samedi 17 novembre 2012

jeudi 15 novembre 2012

lundi 12 novembre 2012

Bai Ying Shan Raw Puerh 2008 (Hojotea)






Après avoir présenté l'un de des deux puerh "avec défaut" de la nouvelle sélection d'Akira, je fais un saut qualitatif en passant à ce Bai Ying Shan de 2008. C'est le plus cher des sept nouveaux puerh, à savoir 0.33€ le gramme. 










Avec Akira, il ne faut pas s'attendre à du stockage humide bien entendu, et l'odeur de la galette le prouve tout de suite : du fruit, du fruit, et encore du fruit (abricot et autres fruits secs). Pour plus de détails sur ce thé, je vous renvoie à la fiche qu'il consacre à ce thé, encore une fois très intéressante pour qui voudra comprendre sa démarche.











Je sors mon set en porcelaine préféré. J'ai choisi de mettre la dose, tout simplement car je l'ai déjà goûté une fois rapidement, mais pas de façon analytique, juste pour accompagner un bon bouquin, et il m'était apparu comme un thé doux, sans défaut, ce qui pour moi représente un gros feu vert vers la route des dosages ©bûcheronnesques... 10 grammes donc, et en avant !










Le résultat dans le zhong chaud est une effervescence d'arômes fruités. Il y a aussi un parfum de thé rouge, faute d'autres mots plus précis. On est proche d'une Mi Di, d'un style assez jeune mais étonnamment mûr, avec peut-être un peu plus de profondeur, en tout cas en ce qui concerne ces effluves, en général très bons indices pour la suite de la dégustation. 













Très court rinçage car les feuilles sont faiblement compressées. Eau de rinçage limpide. Le fond de tasse est déjà prometteur. C'est horizontal à souhait, les vapeurs se sentent au fond de la gorge.













On ne change pas une tactique qui gagne, donc je commence par une vraie infusion flash. Le dosage aidant, c'est ultra prometteur. On dirait que le liquide est gras.







Une gorgée de cette courte infusion suffit. Voici les mots dans l'ordre qu'ils me sont apparus : fruit, sensations de gorge, évolution rapide, sucre, longueur, hmmmmmmm... Cela mérite quelques secondes de plus d'infusion, mais le retour de saveurs et les sensations de gorge sont incroyables. Je bute un peu sur une saveur que je connais mais que je n'arrive pas à nommer, celle qui se rapporte aux arômes de thé rouge cités plus haut. 








Ce thé me plonge directement dans mes souvenirs de Malaisie, à goûter des thés de la collection personnelle d'Akira. On est sur ce qu'il aime, et ce que j'aime aussi : du thé pur, propre, fruité, profond. Certains préfèrent une dose d'amertume plus prononcée, des thés moins sages.

L'amertume est souvent perçue comme un signe de future grandeur. On parle de puerh limite "imbuvables" lorsqu'ils sont jeunes, mais qui donneront des choses extraordinaires après plusieurs années de stockage. Je n'ai honnêtement aucune expérience en la matière et respecte ce genre de discours, notamment quand il vient de Toki ou de Nada. Mais les aficionados de l'amertume des jeunes puerh ne trouveront pas leur compte dans ce thé, ni même dans la sélection d'Akira oserai-je dire. Ceux qui connaissent savent de quoi je parle. Il n'y a qu'à regarder sa Bulang de 2010 : peu voire pas d'amertume. Au passage, pour ceux qui aiment ça, ce qui est aussi mon cas, je ne saurai trop conseiller la Bulang 2012 d'Essence of Tea. Une merveille...








Cela dit, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'amertume dans ce thé qu'il n'a pas les qualités requises pour se hisser parmi les plus grands, à mon goût bien entendu. La longueur est tout bonnement incroyable. Occupé à prendre des photos, j'ai eu des retours de fruits (poire) plus de 5 minutes après. Et je suis encore sur ma toute première infusion flash, à la bouche très discrète ! 








La deuxième infusion, entre 5 et 10 secondes, offre plus de choses en bouche. Les papilles travaillent. L'astringence est cependant faible. La liqueur est d'un orange soutenu. Le plaisir est total. Je pense que je vais passer les prochaines heures (vu le dosage et la longueur en bouche) gavé de fruit. Il y a définitivement pire... Je note sur la longueur un côté boisé, mais pas dans le registre vieux puerh/puerh humide, mais plus dans le sens tonneau en fût de chêne. Et cette alliance de fruits mûrs et de bois me fait naturellement penser à de bonnes "gnioles"...








La session s'est déroulée sur la longueur. Chaque gorgée fut appréciée et laissée durer le temps qu'il se doit pour admirer l'évolution des saveurs. Même après le dîner, je sentais encore la présence de ce thé en bouche. Le lendemain, les feuilles sont passées en terre zini pour de nombreux passages. Le surlendemain, j'y étais encore.

Akira, qui connait mes goûts, avait parié que je tomberai sous le charme. Il ne s'est pas trompé. J'ai encore beaucoup à découvrir avec ce thé que je n'ai fait qu'effleurer. Mais je sens qu'il va devenir un bon compagnon, surtout pendant la saison froide.

Je vous laisse avec quelques clichés supplémentaires.


À bientôt.









dimanche 11 novembre 2012