jeudi 19 avril 2012

Qualité et Caractère : l'objectif et le subjectif






L'une des premières leçons que j'ai apprise d'Akira est d'être conscient de la différence entre la qualité d'un produit et son caractère. Et cela n'est pas valable que pour le thé mais pour tout : nourriture, boisson, parfum, etc.

La qualité est quelque chose d'indéniable : on peut ne pas aimer quelque chose - dans ce cas, on dira qu'on n'aime pas son caractère - mais être à même de reconnaître qu'il est de qualité. 

Pour Akira, le signe de la qualité est le Hou Yun ("Hou" = gorge), ou aftertaste, terme maintes fois utilisé, pas toujours à bon escient, et difficile à traduire autrement que par longueur en bouche. Personnellement, j'utiliserai le terme d'aftertaste par la suite, question d'habitude.




Pour parvenir à évaluer un thé, il faut le comparer à d'autres, 
sauf si vous vous imposez un entrainement aussi drastique qu'Akira...




Voici le postulat important : aftertaste et qualité vont de paire. Un thé de qualité aura un très bon aftertaste, et un thé ayant un bon aftertaste sera de qualité. En effet, la différence entre deux thés bus l'un à côté de l'autre, l'un ayant un aftertaste nul et l'autre ayant à l'opposé un aftertaste excellent sera impressionnante. Pas besoin d'être entraîné pour voir la différence. Le meilleur s'installera longtemps dans la gorge, alors que le premier flattera les nasaux quelques secondes avant de disparaître. C'est aussi quelque chose qui dépasse l'analyse gustative du thé : ça se sent, c'est profond, a un effet sur l'organisme.








Pour Akira, en tant que vendeur, il est de son devoir que sa sélection arbore les produits de meilleure qualité possible. Ainsi il recherche les thés ayant le plus grand aftertaste. Malheureusement, cela est presque toujours proportionnel au prix. Car d'après lui, quasiment tous les producteurs savent cela. Il n'y a pas de mystère... 

Malheureusement, une partie de la population est incapable de sentir l'aftertaste. Après avoir fait faire des tests à des centaines et des centaines de clients, Akira pense qu'environ un petit tiers des personnes est incapable de sentir l'aftertaste de façon significative. Pour lui, c'est surement génétique en cela que ça semblerait se transmettre de génération en génération. Aussi, les femmes ont l'air d'avoir une meilleure perception de l'aftertaste que leurs homologues masculins.

Bref, pour résumer, qualité et aftertaste sont intimement liés. Un thé avec un excellent aftertaste aura également des effets visibles sur l'organisme : on peut devenir "teadrunk" très rapidement, mais c'est surtout par sa persistance qu'il sera remarquable.








Le caractère quant à lui ne sera en rien lié aux qualités intrinsèques des feuilles. Cette notion renverra au goût, aux arômes, donc directement aux choses qui sont sujettes aux préférences de chacun. C'est là où se situe le piège, vous l'aurez compris, quand on se livre à ce petit exercice : se défaire de ses préférences pour essayer d'estimer la seule qualité. Voici un exemple.

Personnellement, j'adore les puerh fruités qui tirent sur les agrumes. En goûtant plusieurs puerh de la sélection d'Akira côte à côte, tout en essayant de déterminer lequel avait le meilleur aftertaste, pas facile de faire abstraction de leurs caractères. J'ai comparé par exemple son Lao Hei Zhai et son Ai Lao Shan. Dans un cas, un goût familier que j'adore et dans l'autre des saveurs que je n'apprécie vraiment pas (une première pour moi dans la sélection d'Akira). Il est alors facile de penser que le thé de meilleure qualité est celui que j'ai préféré, qui me parle le plus. Mais en fait, il n'en est rien. Une appréciation plus fine, exempte de toute opinion personnelle est nécessaire pour apprécier la réelle valeur d'un thé.




Magnifique Tie Guan Yin d'Akira...




