Alors pour faire suite à l'article précédent qui parlait de ma vision globale du dosage, je voulais m'attarder un peu sur un exemple qui m'a beaucoup inspiré. Il m'a permis d'oser différemment, de voir plus loin, de sortir des carcans de ce que je croyais être "les limites".
En l'absence des enseignements d'un "Maître de Thé" sous nos latitudes, beaucoup cherchent à s'inspirer des méthodes employées par les autres, méthodes que l'on trouvera aisément sur internet, les forums, etc. Certains les tiennent des personnes mêmes qui produisent le thé, sur place, ce qui semble aux premiers abords quelque chose d'important à considérer dans sa recherche.
Parmi les sources qui m'ont marqué, outre les excellents billets de Thomas cités dans l'article précdent, sont venus les billets de Tim, alias Toki de Mandarin's Tea Room, qui s'inspire lui-même de rencontres faites sur le terrain. Il résume parfaitement sa philosophie du KungFu Cha dans cet article (en anglais). Aussi, je vais me baser sur des citations prises ça et là sur son blog pour essayer d'illustrer sa vision des choses. Car je la trouve extrêmement noble et motivante.
Nous sommes ici dans un extrême, celui des dosages forts, de la difficulté, mais, au-delà, dans une voie martiale : le Kung Fu Cha.
Nous sommes ici dans un extrême, celui des dosages forts, de la difficulté, mais, au-delà, dans une voie martiale : le Kung Fu Cha.
The whole idea of Kung-Fu tea brewing is to maximize full potential of a good tea, pushing its limits, extracting the best essences and energy.
L'idée même qui se cache derrière le Gong Fu Cha est d'obtenir le meilleur d'un bon thé, le pousser dans ses limites, extraire le meilleur de ses essences et de son énergie.
Pousser le thé dans ses limites, voila quelque chose qui me plait. La difficulté a quelque chose d'attirant également à mes yeux. Et puis la préparation a toujours été l'aspect du thé qui m'a le plus passionné. Savoir qu'on peut toujours s'améliorer, que malgré le fait d'avoir les meilleurs instruments et éléments devant soi, un "pro" arrivera toujours à produire une tasse dix fois meilleure que la votre, voila quelque chose qui me motive et me donne envie de continuer, de m'améliorer encore et encore.
Chaque session est source d'apprentissage. On apprend même peu mais surement. La quête de la meilleure tasse n'est pas quelque chose de fini, c'est aussi cette recherche martiale qui est intéressante. C'est le travail d'une vie à se remettre en cause, à ne jamais se reposer sur des certitudes, à rester humble et curieux. Et ce n'est pas le plus facile. Le thé n'est pas facile quand on emprunte cette voie.
My point is, if it's not challenging, why Kung-Fu? All good tea should be challenging, it is an adventure, they need full attention and mental focus. It is the least we could give back to them.
Ce que je veux dire, c'est que si ça ne représente pas de difficulté, pourquoi s'adonner au Gong Fu Cha ? Tous les bons thés devraient représenter un challenge, c'est une aventure, ils réclament toute notre attention et notre concentration. C'est la moindre des choses qu'on peut leur rendre en échange.
Respecter le thé qu'on a entre les mains, surtout quand il s'agit d'un thé de Maître, fait à la main, avec amour, fruit d'un savoir-faire parfois ancien. Un tel thé peut être vu comme un message du producteur au consommateur, mais aussi quelque part un défi, une énigme. "Trouve la manière de percer mes secrets, dit le thé, et je t'apporterai une tasse fabuleuse !"
Finding the right balance of this practice is just the beginning. Pushing its limit, improving the skill, educating the palate, and listening to the brew is a life long dedication. The reward is both physical and mental harmony.
Trouver l'équilibre dans cette pratique n'est que le commencement. Pousser ses limites, améliorer sa technique, éduquer son palais et "écouter son infusion" est le travail d'une vie. La récompense est une harmonie à la fois physique et mentale.
