Les Rou Gui de Master Xu compte parmi mes yancha préférés. Je suis très content à l'idée de goûter cette version 2012. Un yancha, c'est souvent mieux après quelques années. Mais quand la torréfaction est littéralement faite de mains de maître, c'est un énorme plaisir à boire quel que soit l'âge...
Ces feuilles proviennent de théiers poussant sur la même falaise que les six arbres mères Da Hong Pao : Jiu Long Ke (Nine Dragon Nest).
Postcard Teas ©
L'aspect extérieur des feuilles est parfait. Pas une brisure, de magnifiques torsades marrons.
L'odeur va au-delà de la simple torréfaction, avec un pôle fruité sous la première couche de notes de cacao, noisettes...
Nouveau chahai assorti... Depuis le temps que je le désirais celui-là...
Paramètres 7 grammes de feuilles, pour 3-4 passes en gaiwan avant de les transvaser dans ma Ba Le. Dans le zhong chaud, ce sont de magnifiques effluves chocolatées qui me montent aux narines. Une fois, rincées, le tableau se complète d'une forte minéralité, de notes fruitées (poire) et fleuries (rose). Petite pointe d'amande également. Su-per-be !
Première passe assez courte, donc légère, très minérale, avec une montée en puissance du fruit au bout de quelques instants. Les notes pyrogénées ne sont pas ultra présentes, loin de là. Les sensations de gorge sont excellentes. L'énergie de ce thé est remarquable. Sa longueur se concentre pour le moment sur le cacao avec une finale sucrée qui tire sur la vanille et le caramel. C'est très gourmand.
La Ba Le n'a pas un rendu extrêmement différent du zhong et c'est pour ça que je l'aime tant : elle ne perturbe pas l'équilibre du thé. Mais elle va me permettre de puiser bien plus ce qu'il y a dans ces feuilles. Plus longtemps, plus chaud. Et puis, il y a ce confort, cette sérénité lorsqu'on emploie un objet qu'on admire et respecte tant.
Petit à petit, les infusions s'enchaînent. La liqueur, soyeuse à souhait, s'installe sur des saveurs de vanille et d'eau de rose. Quelques notes d'agrumes (mandarine).
Cette belle dégustation s'est achevée après un bon nombre d'infusions, je dirais une quinzaine au bas mot. La Ba Le a bien fait son job et a extrait la substantifique moelle de ces feuilles jusqu'à la lie. Une magnifique dégustation qui aura duré 3 jours.
Assurément, ce Rou Gui 2012 est un grand cru, tel que l'a été par exemple le 2009 dans mes souvenirs. Sûrement un très bon potentiel de garde.
À bientôt !