Cet exemple est juste pour illustrer la différence entre qualité et caractère. Il est évident qu'on boit ce qu'on préfère. Mais un caractère qui plait dans un thé n'implique pas forcément qu'il soit de bonne qualité.

Une chose qu'il est important de noter est que l'aftertaste est directement lié aux matières minérales contenues dans les feuilles (notamment le fer). Cela implique qu'un thé ayant un excellent aftertaste l'aura toujours, même s'il est mal conservé. Son caractère pourra être gâché mais pas son aftertaste. A contrario, un thé n'ayant pas de qualité n'en gagnera.




Photo prise avec mon téléphone. Trois sencha, la fois où j'ai loupé le Tsukigase Zairai... Too deep...



Akira pense que l'intensité de l'aftertaste n'a rien à voir avec la fabrication du thé en elle-même. Toutes les étapes qui la composent influeront sur le caractère du thé, mais l'aftertaste est lié à la matière première : les feuilles, l'arbre, le sol, la géographie. Parmi tous ces facteurs, Akira en cite particulièrement quatre que je développerai ultérieurement : l'altitude, l'âge du théier, le cultivar et le nombre de récolte par an. Pour parler avec précision de cela, il faut rentrer dans la chimie de la plante. Alors, tout devient clair...

On comprend aussi mieux pourquoi les vendeurs chevronnés vont visiter les jardins pour choisir leurs thés et ne se contentent pas juste de goûter au produit fini, a fortiori quand on s'y connait autant en agriculture qu'Akira. Cela permet d'apprécier l'utilisation ou non de pesticide, la fréquence et le soin porté à la taille des arbres, la nature du sol, etc. Tout cela sera révélateur de la qualité du produit fini.




Trouvez l'erreur...




Voilà donc pour cet article sur la qualité et le caractère. Encore une fois, on boit ce qu'on aime et on peut tout à fait se passer de ce genre de notions. Mais, par exemple, si on veut faire vieillir un thé, il sera bon de savoir que la qualité n’apparaîtra pas par magie à partir d'un matériau de base qui en est dépourvu. Par contre, le thé changera de caractère avec le temps. D'où le besoin de pouvoir déterminer rapidement un thé ayant des qualités. Et ce sera possible en appréciant son aftertaste.


À bientôt.











21 commentaires:

  1. Merci David pour cebeau billet que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt, j'ai vraiment aimé l'analyse des ces "concepts" si clairement décrits. Et, au risque de me répéter (mais c'est de ta faute aussi!): tes photos sont superbes...

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  2. Le mot de caractère est intéressant.
    Pour faire cette différence, je séparais la qualité, du "J'aime/je n'aime pas".
    Je pense que je vais t'emprunter le terme de caractère qui reflète plutôt bien l'idée :-)

    Merci

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  3. Merci beaucoup pour ce partage de connaissances, c'est très très intéressant de voir une approche plus botanique comme celle d'Hojo. Pour mieux comprendre, j'ai deux petites questions. Y a-t-il une relation entre cet "aftertaste" et le "Cha Qi"? Sais-tu s'il existe une façon d'y être plus réceptif?
    J'imagine que c'est en ralentissant et à ce recentrant sur le moment présent qu'on commence cet apprentissage.

    Encore une fois, mille mercis pour tenir ce très beau blog très instructif.

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  4. Merci Francine ! :)

    Sébastien, en fait, je ne me suis pas embêté pour le mot caractère, j'ai juste traduit le terme "character" utilisé par Akira. J'aurais peut-être pas dû...

    Bonjour Laurent et merci pour ton com. En ce qui concerne l'aftertaste et le Cha Qi, c'est une bonne question, mais qui dépend vraiment du point de vue où on se place. Vu par Akira, il s'opère des réactions chimiques, des interactions entre des molécules dans l'organisme susceptibles d'accélérer la circulation sanguine, de créer des bouffées de chaleur, de fatiguer, là où le Chinois aura peut-être plus une explication en relation avec les flux d'énergie, le Qi. Je ne pense pas qu'Akira tienne particulièrement à essayer d'expliquer tout avec la chimie. Il respecte trop les autres cultures pour ça.