(à noter que toki pratique la méditation il me semble)
Beginners often use less tea to water ratio, and Master usually do the opposite. A seasoned tea drinker once told me, the reason to do this is often someone has not yet found something good enough or confident enough. When you use a load of not-so-refined tea, the best you get is a cup of not-so-refined brew. A high quality tea, when you pack it to the top, you will always get a top cup. That's why you have tea bag, and the normal way to brew it? A bag to a big cup, you can make any tea bag taste passable.
Les débutants utilisent souvent une faible quantité de feuilles tandis que les Maitres font en général l'opposé. Un grand amateur de thé m'a dit un jour qu'un débutant fait ceci soit car il n'est pas encore tombé sur un thé assez bon ou qu'il n'a pas assez confiance en lui. Quand vous utilisez une grosse quantité d'un thé pas terrible, le mieux que vous pourrez obtenir sera une tasse pas terrible. Avec un thé de haute qualité, quand vous remplissez votre ustensile d'infusion au max, vous obtiendrez toujours une superbe tasse. C'est pour cela que quand on prend le thé en sachet, quelle est la manière des les préparer ? Avec un sachet dans une grande tasse, vous pouvez transformer n'importe quel thé en quelque chose de potable.
L'idée développée derrière cette citation est intéressante pour comprendre le pourquoi de dosages importants, outre l'aspect plus martial développé auparavant.
Si on utilise une faible quantité de feuilles et des temps longs, on arrivera à obtenir quelque chose de moyen avec n'importe quel thé. C'est donc le principe des sachets de thé : on a à faire à un produit de qualité moyenne à médiocre, alors on dilue pour obtenir quelque chose de potable, ce qui sera le mieux à faire. Mais dans le cas d'un très bon thé, ce sera excessivement dommage, car on ne tirerait absolument pas profit de tout son potentiel, et on n'aurait seulement qu'une vision superficielle de ses qualités.
How to extract a certain stage or certain character from a tea is the reason/function of a yixing pot. If we fill 1/3 or 1/4 of tea to water ratio in a yixing, there is no difference of brewing it in a big pot way.
(En parlant de dosage de Dan Cong) Extraire un certain trait, une particularité d'un thé est la raison d'être d'une Yixing. En la remplissant au tiers ou au quart du ratio quantité de feuilles/volume d'eau, il n'y a pas de différence par rapport à une infusion en grande théière (en porcelaine).
Le Gong Fu Cha (Kong Fu Cha), ce n'est pas une infusion pépère en mettant quelques grammes perdus dans un grand récipient, où une différence de quelques secondes voire plus ne se sentira guère sur le résultat final. Ce n'est pas la voie de la facilité.
Et il faut bien comprendre qu'on ne parle pas ici de grande théière de 1 litre en porcelaine en disant ça, mais mettre 3-4g dans une Yixing de 12 cl est exactement pareil.
End of the day, there is no right or wrong in brewing a cup for yourself, but there is always a better way.
Au final, il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon d'infuser son thé, mais il y a toujours une meilleure façon.
Et c'est précisément le but. La recherche, la remise en cause, la quête.
Voila pour ce qui est de présenter cette vision des dosages et du thé en général, cette voie martiale, un art appliqué à quelque chose d'aussi "simple" que le Thé.
Je voulais parler de cet exemple car personnellement il m'a ouvert les yeux. Je ne dis pas que je suis adepte de tels dosages de manière systématique, loin de là même. Mais je trouve intéressant de savoir que cette voie existe, que ce soit pour l'aspect martial que je trouve superbe, ou pour les quantités de feuilles utilisées qui, même toujours parfois extrêmes à mes yeux, sont loin d'êtres dénuées d'intérêt. Après ça, on a moins peur d'explorer avec plus d'audace et parfois de faire de très belles découvertes, comme ce fut le cas pour moi.
Je terminerai cet article par les dosages relevés sur le blog ou le site de Mandarin's tearoom sur plusieurs sortes de thé. Il faut noter qu'en Chine, on parle plus volontiers de volume qu'occupent les feuilles dans la théière ou le gaiwan plutôt que de grammes par rapport à des centilitres. Attention avec les puerh compressés cependant...
