Petit retour en arrière sur mon modeste parcours... Au début de mon aventure, je dévorais la toile à la recherche d'informations, de connaissance. J'étudiais la pratique des autres, copiais les gestes, testais les paramètres. Très influencé par la Galette de Thé et autres blogs, l'utilisation des théières m'apparaissait comme une évidence, et la possession de pièces de prestige une condition sine qua non à la réussite de la meilleure infusion possible.
Le zhong faisait partie de mon paysage. Je me forçais à l'utiliser de temps en temps car j'avais lu que c'était un outil performant et que son utilisation était pédagogique. Mais dans ma tête, ce n'était pas l'arme absolue, juste une étape avant de passer aux choses sérieuses. Il y avait néanmoins des signes autour de moi pour m'indiquer que cet outil était en fait bien plus. Le plus clair fut une discussion avec Gilles alors qu'il officiait encore à la m3t, où il me confia qu'il n'avait rencontré qu'une seule fois une théière qui dépassait vraiment le zhong en terme de résultat, mais cette dernière travaillait nuit et jour, tous les jours depuis des années. Pourtant dieu sait qu'il avait du croiser de beaux spécimens, et devait en posséder lui-même quelques-uns... Je pense que c'était un habile conseil pour ne pas que je m'éparpille trop et me focalise sur le thé plutôt que sur le "merchandising".
Mais je continuais dans ma voie, dans ma recherche, avide de connaitre les différentes terres. Je collectionnais les théières. Mais la vérité c'est que souvent, quand je sortais mon zhong en porcelaine, j'avais un résultat bien plus satisfaisant dans ma tasse. Il y avait certes le doute que la raison en fut ma technique imparfaite, mes terres, elles, étant assez nobles...
Des tests en pagaille...
Après un moment passé à essayer toutes sortes de thé, je me suis rapproché un peu des wulong, famille à mon sens plus difficile à réussir que les puerh, la théière n'arrangeait rien car elle ne permet pas de bien surveiller les feuilles, leur ouverture, etc. Je l'utilisais néanmoins, toujours persuadé que c'était l'instrument ultime.
Durant tout ce temps, je ne maitrisais rien des changements qu'opérait mon matériel sur le thé. J'étais spectateur. Pour moi, vu que j'achetais de bonnes terres, parfois même de très bonnes, j'avais en mains les outils les plus adaptés. Les seules variables d'ajustement étaient la technique et la qualité des feuilles.
Heureusement pour moi, je m'imposais de toujours découvrir un thé à l'aide de la porcelaine. Et comme je buvais beaucoup d'échantillons, je l'utilisais pas mal au final. C'est à ce moment là aussi que j'ai acquis le zhong de Jingdezhen de Tim, ce qui changea beaucoup de choses, car pour la première fois j'avais entre les mains un zhong dont la beauté et le plaisir d'utilisation égalaient ceux de mes théières.
Puis je me suis acheté ma bouilloire Lin's. Quelle belle pièce ! C'est à cette époque également que je me rapprochais d'Akira, qui n'était déjà pas avare de longues discussions et de conseils glissés habillement. Un jour, il m'offrit un échantillon de Ba Xian, fameux dan cong... Je lui fis un compte-rendu détaillé, que je voulais 100% objectif. À sa réponse, je compris qu'il avait tiqué sur le fait que j'avais utilisé cette bouilloire en terre et surtout sur le fait que je n'en maîtrisais pas les effets parfaitement. Loin de mettre en doute la qualité de cette bouilloire, il me conseilla d'essayer avec des ustensiles neutres afin de me rendre compte de la qualités des feuilles, du moins si je voulais être véritablement objectif.
Puis tout s'est fait très vite : Tim et lui me parlèrent de l'eau, de son importance, puis est sorti le pamphlet sur l'eau évoqué dans l'article précédant. Et s'en suivirent une série de remises en cause, de mini révolutions devant lesquelles je me suis vu contraint de tout reprendre à zéro : eau pure, matériel neutre, du moins le plus possible.
Le but premier : maîtriser les paramètres, le matériel, du moins autant que possible. Se rapprocher des feuilles pour essayer d'en ressentir le message exacte, jusque dans les moindres détails.