    Être plus réceptif ? S'entraîner ! Akira le fait tous les jours. Ça demande de bien être guidé au début, et aussi de comparer un thé à un autre. Bien sûr, il faut être attentif, ne pas avoir mangé une choucroute deux minutes avant de boire son thé, etc. Avec l'entraînement adéquat, on peut détecter l'aftertaste par le nez.

    Il y a aussi des techniques, comme par exemple laisser le thé couler directement dans la gorge sans mobiliser les papilles de la bouche. Alors, on se concentre sur ce qui se passe au niveau de la gorge, vu que c'est là que ça se passe.

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  5. Un article de qualité et au caractère fort et bon dans l'écriture.
    Merci.Akira est un excellent transmetteur de connaissances et il partage son savoir.Comme son élève réceptif et passionné!
    à plus tard.

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  6. Bonjour David,

    Merci pour ce billet très intéressant.

    En ce qui me concerne, je distingue qualité "objective" et goûts personnels, et ce, quelque soit l'objet d'appréciation.

    Mais je pense que nous parlons de la même chose.

    A bientôt

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  7. Excellent billet comme toujours ! Merci donc pour tout ce qui y est généreusement partagé !

    Sinon, la première photographie m'interpelle beaucoup, en particulier son plateau à thé, c'est le tiens ?

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  8. Merci Philippe !

    Alexandre, je pense aussi que nous parlons de la même chose. Le but pour moi, c'est aussi de définir un vocabulaire pour être constant dans la suite de mes articles.

    Nicolas, merci. En ce qui concerne la générosité, ce n'est rien par rapport à celle dont a fait preuve Akira à mon égard. Je ne cherche pas à lui rendre service en faisant cela, juste à parler de ma voie du thé. Pour sûr, elle a pris un sacré tournant grâce à cette rencontre. De plus, tous les gens que j'apprécie dans le monde du thé font d'immenses efforts pour partager leur savoir. Qu'on soit d'accord ou non avec elles, personnellement ça me touche toujours beaucoup, moi qui suis en quête de connaissances. Leur but n'est pas d'enseigner, mais bien de partager.

    Pour le plateau, en fait, toutes les photos de cet article sont prises dans sa boutique, sauf les toutes dernières à son bureau, qui est situé dans un quartier non loin de là à Kuala Lumpur. Ce plateau est sublime, grand, magnifique patine. Il est moins fonctionnel que celui utilisé par ailleurs (pompe aspirante, etc), mais pour un bon thé préparé dans du beau matos comme ici, c'est un peu le top. N'hésite pas à écrire à Akira pour des info, on sait jamais, il en a pas mal en vente dans sa boutique de KL...

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  9. Oui, je te demandais cela parce que c'est vraiment un style que j'ai rarement vu, en connexion directe avec le mobilier traditionnel chinois de style Ming ... en fait, je suis resté un moment à admirer la première photographie, avec sa bouilloire en fonte également !

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  10. Merci David pour ce billet.
    Quand je vois que je photographie toujours les 2-3 mêmes théières, sur le même plateau, que je ne parle que de sencha...Toi tu nous enmènes là à Kuala Lumpur, tu nous montres des zhongs, des théières de toutes formes et couleurs, des thés japonais, tie guan yin et pu er...
    Passionnant dépaysement.