Type de thé | Volume occupé | Temps de la 1ère infusion |
---|---|---|
Puerh | 1/4 - 1/3 | 5-10 sec |
Yancha | 3/4 - plein | 1 sec |
Dan Cong | 2/3 - 3/4 | 5-10 sec |
Thés d'Anxi verts | 1/3 - 1/2 | 10 sec |
Thés d'Anxi torréfiés | 1/2 - 3/4 | 5-10 sec |
Thés rouges | 1/4 - 1/3 | 5-10 sec |
Long Jing | 1/3 | 10 sec |
Attention, tout ceci est à prendre avec des pincettes. Déjà, il y pourra y avoir de grandes différences entre plusieurs thés d'une même catégorie. Et puis ce sont des indications générales. Mais je pense que c'est un exemple assez éloquent de ce qui est évoqué plus haut en prose.
Sur ce, je vous souhaite à tous un excellent réveillon !
À bientôt !
À bientôt !
Cela me rassure de n'être que débutant...dosages modérés et temps plus longs.
RépondreSupprimerQuel beau schéma David!Mandarin's Spirit;enjoy!
Un article qui montre qu'à part quelques règles de base infuser brasser son thé à son gout c'est large ouvert.Libre.
Merci et bon réveillon.
Salutations distinguées.
Petite question:tu l'utilises pour quels types de thé cette terre noire japonaise?Concentrée prolonge-t-elle l'after taste comme cela devait apparaitre?
RépondreSupprimerMerci.
à plus.
On est tous des éternels débutants, n'est ce pas ?
RépondreSupprimerCe kyusu en terre de Sado rouge cuite en réduction n'officie que sur les thés verts japonais. Je ne m'amuse pas à faire des tests comparatifs avec ces thés mais en tout cas, l'aftertaste est long à souhait.
Les premiers retours sur les nouvelles théières Nosaka d'Akira sont très bons. J'espère avoir la chance d'en tester une.
Bonjour David,
RépondreSupprimerLe tableau des dosages est il spécifique au gong fu cha car je vois par exemple du long jing ? Je sais que l'on peut faire de multiples infusions sur les thés chinois et japonais mais je ne savais pas que l'on pouvait faire cette technique avec un thé vert. Est ce que je me trompe ?
Bon réveillon David !
RépondreSupprimerLes thés verts chinois se prêtent plus que volontiers à de multiples infusions. Évidemment, plus le dosage sera costaud, plus nombreuses elles seront.
RépondreSupprimerIl faut faire attention à ce qu'on appelle Gong Fu Cha, car suivant les personnes, ce terme va signifier des choses différentes. On peut appréhender la définition qu'en donnerait toki à travers les citations faites dans cet article, mais je connais d'autres personnes qui utiliseront ce terme à partir du moment où ils sortent un zhong, même si c'est pour mettre 1 gramme dedans. Je ne sais honnêtement pas lequel des deux aurait raison. En tout cas, il semble y avoir des nuances importantes.
Mais ce n'est pas l'important au final. Je ne pense pas qu'il faille faire du Gong Fu Cha pour faire du Gong Fu Cha. Il faut faire du bon thé, ce qui se rapproche je crois le plus de la signification originale de ce terme d'ailleurs.
Un dernier mot sur les dosages du tableau : ils concernent les thés de la boutique de toki, à savoir du haut de gamme sélectionné par ses soins. Qu'on aime ou non, ses thés ont des qualités indéniables. L'auteur de ce blog se dégage de toute responsabilité si des lecteurs aventureux utilisent ce genre de dosage avec des thés de supermarché ! ;-)
Bien dit !
RépondreSupprimerJe me suis pas mal questionné sur le GFC, me demandant si GFC impliquait nécessairement un fort ratio de feuilles et des infusions courtes, ou bien si un GFC pouvait se limiter à l'utilisation d'un ustensile de faible volume et à l'infusion multiple des feuilles... J'étais arrivé à la conclusion toute personnelle qu'à partir du moment où j'y trouvais mon compte, cela n'avait absolument aucune importance :)
Comme tu l'as dit, il faut faire du bon thé, c'est tout de même cela qu'il ne faut pas perdre de vue !
