mardi 18 septembre 2012

Quick Review (6) : Zhong Shan Raw Puerh 2012 (Hojotea)


L'emballage illustre un théier avec beaucoup de ramifications et des feuilles jaunes,
référence que les lecteurs des articles d'Akira comprendront...




Aujourd'hui est un grand jour ! Depuis le temps que j'ai envie de goûter à la sélection de puerh d'Akira de l'année. Après avoir suivi son voyage dans le Yunnan sur un réseau social bien connu, après en avoir entendu parler maintes et maintes fois, après avoir attendu le retard dû à des problèmes d'emballage, la voici, la sélection 2012, composée de 7 nouvelles galettes : une de 2008, une de 2010, une de 2011 et quatre de 2012.








Il y a deux catégories différentes : celle des thés prêts à boire de suite, et trois thés qui ont un très bon potentiel mais quelques défauts : notes fumées ou étuvage trop fort, des défauts qui se corrigeront avec le temps d'après Akira. Toujours est-il que ça permet d'avoir du très bon puerh, avec un bon potentiel de maturation, à prix attractif, surtout dans ce climat d'augmentation constante.

Je m'attaque au premier puerh, un de ceux "avec défaut", ici un étuvage au wok trop prononcé, j'ai nommé le Zhong Shan Raw Puerh 2012 !








Les feuilles vertes ont ces parfums typiques de très jeune puerh : très vert, tabac, j'y trouve même un peu de noisette. Dans le zhong chaud, c'est aussi très vert et fruité, c'est clairement un puerh 2012 dont l'odeur n'a rien à envier à une Baotang 2012 d'Essence of Tea, que j'apprécie particulièrement.

Les feuilles rincées laissent dégager des odeurs de petits pois frais, de tabac encore une fois, mais aussi un pôle sucré, finement fruité (fruit exotique).








Un mot rapide sur les paramètres : comme toujours pour ces reviews, tout porcelaine, eau Mont Roucous, et ici 8g de feuilles dans mon plus joli zhong et des infusions assez courtes (pas plus de 10 secondes pour les premières). Je ne conseille pas beaucoup moins de feuilles pour le jeune puerh, mais chacun fera comme il veut au final bien évidemment.








Les premières impressions sont très bonnes. L'attaque s'effectue tout en douceur. Se conjuguent en bouche la jeunesse de ces feuilles, avec ce pôle vert légumineux et tabac, équilibré par un pôle fruité, doux et sucré. Il y a un petit pôle épicé également (dont l'intensité variera en fonction de la durée de l'infusion). Les sensations en gorge sont très agréables et la longueur, même sans astringence particulière, est très bonne, sur des notes très douces de fruit. Tout ça sur la première tasse !

D'après Akira, ce puerh a subi un étuvage trop fort ("over pan-fried"). Avant de découvrir ce thé et d'en parler à un autre amateur, je ne voyais pas vraiment comment ça se traduisait sur la palette gustative du thé. Je pense voir à présent (merci lionel). Cela ne m'a pas dérangé plus que cela, mais c'est surement une question de goût. 








En tout cas, ce puerh vous laissera une belle impression en bouche, fruitée (nectarine) avec presque pas d'astringence.

La longévité est correcte. Pour 25€ la galette de 200 grammes environ, on a droit à un produit pour le moins agréable. Selon Akira, il sera surtout intéressant dans quelques années, le temps que son défaut s'estompe et qu'il arrive à maturité.

Ce thé m'a fait penser aux galettes premiers prix d'Essence of Tea (Sébastien, n'aies pas peur !). Ce qui les distingue est sans doute la personnalité de leurs vendeurs. Ici cela se caractérise par une grande douceur, là où les thés d'Essence of Tea pourront être plus amers (ce qui n'est pas un défaut). Vivement la suite !


À bientôt !

5 commentaires:

  1. Merci pour cette jolie quick !
    voila qui va m'engager à réviser, peut-être, ma position sur les puerh.
    Pour l'instant c'est tout sauf une histoire d'amour mais la sélection d'Akirah est tellement belle que, à dce prix là, je ne peux que me laisser tenter.

    En attendant je vais me faire un test de rappel avec tes paramètres de ce qui reste de ma Galette 2005 n°45 de la m3t ... Essayons toujours !

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  2. Il ne faut pas forcer le destin, on a naturellement des affinités avec certains thés et moins avec d'autres, le tout est de garder une certaine curiosité selon moi.

    Après de très longues interrogations et expérimentations en matière de jeunes puerh, je pense que la méthode © bûcheron est la meilleure. Les micro dosages n'apportent qu'une vision étroite de ce que peut donner un thé. Sans tomber dans les excès inverses, tout ce qui est au-dessous de 6g/10cl me déçoit toujours par rapport à ce genre de paramètres. Mais chacun sa sauce...

    Pour des puerh entre deux âges comme le thé que tu cites (que je n'ai jamais bu mais dont j'ai entendu parler), j'imagine qu'il y a plus de place pour des compromis, mais je connais moins. Ce ne sont plus les mêmes thés. Là, je parle de jeune, et on peut le pousser. La force d'un jeune puerh fait partie selon moi de son intérêt, de sa personnalité. Cela peut se traduire par une certaine amertume (qui n'est pas un défaut) ou un pôle épicé prononcé, mais c'est ça le jeune puerh aussi.

    Je ne sais pas si mes amis bûcherons ont une opinion à partager à ce sujet...

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  3. Une théorie parmi d'autres : http://hojotea.com/newsletter/NL_malaysia_18.html

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  4. En tant qu'ami bûcheron, j'abonde dans ton sens. Je ne pèse pas à chaque fois mais je dois osciller autour des 7-8g/10cl pour mes jeunes shengs. Le volume de la théière est complètement occupé par les feuilles infusées. Clairement ces jeunes shengs doivent selon moi exprimer de la force, j'aime leur amertume, il faut qu'ils nous bousculent un peu. Pour des pu er de plus de 5 ans, je réduis le dosage à plutôt 5g.

    Quant à ce Zhong Shan que j'ai la chance d'avoir aussi, je l'aime beaucoup. Un profil vert et nerveux, séveux, féminin que j'aime beaucoup. Un équilibre remarquable sur 8 infusions. Beau rapport Q/P.

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  5. Je bûcheronne de moins en moins en ce moment avec les jeunes puerh, et pas du tout avec les vieux (les rares fois où j'ai essayé, c'était vraiment catastrophique).
    Avec des jeunes, la réussite n'est pas systématique et dépend aussi beaucoup de l'humeur du jour. D'une manière générale, je pourrai même dire que plus ça va, moins j'ai de certitudes et de recettes toutes faites qui marchent à tous les coups (il y a quand même des exceptions ceci dit).

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