Puis tout s'est fait très vite : Tim et lui me parlèrent de l'eau, de son importance, puis est sorti le pamphlet sur l'eau évoqué dans l'article précédant. Et s'en suivirent une série de remises en cause, de mini révolutions devant lesquelles je me suis vu contraint de tout reprendre à zéro : eau pure, matériel neutre, du moins le plus possible.
Le but premier : maîtriser les paramètres, le matériel, du moins autant que possible. Se rapprocher des feuilles pour essayer d'en ressentir le message exacte, jusque dans les moindres détails.
Au final, se faire le palais. Car je suis d'accord avec Akira sur ce point là, ce n'est pas en trimbalant des feuilles aléatoirement dans des théières dont on ne maîtrise pas le rendu - encore moins les combinaisons entre les éléments de son matériel - qu'on y parviendra de manière efficace. Il faut une constance, que "toutes choses restent égales par ailleurs" hormis les feuilles en elles-mêmes.
Pour finir, dans une résolution plus récente née d'échanges avec d'autres passionnés, j'ai décidé de boire moins mais mieux. Moins de feuilles achetées, mais de plus haute qualité. Car pour être à même d'apprécier la qualité, il faut la côtoyer souvent. Ce n'est pas avec des thés de supermarché qu'on devient fin dégustateur, ni même avec des thés provenant de certaines enseignes plus prestigieuses. Tout comme pour le vin, la qualité et le prix - souvent liés malheureusement - peuvent monter très haut. Akira parlait hier d'un Tie Guan Yin à 15€ le gramme... Je n'en suis pas là, mais j'y travaille. Être à même d'apprécier un tel thé doit demander des années d'entrainement. Il faut commencer par la base puis monter en gamme. Bien sur, il faut avoir confiance en ses revendeurs, car si un thé de qualité sera presque toujours cher, il y a beaucoup de thés chers qui ne valent rien...
Bref, la qualité que je vise est déjà très intéressante. Il s'agit de thés préparés par des maîtres reconnus, dont le savoir faire, souvent hérité du travail de plusieurs générations avant eux, est perceptible à chaque inspiration, à chaque gorgée. Qui voudrait prendre le risque d'altérer ce message, a fortiori de façon incontrôlée ? Pas moi en tout cas. Seulement après des années d'entrainement et de connaissances de mes terres, je me permettrai de les utiliser à bon escient. Mais pour l'heure, il convient pour moi de me concentrer sur les feuilles. C'est tout ce qui m'intéresse. Mon but n'est pas de jouer à la dinette pour le plaisir, ni d'imiter telle ou telle personne. Mais de progresser en sachant ce que je fais, en fonction de mes critères, mes objectifs. C'est un cheminement personnel, que nul ne doit s'imposer sans bonne raison.
Voilà pour ce petit retour afin d'expliquer mon changement de cap récent, des théières vers le zhong. Par la suite, il serait intéressant d'étudier les différentes qualités de porcelaine et leurs impacts sur l'eau/le thé. Car là aussi, il y a des différences notables...
Voilà pour ce petit retour afin d'expliquer mon changement de cap récent, des théières vers le zhong. Par la suite, il serait intéressant d'étudier les différentes qualités de porcelaine et leurs impacts sur l'eau/le thé. Car là aussi, il y a des différences notables...
À bientôt !
Merci David de partager ton expérience.
RépondreSupprimerC'est sensé et fondé tout ça.
Ça m'inspire tout plein de réflexions...mais la première est :
Comment fait-on quand on est organiquement accroc à l'objet théière ? Pour moi il est difficilement envisageable d'aborder une dégustation de thé sans théière ! (je suis irrécupérable...désolé ;-))
Voir une jolie théière, la toucher, l'enduire de thé, la voir se patiner et se culotter au fil du temps, voir les feuilles sur cette terre, comme une plantation de thé en miniature...Tout ceci est partie intégrante du plaisir procuré par une dégustation de thé, selon moi...
Merci Lionel. Ce parcours et ces choix sont les miens. Ce n'est pas un passage obligé pour quiconque. Je trouve juste intéressant d'expliquer ma vision et mon modus operandi, à la fois pour que le lecteur les connaisse et parce qu'écrire à ce sujet me permet de mieux y réfléchir.