Pour les puerh, attention effectivement aux compressions : je viens de terminer une dégustation de maocha, et j'ai rempli la théière au maximum (j'ai même tassé un peu pour en loger encore quelques unes). Avec un morceau de galette de compression standard, je ne dépasse que rarement le tiers...
Pour le reste, ça dépasse mes compétences, mais je serais tout de même curieux d'assister à un GFC avec du Long Jing. Ou tout du moins d'avoir un peu plus de précisions à ce sujet.
... au passage, superbe kyusu !
... et merci pour cet article !
... et bon réveillon à toi aussi :)
工夫茶 pour le thé (gongfucha)
RépondreSupprimer功夫 pour le kungfu façon Bruce Lee (gongfu comme maîtrise martiale)
力 la force
工 l'art (au sens de l'artisan), le métier, le travail.
Gongfucha, c'est comme la bicyclette, on peut en parler, mais il faut pratiquer surtout, ce n'est pas quelque chose que l'on peut apprendre dans un livre. Chaque thé a son propre caractère et une façon différente de s'exprimer selon les circonstances. Comme pour le vélo, il y a quelques principes, pour le reste, c'est une question d'équilibre. Bravo pour ce billet qui va donner l'envie à d'autres de s'engager dans cette voie de dégustation. Un bon thé mérite certainement toute notre attention, ici et maintenant.
Pour ma part, j'aime le côté scientifique du rapport grammage/volume. Ca me permet de bien me repérer pour comparer les thés. Ensuite, quand il y a l'infusion plaisir plutôt que travail, alors je me laisse aller comme dans ton tableau, à vu, au remplissage, à la manière dont vont s'ouvrir les feuilles...
RépondreSupprimerMerci à Lihua pour l'explication de la différence entre le gongfu du thé et le gongfu de Bruce! je ne savais pas que c'était 2 termes différents.
Bon réveillon à tous!
Voici le post où j'ai piqué les paramètres pour le Long Jing.
RépondreSupprimerMerci des apports de chacun. Les instruments c'est bien, même surement indispensable au début. J'aime bien doser avec le volume pris par les feuilles car c'est plus intuitif et pratique, mais je n'aurais pas osé il y a encore peu de temps.
Ce que j'aime aussi dans le thé, c'est que c'est à cheval entre deux cultures de notre point de vue. On peut voir le moment du thé comme une pause café ou comme une méditation, mesurer au 10ème de gramme ou suivre son intuition, parler de "caffeine rush" ou de Qi enivrant. C'est au choix.
Bonne fin d'année à toutes et à tous.
Bonjour David,
RépondreSupprimerExcellent post une fois de plus. C'est assez surprenant de voir ce type de ratio volume/temps en version kung fu. En fait je ne connaissais pas cette version martiale; version extrême pour avoir été mise en ligne jusque là. L'européen préférant peut-être une version plus soft ?
Voici donc quelque chose à expérimenter pour la nouvelle année.
Bon passage et bonnes fêtes.
Nicolas
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai lu avec intérêt cet article qui m'interpelle et me chiffonne...
Je suis tout à fait d'accord avec Lihua quand elle écrit que "chaque thé a son propre caractère et une façon différente de s'exprimer selon les circonstances". Pour moi, le gong fu cha, c'est juste une méthode pour faire un bon thé. Il faut le faire avec application, c'est sûr. Veiller à ne pas sous-doser le thé, ni à le surdoser (cela pourrait rendre certains arômes trop envahissants ou provoquer trop d'amertume ou d'astringence). L'infuser dans de l'eau très chaude. Et c'est tout.
Je trouve que le gong fu cha est une technique d'une simplicité enfantine. Et c'est justement, en partie, ce qui est réjouissant dans cette technique :elle est simple et efficace.
Pour moi, le gong fu cha n'est pas la quête de la perfection mais la recherche de la meilleure infusion au moment où elle se fait. C'est un art de l'instant, pas une recherche d'absolu.
Et donc, à mon sens, les mots "challenge, défi" sont hors de propos, de même que tout ce qui évoque la compétition. Le gong fu cha, c'est donc de l'à peu près (ce qui n'a rien à voir avec le n'importe quoi) : entre un quart et la moitié du volume d'une petite théière en feuilles sèches (selon le thé), de l'eau sur le point de bouillir, ou bouillante ou qui vient de bouillir, un temps d'infusion contrôlé mais non chronométré.