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  11. Oui merci David pour nous retranscrire tout ça. Cette approche qualité/caractère est intéressante, et effectivement déclinable dans beaucoup d'autres domaines ! Mais la qualité ne fait pas tout : je préfère boire un thé dont le caractère me plaît même si l'aftertaste est nul plutôt qu'un thé très qualitatif (et 10 fois plus cher) avec une longueur en bouche de folie mais sur des parfums que je n'aime pas. De plus, cette notion de qualité est également un peu subjective, même si elle l'est moins que la notion de goût. En effet, 2 personnes dégustant un même thé n'en auront pas la même perception en fonction de leur entraînement, de leurs prédispositions, de la finesse de leur palais, etc... C'est donc bien un équilibre qu'il faut trouver entre goût personnel, qualité du thé (qui ne s'évalue peut-être pas uniquement au regard de la longueur en bouche même si c'est ce critère en particulier qui a été retenu par Akira), et les moyens dont on dispose.
    Si on ajoute à cela d'autres critères comme l'eau, les ustensiles, le mode opératoire et l'état d'esprit du dégustateur au moment T, on arrive à ne plus rien y comprendre :)
    C'est un peu pour cette raison que je reconnais les mérites de l'approche d'Akira : des expériences, de l'entraînement, des bases scientifiques mais pas scientistes, un certain perfectionnisme apparemment et surtout beaucoup de passion.

    La photo "Trouvez l'erreur"... quel est ce mystérieux couvercle marron à 2 trous qui semble ne correspondre à aucun des ustensiles présents sur la table ? Et quel est cet objet jaune brillant ? on dirait une arrivée de gaz :)
    Et surtout, la vraie question : qui de vous 2 a été de corvée de vaisselle après cette orgie dégustatoire ??

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  12. @ lionel : tu sais, le fait que tu t'attaches à peu mais aux mêmes objets est quelque chose qui m'impressionne et je crois que quelque part je t'envie, et mon porte-monnaie aussi... ;-)

    @ Sébastien : comme tu le soulignes, on boit ce qu'on veut, de même qu'on écoute la musique qu'on veut, etc. Il faut insister là dessus. La qualité, et le besoin de la définir est je pense important, déjà pour un commerçant et puis pour les producteurs. Il faut des critères. C'est le rôle des sommeliers pour le vin d'évaluer la qualite, des critiques professionnelles aussi quand elles ne sont pas influencées par tel ou tel lobby bien entendu...

    Honnêtement, je ne peux pas à mon niveau dire si l'aftertaste est LE critère. Ce que je peux affirmer par contre, c'est que c'est ce qui me plaît. Et aux dires d'Akira, même si ce n'est pas verbalisé de la même façon, les producteurs en sont conscients. Et le prix des thés sont toujours, du moins en Chine et à Taïwan, proportionnels à ce critère. Seul le Japon semble échapper à la règle pour des raisons qu'Akira explique sur son site et sur lesquelles je reviendrai.

    De plus, ce qui est beau, c'est que tout se tient quand on regarde du point de vucheddar la chimie et de l'agronomie. J'y viendrai petit à petit.

    En tout cas, son point de vue est très intéressant, et l'expérience que j'ai pour le moment corrobore ses affirmations. Et c'est important pour moi d'avoir des bases solides à partir desquelles progresser. Mais j'ai hâte aussi de savoir ce que les autres en pense.

    Pour les objets mystères, je pense que tu as vu juste, tu en as juste loupé un. ^^ Alors ce n'est pas une arrivée de gaz mais une arrivée d'eau. Le but de l'exercice ici était de voir comment les objets changent l'eau. Si tu trempes divers objets dans des tasses d'eau mises en parallèle, tu pourras voir comment ils changent le goût de l'eau, et son aftertaste... Pas besoin de verser de l'eau dans une théière pour voir son influence, il suffit de tremper le couvercle ou le bec pour que la chimie s'opère. L'échange de minéraux est rapide en fait. J'y viendrai...