RépondreSupprimerL'important c'est le plaisir. Le mien est dans cette manière de procéder, faire les choses dans un certain ordre. Mais je peux tout à fait comprendre que le tien soit plus lié à l'utilisation de ces beaux objets que tu possèdes. Tu sais de plus que je ne suis pas totalement étranger à ce genre de choses... Je serai content de réutiliser mes terres aussi, mais chaque chose en son temps. Elles sont là, elles regardent, et ne paient rien pour attendre !
Salut David,
RépondreSupprimerJ'adore le titre de ce billet : "Écouter les message des feuilles".
C'est vrai elles ont tant à nous apprendre :)
Je comprends et accepte ton cheminement, la recherche de la neutralité pour laisser s'exprimer au mieux Les Feuilles.
Ce zhong doit d'ailleurs être un compagnon précieux et pas loin de l'arme absolue. Je le conçois.
Au contraire de toi, j'ai mis le frein rapidement sur les théière (pour des raisons financières essentiellement). Elles arrivent maintenant petit à petit, et c'est bien ainsi.
Chacune d'elle a sa propre personnalité; le lecteur mettra derrière ce mot (personnalité) ce qu'il voudra.
Je suis un peu comme Lionel, un Pu'er sans théière d'argile c'est un peu triste, ça manque de poésie. Bref...
Tout cela pour dire que le chemin avec les argiles est beaucoup plus long et plus difficile qu'avec la porcelaine.
Pour finir j'aimerais te dire une phrase que tu m'as joliment citée : "C'est la théière qui choisi son(ses) thé(s)."
Nicolas
La polemique Zhong contre theiere est complexe.
RépondreSupprimerIl faut dire que un zhong industriel je pense n' est vraiment pas l'ideal.
Ton zhong n'est pas moule et est fait main. Grosse difference.
Pour simplifier une terre peu faire ressortir certaines qualites d'un the mais en masquer d'autres.
La porcelaine, (pas n'importe laquelle) a un rendu plus large. Elle sera plus fidele a tous les thes en generale qu'une theiere qui sera plus tendre avec certains cotes des thes et ignorera certains autres cotes.
C'est un peu comme la polemique instruments anciens ou nouveaux pour jouer du Bach.
Pour le pu ehr age, je pense que Philippe de la galette de the a raison une theiere Yixing sera plus adapte que le zhong.
Tu as raison pour les oloongs la porcelaine est tres bonne.
... la laideur inhérente au zhong...
RépondreSupprimer;-)
Merci à vous trois !
RépondreSupprimerNicolas, je ne trouve pas mes puerh tristes en zhong. Regarde la première photo, c'est pas beau un zhong rempli de feuilles ? :-) Mais chacun trouve midi à sa porte.
Et s'il y a bien une chose dont je suis à peu près sur, c'est que c'est bien la théière qui choisit son thé. Tant qu'on ne l'a pas essayée, bien avisée sera la personne qui pourra l'affecter juste en la voyant. C'est aussi pour cela que d'acheter une théière sans rien en connaitre pour un certain style de thé est très difficile, voire impossible.
Philippe, je t'ai reconnu ! ;-)
Merci enfin Michel pour ton éclairage. Je compte bien pousser plus en avant ma connaissance de l'influence de la porcelaine, grâce à toi notamment.
Et oui, les vieux puerh ou les puerh cuits sont meilleurs en théière, je l'admets. Les Oolong vieillis aussi. Je pense que ce sont des thés qui ont besoin d'une bonne tenue en chaleur sur la durée, là où le zhong ne sera pas aussi performant. Par contre, pour une jolie quantité de feuilles de Oolong et des infusions rapides, là, c'est déjà plus la même chose. C'est aussi vrai que je bois tout avec des dosages assez forts pour des infusions rapides.
Pour le jeune puerh, j'aime beaucoup le rendu de certaines terres, comme les taïwanaises bien connues ou les terres souples zini. Deux rendus différents cela dit, et toujours une mise en évidence de certains aspects du thé, comme tu le soulignes, mais au détriment de certaines choses. Et c'est une concession que j'ai du mal à faire pour le moment. C'est là tout la problématique d'ailleurs...