C'est ainsi que j'ai découvert le gong fu cha à la Maison des Trois Thés qui est une maison qui ne passe pas pour mauvaise (ils ne proposent ni balance, ni chronomètre, ni sablier, ni thermomètre)... C'est ainsi également que je le comprends dans le livre de Blofeld malencontreusement intitulé en français "Thé et tao".
Ceci étant, évidemment, la seule bonne manière de boire du thé, c'est de le boire comme on l'aime.
Patrick
Bonne année et qu'elle soit riche en thé !
RépondreSupprimerTout d'abord meilleurs voeux pour cette année.
RépondreSupprimerMon approche du GFC est plutôt à l'opposée : pas de règle, faire ses essais et trouver la voie que l'on préfère.
J'ai tenté hier juste après la lecture de cet article de doser très fortement un thé censé être de qualité. Eh bien, si certes j'ai pu en apprécier plusieurs facettes, je lui ai surtout trouvé des défauts qu'avant je percevais moins, je ne lui trouvais plus tellement de qualités ; et pour le coup, j'aurais peut-être préféré certains thés en sachets -pas tous-.
Moi j'ai davantage l'approche de S-P Ttt. On fait des essais et on se fait plaisir. Même si des indications telles celles indiquées dans le tableau que tu reproduis peuvent être utiles lorsqu'on découvre un thé, il ne faut surtout pas s'enfermer là dedans.
De ma propre expérience, j'ai plus eu tendance à sous-doser les shu et wulong (surtout les rochers d'ailleurs), en revanche pour les sheng, à quelques très rares exceptions, je les préfère très peu dosés ; et mon foie aussi d'ailleurs.
Merci de vos retours très intéressants. Je pense qu'on est tous d'accord, chacun sa vision, chacun ses pratiques. Qu'on colle une définition précise au terme "gong fu cha" ou non n'a que peu d'importance.
RépondreSupprimerJ'ai évoqué cet exemple et ai même été jusqu'à publier un tableau alors que c'est à l'inverse de ma vision des dosages, pour montrer la voie de toki, qui n'est ni mieux ni moins bien qu'une autre. C'est SA voie, qu'il mélange à son aventure personnelle, ses envies, les rencontres qu'il a faites. Et je la trouve belle cette voie, courageuse. Mais je ne la pratique pas non plus au jour le jour.
Cela dit, je la cite dans le souci d'exposer la variété de méthodes qu'on peut rencontrer. Qu'elle "interpelle" est justement un peu le but recherché.
Et oui Denis, comme tu l'évoques, de tels dosages soulignent aussi les défauts des thés. Mais pour un thé qui n'en a pas ou peu, ce genre d'expérience peut être divine, bien qu'elle ne plaira pas forcément à tout le monde. Boire ce genre de liqueur concentrée est aussi une habitude qui peut devenir addictive. Je connais quelqu'un qui n'appréciera pas son puerh à moins de 10g dans sa petite théière avec 2 minutes d'infusions pour débuter... C'est surement comme la cuisine épicée, quand on aime ça, on a du mal à s'en passer et on trouve le reste un peu fade...
Mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année !
Le thé, c'est aussi une question de culture comme le vin. Parfois, on apprécie un rosé, un soir d'été simplement avec des grillades. Parfois, on déguste un Volnay, et l'on sait qu'on s'en souviendra longtemps.
RépondreSupprimerContrairement au vin qui est, à quelques détails près, à déguster au sortir de la bouteille ; avoir de bonne feuilles de thé est une condition nécessaire mais pas suffisante pour déguster une bonne liqueur, c'est pourquoi, il est nécessaire de faire quelques expériences et de suivre un chemin. C'est pourquoi, je trouve le titre de ce blog particulièrement bien choisi. Comme pour le vin, le palais s'éduque et le goût s'affine.
Merci du compliment. Pour la petite histoire, avec le recul j'aurais peut être préférer appeler ce blog Ma Voie du Thé, mais qu'importe à présent.