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  13. Tu as totalement raison de souligner que l'évaluation de la qualité est surtout important pour les professionnels du thé. En tant qu'amateur, je ne sais pas si c'est réellement indispensable, sauf si je veux pouvoir me faire ma propre idée du rapport qualité / prix d'un thé. Et encore, est-ce qu'en tant qu'amateur ce n'est pas plutôt le rapport plaisir / prix qui importe ? Evidemment les 2 sont liés, sauf à considérer que j'ai des goûts de chiotte, ce qu'il ne faudrait pas exclure à priori :)
    Maintenant pour revenir à l'aftertaste, je comprends tout à fait que ce soit un critère important, mais il y en a d'autres : la pureté, les parfums évidemment, la présence en bouche, la rétro olfaction, les fins de tasses (tiens d'ailleurs qu'est-ce qu'il en dit Akira de mes fameuses fins de tasse - chacun sa marotte :)... mais encore une fois tout est certainement lié, et un thé de qualité aura certainement bon dans tous ces domaines ! Alors est-ce qu'avoir un bel aftertaste est une condition nécessaire et suffisante pour être catalogué dans les thés de qualités ?
    Y a-t-il des exceptions ? Existe-t-il des thés de qualités dont l'aftertaste n'est pas folichon ? Et la réciproque ? Des thés avec un bel aftertaste mais qui ne passent pas le contrôle qualité ?

    Bref, tout ça pour dire que le troisième objet mystère est peut-être le petit bout de bois en haut à droite ?
    Et cette arrivée d'eau, elle est vraiment disgracieuse, non ? Elle est amovible ? C'est fait pour y brancher un tuyau et rincer le tout ?
    Allez, j'arrête de polluer ton blog avec mes commentaires, à bientôt !

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  14. Bonjour,

    "Honnêtement, je ne peux pas à mon niveau dire si l'aftertaste est LE critère. Ce que je peux affirmer par contre, c'est que c'est ce qui me plaît. Et aux dires d'Akira, même si ce n'est pas verbalisé de la même façon, les producteurs en sont conscients. Et le prix des thés sont toujours, du moins en Chine et à Taïwan, proportionnels à ce critère. Seul le Japon semble échapper à la règle pour des raisons qu'Akira explique sur son site et sur lesquelles je reviendrai."
    -> Là David tu me tends une perche grande comme un poteau électrique.

    Mon classement perso :
    1/ Le Qi
    2/ L'aftertaste
    3/ Le caractère

    Quelque soient les croyances, le Qi est à la base de tout et de toute vie sur terre. Mais bon, c'est mon avis personnel.

    Nicolas (honnête avec lui-même)

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  15. ...suite...

    Mais bon, il y a des thés que j'aime uniquement pour le caractère; comme par exemple un gustatif prononcé.

    D'autres que j'apprécie pour l'aftertaste, l'étage laryngé se régale.

    Et enfin d'autres que j'apprécie pour le Qi, le corps se régale.

    Chaque niveau de dégustation demande "sa sensibilité".

    Merci, David de cet article.