Si les theieres en terre yixing masques certains cotes, la porcelaine elle ne sera pas aussi pointue dans les graves ou les egus que certaines terres.
RépondreSupprimerLa porcelaine est une terre emaille, la yixing a une porosite de 3% ce qui est vraiment remarquable pour le the.
Une porte en ferme une autre et pourquoi pas changer de cap pour un temps.
Bonjour,
RépondreSupprimerTrès bel article qui, pour moi, met en lumière le fait que le thé reste un cheminement personnel. Les théories, les "vérités" ne peuvent remplacer l'expérience directe qui s'acquiert en effet par la dégustation de thé de haute qualité (j'en profite pour préciser qu'il existe aussi de belles qualités artisanales à des prix raisonnables...) pour s'affiner le palais, découvrir les méthodes de préparation, etc.
Et puis, les théières et zhong, qu'ils soient en porcelaine ou en terre, ne devraient pas être mis en opposition! Chacun porte ses caractéristiques propres, ses forces et ses faiblesses. Dans l'art du thé, l'objet permet de soutenir, de sublimer tous les aspects d'un cru. Et tout comme les accessoires, chaque individu est unique, et trouvera son plaisir dans le thé de mille et une manière.
L'univers du thé est tellement riche qu'il représente un apprentissage permanent. Et il faut toujours se rappeler que les éléments matériels (accessoires, eau, etc...) ne sont pas seuls à influencer les saveurs du thé. Dans les traditions chinoises, coréennes et japonaises, on sait que le thé reflète l'état intérieur de celui qui le prépare (de même qu'il influence lors d'une dégustation).
Bref, la recherche de l'harmonie entre thés et accessoires offre d'infinies possibilités. Il suffit de les explorer...
A bientôt.
Une théière plus efficace que la porcelaine dans les aigus. Intéressant. Je ne pense pas en avoir rencontré à ce jour.
RépondreSupprimerPour sûr, je ne suis pas en train de dire que je n'utiliserai plus jamais mes théières, juste que j'ai besoin d'une période, surement assez longue, avec de la porcelaine.
Merci Charlotte. C'est en effet nécessaire de rappeler que tout cela est mon journal, mes choix et pas de la rhétorique, ni la vérité. Tant de choses influencent le thé. Il y a celles qu'on peut maîtriser, et celles qu'on ne peut pas... C'est à la fois frustrant et ce qui fait le charme du thé.
Je pense que l'un des messages de ce post est aussi qu'il faut s'approprier la manière de faire son thé. Prendre des exemples ailleurs, c'est bien, rester ouvert à la pratique des autres aussi, mais arrive un moment où il faut se poser la question de ce qu'on veut, ce qui est important pour nous, afin de s'y concentrer.
Voici un article qui ne permet pas de polémiquer
RépondreSupprimer;-)
Je suis bien d'accord avec Charlotte.
Je pense qu'on pourrait trouver des analogies entre la préparation du thé et la photographie ; entre une belle photo et une belle liqueur. Entre un beau tirage et une bonne infusion, il y aurait peut-être un parallèle à faire.
Le matériel dans le thé est au service de la rencontre, avec les feuilles, avec l'autre et avec soi. Il faut du temps pour s'apprivoiser mutuellement.
Intervenant très peu, pour ne pas dire jamais sur ton blog, et encore moins sur les autres je fais une exception aujourd'hui.
RépondreSupprimerJe trouve que le message que tu délivres est empreint de sincérité et la démarche qui est la tienne est tout à fait perceptible dans ton blog.
J'ai tendance à suivre la même voie, sans toutefois rencontrer les mêmes vissicitudes et sans emprumpter le même chemin.
J'ai toujours préféré le zhong, même s'il est de mon point de vue, esthétiquement décevant.
Mais je bois le thé pour le thé, et chacun peut à mon avis se créer sa propre cérémonie, son propre rituel. Pour tout dire son propre dialogue avec lui-même et avec le thé qu'il déguste et ce quelque soit le matériel utilisé.
Ton blog est de plus en plus intéressant dans les messages qu'il délivre et on voit que tu as beaucoup cheminé dans ta voie du thé.
