lundi 23 juillet 2012

Master Wang's Shui Xian Mi Lan Xiang Dan Cong, Spring 2009






Ça sert parfois de faire du rangement ! Voici une boîte que je croyais vide et qui ne l'était en fait pas. Et c'est plutôt une bonne nouvelle. Je ne résiste pas à l'envie de couper court au rangement/ménage en cours pour me préparer ce petit bijou...








Pédigree : il s'agit d'un Dan Cong, entièrement fait main depuis la cueillette jusqu'à la torréfaction finale. Les feuilles proviennent de trois arbres datant de la dynastie des Song (960-1279) qui poussent à 1000m d'altitude sur la montagne Shuang Ji Niang. Chaque récolte représente à peu près 7kg de feuilles après préparation par Master Wang. La dernière torréfaction a été effectuée le 23 mai 2009. J'adore ce genre de détails, on s'y croirait... De plus, l'étiquette du sachet de thé comporte la photo d'un de ces arbres. Excellent. Si tous les thés pouvaient être comme celui-là... Pour situer ce thé sur l'échelle des prix, il coûtait £14 les 10g. Il n'est plus en stock. Enfin, la boite nous dit de préparer ce thé avec des temps de l'ordre de 20-30 secondes, information intéressante...

J'ai entre les mains un dan cong torréfié de manière plus que légère, ce qui va peut-être éclairer ma lanterne sur la méthode d'infusion de ce genre de oolong par rapport à leurs congénères "frais".








Les feuilles sèches sont très belles. Leur odeur est discrète sauf quand on commence à les réchauffer à l'aide de son souffle. Là, on est transporté dans le monde des Mi Lan Xiang torréfiés, avec à la fois un côté cacao et un autre exotique. Il y a comme une odeur de cerise aussi.

Pour les paramètres, 5g de feuilles pour les 7cl utiles de mon zhong de Mandarin's Tearoom, eau Mont Roucous, bouilloire inox, tasse Jingdezhen.








Dans le zhong chaud, les feuilles prennent une autre dimension : les notes fruitées de litchi et de mangues s'en trouvent extraverties et se mêlent aux arômes de torréfaction avec harmonie. Le tout est un bouquet sucré et riche qui fait très envie. Un rinçage flash et s'exprime à présent toute la minéralité de ce thé. On peut aussi apprécier l'oxydation des feuilles par les teintes rouges des feuilles.

J'écris ces lignes en direct, et il m'est très dur de me concentrer avec le zhong sous le nez dégageant des odeurs exotiques superbes. Il est temps de s'y mettre...








Malgré les conseils de Tim imprimés sur la boite, je décide de commencer par deux infusions flash.

Ma foi, le résultat est bon. Subtil et fruité (groseille). Très bon aftertaste. Comme toujours avec les thés sélectionnés par Tim, on observe une grande longueur alliée à une belle évolution. Honnêtement, ces infusions plus ou moins flash fonctionnent très bien. On obtient tout ce qu'il faut. Je vais néanmoins pousser un peu par acquis de conscience.








Comme on aurait pu s'y attendre, c'est plus concentré, plus sucré et épicé. C'est marrant à quel point j'allais beaucoup plus loin dans ce sens auparavant et que maintenant je suis déçu. La grande concentration du thé me donne l'impression que des saveurs se confondent, que la liqueur générale perd en lisibilité et en précision. Peut-être aurait-il fallu moins doser du coup ? Mais je suis à peu près sûr que ce que j'aurais obtenu aurait été moins bien qu'avec ce dosage et des infusions courtes.

Un retour à des temps plus courts par la suite ne me fait pas regretter mon choix. Par contre, il faut savoir les augmenter en fin de session de manière peut-être plus significative qu'avec un dan cong frais, du moins pour ce thé-ci. Mais au final, évidemment, ce sont les goûts de chaque dégustateurs qui guideront ce genre de choix.








Il est bon de renouer avec ces saveurs gourmandes produites par la torréfaction : fruits rouges, etc. À noter qu'il faut que cette opération soit maîtrisée afin d'obtenir ce genre de résultats. Le savoir-faire nécessaire pour obtenir autant d'équilibre, ne pas être envahi par des saveurs de charbon mais permettre à de nouvelles saveurs d’apparaître est rare et précieux.


À bientôt !

4 commentaires:

  1. Très bel article. Toujours une agréable surprise que de retrouver un excellent thé.

    En ce qui concerne la torréfaction, je suis bien d'accord avec toi, cette phase délicate demande une grande maîtrise. Et pour y avoir assisté, je peux dire quelle nécessite une surveillance de tout les instants, et un savoir-faire fermement ancré pour juger le moment où il faut délicatement retourner les feuilles (à la main), puis décider que l'opération est achevée. Tout un art!

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  2. Etonnant, d'après ton expérience même les Dan Cong finement torréfiés semblent bien supporter les infusions très courtes ...
    Quel casse-tête!
    (Tim t'avait-il recommandé un dosage particulier?)

    Vivement les DC Torréfiés d'Akira pour continuer les expériences et pour voir quel type d'infusion il recommandera...

    :)

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  3. Merci Charlotte ! La perte de ce genre de savoir faire est quelque chose qui me fait peut personnellement. Heureusement qu'il existe des commerçants pour les promouvoir et les faire vivre. Pour Tim, je pense que le but n'est pas toujours de proposer le meilleur thé possible, mais aussi de soutenir ce genre de chose. Mais au final, ça revient à peu près au même et c'est logique...


    Georges, je ne dirais pas que c'est si casse tête que ça. De toute façon, ces thés supportent de nombreuses infusions permettant de corriger en direct des erreurs d'appréciation. Je pense que c'est là la clé de la réussite. Il faut juste assez d'expérience pour interpréter les signes.

    Et non, ce n'est pas du genre de Tim de conseiller des paramètres de toute façon. Lui même fait tout au juger. S'il y a un peu moins de feuilles que d'habitude, il met moins d'eau dans le zhong ou la théière ou infuse plus long. Mais il utilise des dosages aussi généreux que lui en général ! Quant à Akira, je pense qu'il conseillera les mêmes paramètres, mais c'est juste un pari de ma part.

    Je me rends compte à quel point mes goûts ont changé avant et après ma visite en Malaisie. Akira aime les liqueurs légères et c'est vrai qu'elles sont plus expressives en ce qui concerne l'aftertaste. Avant, j'étais plus sensible à la texture et à la concentration. Ce n'est plus le cas. Ça nécessite plus de feuilles mais est largement rentable quand on voit le nombre d'infusions obtenues au final.

    Le truc le plus bluffant en la matière est la manière qu'il propose d'infuser les grands thés japonais en hohin. C'est incroyable de redécouvrir ainsi un sencha qu'on connaît bien sous un angle tout à fait différent.

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  4. Un veut notre article du weekend !!!!

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