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  16. Mes Chers Amis,

    Soyons honnête.Il est très difficile de définir d'un tour de main en français à l'écrit sur un Blog concrètement ce qu'est l'After Taste et son importance.Pour des raisons culturelles ce sera différemment perçu, jugé & apprécié selon les latitudes(comme définir le Cha Qi....Pour un asiatique l'after taste cette mémoire prégnante du gout comme j'aime le nommer aura Sens & importance en gastronomie aussi dans les mets par ex. en cuisine;des rehausseurs épicés de partout!un européen accordera plus d'importance aux parfums et aux saveurs fines.L'analogie Cuisine Gastronomie à nos liqueurs de thé permet une compréhension généraliste comme une image à mes yeux de cet incompréhensible & mais merveilleux After Taste.
    Comme l'a souligné David il y a une inégalité entre les Hommes dans l’appréciation de l'After Taste.Le ressentir savoir si c'est de cela dont on parle?Personnellement il m'a fallu un bon moment env.3 ans pour enfin comprendre ce que cela pouvait être.Une fois qu'on tombe dessus par la Pratique du thé c'est comme une révélation car tout semble d'un seul coup rehaussé jusqu'à la saveur de l'Eau;étant moi mm buveur d'Eau aussi!
    Bref il faut le vivre pour le croire ce fameux after taste, provoquer la chance de pouvoir le rencontrer par la pratique du thé.Une fois que cela vous parlera cela ne vous lâchera plus et vous oublierez naturellement ce diabolique Mot d'After Taste car il sera une évidence sur un bon thé pour en juger de sa qualité. Effectivement les Chinois comme les Taïwanais s'accordent à dire que l'After Taste la longueur en bouche comme on veut, est un critère de qualité;ils leur appairaient à mon avis et à juste titre que c'est celui qui fera la différence dans un lot;car construire un thé bon, simple, vertical, commun, sans caractère et personnalité et que l'on oublie vite ce n'est pas très dur.Par contre une feuille qui vous livrera en tasse Tout son potentiel grâce à la richesse de son sol, aux soins du fermier,au cultivar...et le tout un tas de réactions chimiques harmonieuses à la clef qui suivront c'est une autre paire de manche.
    Je pense que les personnes qui insistent tant sur l'after taste en Asie sont des perfectionnistes à l'image d'Akira : pour lui c'est une évidence naturelle car il est honnête et droit de proposer un thé de qualité à tous les prix;ainsi il n'insistera plus forcement sur cette évidence.Le Thé celui qui se démarquera par son after taste sera souligné par ses soins.Scruté comme de la Soie car la bataille est rude pour obtenir des feuilles riches en minéraux,... et par conséquent amenant un after taste puissant le plus souvent.
    Je conçois l'After Taste simplement sans me prendre la tête.Une Mémoire prégnante qu'un thé exerce sur Vous et prolonge son souvenir : retour en bouche,longueur ce qu'il reste après.Sa trace.Il y a des impressions qui laissent une trace sur le sable et s’effacent sous la brise; belle impression fugace tourbillonnante d'un instant & appréciable au demeurant.Puis des Grands Crus de Thé riches en couleurs saveurs harmonie aussi et qui marque au fer rouge votre Mémoire pour longtemps.Non seulement cela me plait philosophiquement parlant ce prolongement du thé sur le Corps sur l'Esprit ce rapport au Temps plus ou moins fugace, plus ou moins long.Et sur un terrain purement de dégustation de thés de qualité avec ce fameux after taste qui couronne un Grand Thé par ma modeste expérience on les distinguent immédiatement des autres car au moins deja on s'en souvient.

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  17. Au Plaisir de l'Acte de déguster!(Palais des Thés école)

    Le mécanisme du Gout

    Le premier contact avec le thé est olfactif, par inspiration : on commence par sentir le thé, volontairement ou non, lorsque l'on approche la tasse de sa bouche.
    Ce type d'olfaction, appelée olfaction directe, n'apporte que peu d'informations sur ce que l'on va boire.
    En effet, lors d'une inspiration, seules 10% des molécules odorantes parviennent jusqu'aux cellules nerveuses de l'odorat.
    Ce pourcentage peut être amélioré par une inspiration plus vive et plus brève, que les spécialistes de la dégustation appellent « flairer ».

    L 'étape suivante a lieu dans la bouche, en buvant une gorgée. Deux sens interviennent : le goût et le toucher.
    Au niveau du goût, trois saveurs sont possibles avec le thé : l'amer, l'acide et le sucré, chacune étant plus ou moins localisable dans la bouche.

    Le toucher se fait par contact du thé avec les muqueuses et les dents ; il permet d'apprécier la température et la texture de la liqueur.

    C'est à ce moment que l'on peut apprécier l'astringence, le corps et la souplesse du thé. Du point de vue du goût, les informations fournies par cette deuxième étape sont encore très limitées et la perception des arômes n'a pas encore eu lieu.