Merci de nous le faire partager, ce qui, je le sais, n'est pas toujours chose aisée !
Il y a effectivement plein de parallèles à faire entre le thé et la photographie. Akira n'est pas avare de ce genre de comparaisons d'ailleurs. Pour lui, l'aftertaste peut être comparé à la profondeur de champ par exemple, ce qui permet de mieux comprendre ce concept. On pourrait aussi dire qu'il ne suffit pas d'avoir un bon appareil pour faire belles photos, etc.
RépondreSupprimerMerci "ange". Tes propos me touchent et me motivent pour continuer. N'hésite pas à venir de temps en temps par ici si ça te chante. Le thé est une passion très enrichissante, qui peut l'être encore plus quand elle est partagée avec d'autres passionné(e)s, du moins c'est mon cas.
Merci encore une fois David pour ce partage et ce retour d'expérience, c'est toujours aussi sensé, bien écrit et richement illustré.
RépondreSupprimerPas grand chose à ajouter, surtout après les différents commentaires, tout est dit !
Dans une prochaine vie, quand mes journées feront 48H, je recommencerai tout à zéro, en reprenant par le début : l'eau. Et dans cette prochaine vie, ton blog sera un bon guide.
"Dans une prochaine vie, quand mes journées feront 48H, je recommencerai tout à zéro, en reprenant par le début : l'eau. Et dans cette prochaine vie, ton blog sera un bon guide."
RépondreSupprimerje me dis ça souvent aussi !
Ces deux commentaires sont bien défaitistes !
RépondreSupprimerVous avez vos habitudes, vos thés, vos manières de préparer. Qu'a cela ne tienne, n'y a-t-il pas une famille de thé, que vous ne connaissez pas ? ou alors peu ?
S'y investir à fond pour découvrir cette famille est un excellent point de départ pour remettre en question tous ses a priori et découvrir de nouvelles choses.
Comme je le disais plus haut sans expliciter plus avant, je n'ai pas eu à déspprendre la terre pour la simple raison que je n'en ai jamais eu !
J'ai commencé mon chemin avec le thé étant étudiant, je suis donc allé au plus simple, avec le zhong universel, intemporel.
Et j'ai découvert tellement de variations avec l'eau, le grammage, le temps d'infusion, la chaleur ... sans parler des différents thés que j'ai eu peur de la terre. Un jour peut-être !
Un cap est passé pour moi et je me concentre sur une famille de thés en particulier à présent. Et la encore, des découvertes et des remises en questions sont de mises.
Les convictions sont plus dangereuses que les mensonges disait Nietzsche
Merci pour cet article.
RépondreSupprimerIl n'y a pas une voie unique et fort heureusement chacun la sienne. Avec le recul et quelques années de pratique on peut se dire en effet: j'aurais du passer par là et j'ai dévié par ici; certes mais que de regrets inutiles agglomérés!On apprend beaucoup sinon parfois plus sur nos "dérapages."Une de mes dernières propres sorties de route : La Lin's Ceramic Kettle; ce fut bien trop prématuré mais enfin voilà c'est la Vie!C'est pas bien grave et cela m'a permit aussi de voir le pouvoir formidable exercé par cette bouilloire en Terre poreuse sur l'Eau. Arrondissante,plus riche en minéraux cela peut très vite vous déstructurer un Thé si cela est mal adapté...A présent en poussant le bouchon un peu je me dis que cette bouilloire Lin's poreuse est difficilement adaptable à une Théière en Terre, tout n'étant pas définitif bien entendu (car avec une Zhu Ni cela passe deja mieux avec les feuilles qui iront à cet Assemblage & Orchestrions ). Il ne lui reste plus que la fonction Porcelaine/Zhongs et encore sur certains thés qu'on besoin d’être plus rond et doux.Toutefois parfois il est agréable de posséder un tel objet et c'est deja bien...
On s'est aperçu avec David qu'une Eau faiblement minéralisée, une bouilloire en Glass Kettle neutre et un Gaiwan en toute simplicité la porcelaine China Bone étant la plus fiable, ajoutée à cela des feuilles d'exceptions c'est la manière le plus juste pour les entendre et enfin pouvoir ensuite les écouter au plus près...J'aime assez l'analogie avec la Photo même si je mets en avant plutôt la Musique ou l'Art Pictural et ses tonalités.