RépondreSupprimerBonjour David,
RépondreSupprimerJe viens de tester cette version Kung Fu Cha sur plusieurs jours en prenant mon temps. Fort grammage, temps réduits. Comme à mon habitude, pas de balance, pas de chrono.
Ben,.... ça déménage, mais c'est intéressant et instructif. Les thés sont passés au laminoir, les moindres défaut apparaissent.
J'avoue, je n'adhère que à moitié, pas mon style.
Bref !
Un grand merci pour mettre en ligne et EN FRANCAIS une méthode existante et ayant fait ces preuves.
Amitiés
Nicolas
C'est sûr qu'encore une fois, il vaut mieux pratiquer avec des thés "sans défaut" ce qui n'est toujours évident.
RépondreSupprimerContent que ça ait été instructif !
@Nicolas Peut-être que ça vaut le coup d'essayer de nouveau en utilisant la technique gongfu cha mais en changeant quelques paramètres: diminuer un peu la température de l'eau ou la quantité de feuilles et augmenter un peu les temps d'infusion ou la température ou bien utiliser une autre eau. Peut-être que les thés sont comme les personnes, ils ont souvent les défauts de leurs qualités. C'est pourquoi il n'y a peut-être pas de thé sans défauts.
RépondreSupprimer@David: Pourquoi pas un billet pour parler de température ? Ex. très chaud pour le rinçage flash puis une température moins élevée qui croit au cours des différentes infusions ou bien une température qui diminue puis reprend à son maximum ou bien une température qui est maintenue à son maximum tout au long et en arrosant la théière pour conserver la chaleur...
J'ai pensé à un billet sur la température, il doit même y avoir une ébauche d'écrite qqpart dans les brouillons de ce blog. Le problème, c'est que ce ne serait pas très intéressant, car je suis partisan d'utiliser une eau à température max pour une immense majorité des thés que je bois, même parfois pour certains verts chinois. Il faut dire que je bois assez peu de ces derniers, ni de thés blancs ou jaunes.
RépondreSupprimerIl y aurait certes à dire sur la verse (force, hauteur, recipient, endroit visé, etc), mais Stéphane en parle déjà très bien, mieux que je ne pourrais jamais le faire.
J'ai pas mal essayé de jouer avec la température avec les Wulong de toute sorte et je dois dire que j'ai toujours été déçu du résultat. Je préfère largement jouer sur le couple dosage/durée et utiliser une température max. Je trouve qu'on perd trop de choses. Mais c'est très personnel.
Avec beaucoup de retard : bel article, encore une fois merveilleusement illustré — mon fond d'écran ne sait plus où donner de la tête :)
RépondreSupprimerÀ propos du commentaire du 4 janvier : ce n'est pas la première fois que tu dis regretter un peu le nom de ce blog. En ce qui me concerne, je trouve pourtant ce nom meilleur que "Ma voie du thé", notamment à cause d'articles comme celui-ci, où la démarche exposée n'est pas directement la tienne, mais plutôt l'une des approches possibles du thé.
D'une façon générale, l'une des grandes forces de ce blog, à mon sens, est son "rayonnement" : la blogroll est à la fois riche et de qualité, et les articles renvoient souvent à d'autres sites, de sorte que ce blog peut servir de "plateforme", de "camp de base" à celui qui veut se confronter à différentes approches.
Le plaisir de la lecture en est d'ailleurs redoublé : car tes mots ne sont jamais seulement ceux d'un amateur de thé, mais toujours en même temps ceux d'un lecteur attentif.
Au plaisir de lire de nouveaux articles !
@ Lihua
RépondreSupprimerBonjour Lihua, c'est la première fois que je réponds à un de tes commentaires. Aussi, je vais tenter de rester soft et clair dans mes propos :)
Jouer avec les paramètres a fait parti d'une étape dans ma voie du thé. Certes, la venue d'un petit nouveau (thé) remets toujours en cause certains "acquis". Je souligne que je place ce terme "acquis" entre guillemets.
Chercher des paramètres en continu pour un thé me fatigue. Pour moi Le Thé est simple et intuitif.
A l'oeil tant de grammes; à l'oeil telle température; à l'oeil tel temps d'infusion.
