dans le "natural farming", il n'y a pas d'engrais. Pas de traitement, des fois pas de coupe, on n'arrache pas les plantes aux pieds des théiers. C'est un peu comme le "Miracle Apple" d'Akinori Kimura. Bref, d'après ce que j'ai compris - ou comment je l'interprète - ça part de l'idée que si on laisse la nature faire les choses par elle-même pendant assez longtemps, elle livrera le meilleur qu'on puisse obtenir, et aucun traitement ni additif ne pourra jamais égaler ou encore moins surpasser ce résultat. Bien sûr, la production est drastiquement moindre, mais la qualité est bien meilleure. J'ai entendu aussi parler de bio-dynamie dans le thé. Intéressant. Le résultat sur les vins est assez impressionnant.

Alors pourquoi s'imposer de telles restrictions ? Parce que pour moi c'est tout simplement meilleur. Je ne suis pas un forcené du bio, mais avec l'habitude, je trouve qu'on a des sensations plus profondes, les thés sont plus vivants. En plus, ça soutient des artisans qui essaient de faire les choses bien, comme évoqué plus haut, donc... je soutiens. Et je pars du principe quand quand rien n'est précisé, c'est qu'il peut y avoir les pires horreurs, sans faire de parano non plus... Mais vu que la Chine utilise de plus en plus de produits nocifs dans l'agro-alimentaire, je préfère cautionner le courant bio, vu que j'ai la chance d'en avoir les moyens.





つづく

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire