jeudi 7 février 2013

Coups de Coeur 2012 (1) : Bai Ying Shan 2012 (Hojotea)






Petite rubrique pour essayer de sélectionner les thés que j'ai le plus appréciés en 2012. Et j'aimerais commencer cette courte série par celui-ci car il m'a fortement impressionné. Parmi la sélection de puerh 2012 d'Akira, soient sept thés, trois m'ont vraiment interpellés. Le premier fut le Bai Ying Shan 2008, le même que celui dont je vais vous parler à présent, avec quatre années de plus. Le dernier est le Da Xue Shan Wild Raw Puerh, dont je vous parlerai prochainement.





Cette version 2012 est l'archétype même du jeune puerh que j'aime. Il y a deux ans, il y avait eu la Mengku d'Akira qui m'avait bien plu, l'année dernière, c'était le Lao Hei Zhai, un cran au-dessus, et cette année ce thé. Je parle pour le moment du gustatif pur, du plaisir du goût, de l'émotif, pas du reste. Ces trois thés ont en commun un aspect fruité typique du Lin Cang oserais-je dire, du moins de l'idée que je m'en fais. On a à la fois des agrumes dans tous les sens (pamplemousse, yuzu) alliés à des notes exotiques. Le tout prend le pas sur le pôle légumes verts/tabac que je remarque d'habitude sur les puerh de l'année. Je ne suis pas spécialiste pour décrire les notes florales, mais il y aurait à mon avis matière à discuter.





J'aime ce genre de profil gustatif. Il me réjouit dès que j'ouvre un sachet, et j'ai du mal à boire autre chose quand je décolle un (gros) morceau de ma galette avant de la remettre sous vide. Tous les autres puerh me semblent alors inférieurs. Du coup, ma galette est bien entamée, dangereusement même.








Mais parlons un peu de la qualité de ces feuilles, car ce n'est pas parce que j'aime son profil qu'il est de qualité. L'année dernière, pour continuer sur la sélection d'Akira, le Lao Hei Zhai était mon chouchou, mais de qualité inférieure au Bing Dao par exemple. Cette année, je n'ai pas ce genre de problème : tout dans ce thé me parait plus que correct, de l'odeur des feuilles sèches, aux arômes des tasses, en passant par l'équilibre général du thé, sa douceur, sa loooongueur et ses notes finales sucrées et hespéridées (=agrumes), sa légère amertume, son empreinte sur mon corps. Je rencontre rarement des thés auxquels j'ai envie d'attribuer une note presque parfaite, mais là, selon mes critères personnels, on s'en rapproche. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de défaut, mais ils me plaisent. Je pense que la qualité des feuilles est au-dessus de la version 2008, ce qui, après enquête, semble s'expliquer par le fait qu'il y ait eu moins de pluies en 2012 qu'en 2008. Le théier a donc poussé plus lentement, dans des situations plus dégradées qui vont produire des feuilles plus concentrées en matières minérales. 





Je n'en achèterai pas un tong pour autant, pas trop mon style, mais je m'en mettrais bien une ou deux galettes de côté, une pour boire, et une pour la postérité, comme j'ai fait avec la Bing Dao l'année dernière, l'évolution de cette dernière (sous vide) étant d'ailleurs assez épatante, mais ce n'est pas le sujet. Akira m'a enfin affirmé qu'il pourrait avoir d'une année sur l'autre ce thé avec une qualité similaire, en plus d'autres surprises le connaissant. Aussi je préfère ne pas acheter un puerh particulier en trop grande quantité, mais plutôt une ou deux galettes de puerh différents, en espérant me retrouver dans quelques années avec un grand choix, plutôt qu'avec quelques tongs de galettes identiques. Ce genre de quantité me décourage plus qu'autre chose. Un stock limité rend un thé un peu plus spécial. On fait attention, surveille son stock, chérit chaque dégustation, ce qui n'est pas le cas quand on en a beaucoup. 





Voilà pour cette présentation dithyrambique. Ce thé est l'un de mes coups de coeur de l'année 2012. Il y en a eu un certain nombre, mais si je devais par exemple en choisir trois, celui-ci ne serait pas loin si ce n'est sur la plus haute marche du podium.








Je ne ferai pas de compte-rendu de dégustation pour ne pas allonger cet article, et puis parce que ce thé est trop beau pour être disséqué.












Je vous présenterai une prochaine fois le Da Xue Shan Wild Raw Puerh qui occupe dans ma tête la même place de choix. Deux thés qui me rendent tout simplement heureux.








































À bientôt !






11 commentaires:

  1. Excellente l’évolution des grandes feuilles dans le gaiwan!
    Ton article incite aux bons Pu Erh...
    Même impression sur la gestion du stock de thé.
    A présent que tu connais ce Pu erh quelles théières & terre marchent bien dessus ?
    à bientôt.

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  2. Merci Philippe. Honnêtement, celui-ci se suffit à lui-même, pas besoin de rehausser un côté ou d'en atténuer un autre. Comme un thé vert, je veux garder sa fraîcheur et ses saveurs intactes. Porcelaine, dosage conséquent (7-8g pour 10cl) et des dizaines d'infusions en perspective. Ce ne sera pas le cas du Da Xue Shan par exemple comme je te l'ai déjà dit et comme j'expliquerai si tout va bien.

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  3. 10 ans de thé et 10 ans que décidément le puerh me reste étranger et rebelle.
    Et pourtant tous vos commentaires à ce sujet sont si riches, si agréables, ils donnent tellement envie.

    En même temps je me dis que cela réduit un peu mon champ d'exploration et je pense que c'est une bonne chose, tant est vaste le monde du thé.

    Un jour peut-être.

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    1. Je suis sûr qu'il y a un puerh quelque part que tu aimerais, cela dit il ne faut pas forcer le destin... Il y a tellement de variétés de thé qu'on peut aisément faire sans. Moi-même, je n'en bois pas tant que ça.

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  4. Ce Bai Ying Shan est effectivement une pure merveille. La sélection de pu er d'Akira m'épatera toujours.
    Sa Jing Mai 2006 (non à la vente) était aussi sublime, tout comme sa Mi Di 2010 et sa Lao Ban Zhang 2005.
    Oui tu as raison pour sa Meng Ku High Mountain 2010, elle m'avait bien plu lors de sa mise en vente par Akira. Malheureusement je m'y suis pris trop tard pour en recommander ; le deuxième batch est inférieur.

    Côté shu, j'ai un faible pour son High Mountain Mini Tuo Cha (de Wu Liang Shan) D03C.

    En 2012, j'ai été agréablement conquis par son Ling Yun Mao Jian (thé vert du genre de son Yun Feng mais avec une incroyable longueur en bouche).

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    1. Sacrée coïncidence car j'ai reçu aujourd'hui même ces mini toucha Wu Liang Shan (D06C par contre, mais j'avoue ne pas connaître la différence) et ce Ling Yun Mao Jian, dont l'échantillon que j'avais eu la dernière fois m'avait bien plu. Je suis aussi l'heureux possesseur de quelques grammes de la Jing Mai 2006 dont tu parles...

      Pour revenir à ces mini tuocha, j'ai hâte de voir ce qu'ils donnent. Sans m'y connaître particulièrement en puerh cuit, j'ai toujours eu tendance à être déçu niveau "aftertaste". J'essaierais je faire un article à ce sujet.

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    2. Les Wu Liang Shan D03C et D06C n'ont pas le même profil aromatique. Mon préféré est le D03C pour sa saveur de « riz gluant », plus atypique. C'est pour cette raison que j'ai mentionné explicitement D03C dans mon précédent commentaire.
      Le Ling Yun Mao Jian est un régal !

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    3. Riz gluant, ça fait envie... Ça me fait penser à un bon petit resto près de Tolbiac : le Lao Thaï, où j'ai découvert le riz gluant. Addictif... Tu connais peut-être.

      Merci des précisions !

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  5. Je ne suis pas très Pu'Er, mais quand je lis de telles éloges, je dois dire que cela m'engage toujours à creuser un peu plus ces thés si particuliers. Et en plus, d'un point de vue purement physique, ils me font beaucoup de bien, dans certaines circonstances.

    Super article !

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  6. C'est une véritable déclaration d'amour !
    Merci de partager ton enthousiasme et tes expériences.
    Vu mon rythme de découverte très lent, j'avoue être perdu face à tant de références mais en même temps c'est assez grisant.

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