Les retours des personnes à qui j'offre une dégustation sont rarement déçus, qu'ils soient connaisseurs ou non-connaisseurs; anciens ou nouveaux.
Pour revenir à cette notion de défaut, là aussi je reste simple. Il y a les défauts qui ne me plaisent pas. Ces thés, je les jette. Il y a les défauts qui ne me gênent pas. Ces thés je les consommes au quotidien; c'est en volume ma plus grosse consommation. Il y a les défauts frontière (entre les deux catégories citées précédemment), ces thés sont rares et parfois instructifs.
Pour finir il y a les thés sans défauts; ceux là sont souvent onéreux à l'achat. Je n'en parlerais pas aujourd'hui, ce n'est pas le sujet.
Bref courir après un thé, jouer à cache-cache avec lui ne me convient pas. Ma recherche est ailleurs.
Bien à toi et bonne année.
Nicolas
Un immense merci pour ces compliments Robin.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimer@David
Merci de cette réponse, j'hésite moi aussi à donner mon avis sur certains sujets déjà bien décrits ailleurs, cependant l'expérience des uns et des autres peut apporter à tous.
@Nicolas
je suis d'accord avec toi, le thé doit rester un plaisir, et trop de rigidité dans la préparation pourrait gâcher ce plaisir. A propos des défauts, je voulais simplement souligner (en excluant les thés bas de gamme) que certains "défauts" peuvent apparaître dans d'autres circonstances, des qualités et inversement, selon le goût du dégustateur.
Enfin, il y a des thés agréables dont on peut se lasser, et d'autres, dont on découvre de nouveaux aspects en changeant les conditions de dégustation.
Par rapport à ce qui a été dit ici, simplement préparer le meilleur thé avec ce que l'on a, à partager avec ceux qui sont là où l'on est ; c'est peut-être cela la Voie du Thé: une suite de belles rencontres.
Gongfu Cha est une technique de préparation du thé parmi d'autres, mais elle mérite qu'on s'y intéresse. Elle me fait penser au Taichi, d'abord, on apprend les mouvements, ensuite, on se pose des tas de questions, et pour finir, avec la pratique, l'esprit est calme, le geste est simple et harmonieux, le corps bouge comme le flux et le reflux de la mer, dans le calme et la sérénité.
Bonne année et bonnes dégustations à tous !
Merci Lihua. Cela fait plaisir de voir émerger entre les lignes écrites des personnalités différentes ET une volonté commune de faire avancer les choses.
RépondreSupprimerAmitié
Nicolas
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerInspiré par vos propos, je me suis lancé dans une série de tests, sur des pu'er (shu et sheng), en osant aller au-delà de mes limites habituelles.
J'ai donc utilisé des paramètres "extrêmes" à savoir la théière pleine (10g ou plus) et 30mn pour commencer.
L'ensemble des résultats n'est pas homogène et dépend, comme on pouvait s'y attendre, du thé utilisé.
L'infusion est toujours très dense et fait parfois penser à de l'encre (de Chine).
Le nez est magnifique d'intensité et d'évidence.
La bouche, c'est autre chose...
Quand c'est mauvais, c'est vraiment mauvais ! Certaines liqueurs sont à la limite du buvable, notamment pour les pu'er ayant un profil boisé ou terreux prononcé.
En revanche, quand c'est bon, ça mérite vraiment d'être goûté : certains vieux sheng ont fait des merveilles, avec une intensité marquante et des notes extrêmement sucrées.
Dans tous les cas, l'after-taste est long, très très long...
Certes, ce type de préparation est assez contraignant (pour maintenir la théière à température), et le prix de revient de la tasse peut être conséquent.
Je vous invite néanmoins à tenter cette expérience, qui m'a aidé à mieux comprendre certains de mes thés.
PS : A éviter en fin d'après-midi ou le soir.
Really wonderful blog. The photos are lovely. I'm also a tea lover. I have a blog about tea ceremonies:
RépondreSupprimerhttp://cerimoniadelte.blogspot.com/
I add a link to your blog on my blog and please see it.
(If you like I would be glad if you can add a link to my blog on your).
Thank's and regards. Letizia