Tant que l'on n'a pas pu observer de réelles différences d'une même Eau neutre à la verse directe d'une bouilloire en verre et une Eau qui passe en Terre il est inutile de s'attaquer à tout prix aux Terres et aux Théières. Viendra le moment. La Patience est une Vertu immense dans l'apprentissage. Il est fait de revers.
Dans un parcours de Thé il est important de laisser une part à cet imprévisible; à la nature des choses. Quand on laisse la place au naturel tout suit...et par expérience on aura beau avoir toutes les meilleures Porcelaine China Bona avec des Da Yu Ling Dan Congs de rêves et des Zhu Ni de musée et d'exceptions, s'il n' y a pas le Cœur, la conviction et l'Esprit bien présent et attentif ce Spirit toute cette atmosphère lors d'un Gong Fu Cha (que l'on ne peut calculer rationnellement par les chiffres) cela tombera à L'Eau si j'ose dire et sonnera plat vide et sans relief.Cela ne s'apprend d'un claquement de doigts.Cela se vit se suit se poursuit et si cela vient c'est Merci... et David a le courage et la générosité qui nous aident à faire le Tri. C'est précieux à mon Sens. Sans citer ces nb,nb,nb qualités..........
merci.
Ciao l'Ami.
Merci beaucoup pour ce fabuleux articles (et pour tous les autres avant tout aussi enrichissants)
RépondreSupprimerJe me demandais pourquoi j'arrivais à des sensations plus intéressantes pour moi avec mon petit gaiwan en porcelaine tout blanc qu'avec ma jolie théière en terre. Je me suis bien acharnée pour trouver d'où ça provenait avant de tomber sur ton article. Depuis, je suis contente de rester avec mon petit gaiwan et j'ai encore beaucoup beaucoup de choses à apprendre avec lui :D
merci
Ne t'inquiète pas "ange", les deux affreux qui ont postés au-dessus de toi exagèrent surement un peu ! ;-) C'est sûr qu'on doit tous composer avec le temps de dispo qu'on a au quotidien, le but premier étant de boire du thé ! Et quand ce temps libre se résume parfois à peau de chagrin, on se contente juste de boire. Faire des tests, c'est un luxe, mais ce n'est pas impossible non plus à réaliser... Mais il faut le faire par plaisir, voire par nécessité.
RépondreSupprimerPhilippe, tu me gâtes... C'est une chance d'avoir un compagnon comme toi dans cette aventure, toujours ballottés qu'on est par une nouvelle révolution qui vient à nouveau tout changer. Je ne sais si j'avancerais ainsi si j'étais seul, j'en doute même...
Merci Tiquette. Je pense que le mieux pour débuter est de se concentrer sur la qualité des feuilles et non sur les théières. Mais pour certains, je comprends qu'on puisse être attiré par l'objet "théière" et qu'on veuille en posséder et les utiliser. Mais si ce n'est pas ton cas, alors donne la priorité aux feuilles !
J'en profite pour te souhaiter bon courage pour ton nouveau blog, à toi ainsi qu'à Charlotte. Vous trouverez les adresses de leurs blogs respectifs en cliquant sur leurs noms sur cette page de commentaires. Je les ajoute à ma timeline.
Bons thés à tous !
Le thé est riche de pratiques différentes et variées... presque autant que de pratiquants!
RépondreSupprimerLe zhong en porcelaine est également mon instrument de prédilection pour jouer toutes les notes d'un thé. Je m'en sers tous les jours et tout au long de la journée.
Mais j'aime également me servir de mes petites théières en terre. Elle font raisonner le thé autrement, refont la lecture de la partition en Fa majeur et déposent un soupir par ci, une ronde par là...
La magie du thé est comme celle de la musique, elle dépend autant de l'interprète et de ses instruments que du spectateur qui la perçoit au travers de ses propres expériences et ressentis. Alors, comme pour la musique, l'alchimie renait, à la fois semblable et différente, à chaque nouvelle interprétation...
Ségolène (qui a de la fièvre et délire un peu ;))