    Au moment de déglutir a lieu la rétro-olfaction, c'est-à-dire une expiration d'air par le nez, qui entraîne en même temps un appel d'air dans la bouche.
    Ce « courant d'air » balaie en totalité la zone sensible de l'odorat et l'on perçoit alors 100% des molécules odorantes. Pour se rendre compte de l'importance de cette étape, il suffit de se boucher le nez au moment d'avaler : la rétro-olfaction est ainsi annulée et la perception se limite alors aux trois sensations du goût évoquées précédemment.

    C'est en fait à travers l'odorat que l'on perçoit l'essentiel de ce que l'on « goûte » et que se révèle la complexité aromatique d'une boisson comme le thé.

    Que Vive l'After Tsate!De nos plus chères feuilles, à bientôt.
    Et merci David pour la place accordée.

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  18. Merci Philippe d'enrichir cette page de tes commentaires, de ton expérience et de tes lectures.

    Il est vrai que découvrir l'aftertaste m'a demandé du temps, c'est une histoire de rencontre ET de sensibilité.

    Je comprends aisément que les spécialistes placent l'aftertaste comme LE critère de Qualité parce qu'il est vecteur en soit de qualités (au sens large).

    Le Cha Qi, outre sa définition vague et sa perception plus difficile se rencontre plus rarement dans les six familles de thé.

    Sa découverte sera facilité dans les familles et sous-familles de thés qui se conservent dans le temps.

    Voilà qui, je pense apportera des précisions en supplément.

    L'important est aussi, comme tu le souligne parfois la notion de plaisir.

    Bien à toi
    Nicolas

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  19. Merci Nicolas,
    Précision importante:
    Je ne prétends pas savoir ce qu'est l'After taste : "Personnellement il m'a fallu un bon moment env.3 ans pour enfin comprendre ce que cela pouvait être."
    Je m'en fais une idée plus claire en apparence mais au fond l'ai-je bien rencontré?
    Une chose est sure le plaisir avant tout;chacun à son rythme juste la constatation que tout semble lié alors oui à la qualité du thé avec un after taste le prolongeant tout simplement.Le Thé prend une nouvelle dimension avec un after taste au fort potentiel c'est une constatation simple et quasi indiscutable!celle d'aujourd'hui en tous les cas.
    Amitiés à la Belgique.

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  20. @ Sébastien : je comprends tout à fait ce que tu veux dire. Il y aura des thés avec un très bel aftertaste mais un caractère en retrait. Un excellent thé aura bon dans tous les domaines.

    Pour l'arrivée d'eau, je n'en sais pas plus que toi sur son origine. C'est du laiton je crois et la bonne nouvelle c'est que je ne le souviens pas qu'il y ait eu une grosse différence sur le goût de l'eau. Pour le bout de bois, c'est en fait une paille venant d'un champ de blé qui pousse à Nosaka, là où Akira prend l'argile pour ses nouvelles théières. Même moins important que l'effet de la théière en elle-même, son influence sur l'eau/le thé est néanmoins impressionnante. Ce n'est pas étonnant quand on regarde la chimie des mineraux de plus prêt.

    @ Nicolas : merci de tes com. Je ne suis pas persuadé que Qi et aftertaste ne soient pas liés quelque part. Je n'ai pas encore rencontre de thé qui avaient un fort Qi et zéro aftertaste. Mais c'est un domaine qui me dépasse totalement.

    @ Philippe : j'aurais vraiment du prendre le taureau par les cornes et commencer par définir l'aftertaste. Mais le problème c'est que ce n'est pas évident du tout... Cela dit, je remarque que tu t'en tires très bien. Pour parler technique, je dirais ouverture de gorge et persistance, mais ça renvoie également chez moi à une sensation de plaisir, un truc qui vous donne envie de faire "Hmmm", qui ravie vos sens et votre corps.

    @Nicolas de nouveau : oui, tu as raison de le souligner. Le seul vrai critère personnel d'appréciation est le plaisir.

    Merci à tous pour ces échanges passionnants. Sentez vous libre de prendre toute la place que vous désirez pour vous exprimer !

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  21. ça respire le partage.
    Quel blog merveilleux !

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