Je suis incroyablement chanceux de pouvoir me payer le luxe de voyager en Asie, et notamment de pousser jusqu'en Malaisie afin de rencontrer l'une des personnes que je respecte le plus dans le monde du thé : Akira Hojo, qui s'est transformé en Akira-sensei le temps de quelques jours. Tant de passion et de générosité, c'est rare.
Akira est un homme rigoureux et perfectionniste, bon vivant sur son temps libre. Il fut élevé pour être le successeur de l'exploitation agricole de son père, et est diplômé en Chimie de l'Agriculture et en Sciences de la Nourriture et de la Nutrition (traduction littérale). Il a travaillé dans le secteur des engrais pendant 10 ans et, avant d'entrer de plein pied dans le business du thé, il a commencé par passer deux années entières à rencontrer des producteurs et autres professionnels sur le terrain afin d'apprendre au maximum.
Ce parcours fait qu'il n'est pas comme tout autre vendeur de thé. C'est un professionnel de l'agriculture avec un point de vue scientifique sur les pratiques agricoles et les conséquences sur la biochimie de la plante. Il ne sera pas de ceux qui vous parlerons beaucoup de flux d'énergie (Qi) ou autre, mais plus de molécules, de liaisons hydrogène et de matières minérales. N'empêche qu'il met ses théories en pratique et certaines expériences sont proprement bluffantes (croyez-vous pouvoir être teadrunk après un verre d'eau où flotte 3 minuscules feuilles de thé) ?
On peut penser aux premiers abords qu'il a sa propre vision des choses : certaines de ses méthodes, comme conditionnement sous vide du puerh, semblent tout à fait originales. Mais en fait, il les tient le plus souvent des personnes qu'il a pu rencontrer sur le terrain (producteurs, etc) et de ses connaissances scientifiques. Tout le monde ne sera peut-être pas d'accord avec ses pratiques, car elles ne sont pas forcément en vogue. Mais le marché a ses propres lois qui mettent en avant les thés qui se vendent le plus, même s'ils ne sont pas de la meilleure qualité.
Également, Akira est persuadé que le respect de la tradition et l'innovation ne sont pas incompatibles. Les grandes découvertes sont rarement populaires à leur début.
Pourquoi compresse-t-on le puerh par exemple ? Pour le transport, certes, mais beaucoup de spécialistes vous diront que c'est également pour que le coeur de votre galette ou de votre brique soit privé d'oxygène afin que la fermentation se produise. Du coup, pourquoi ne pas effectivement mettre toute sa galette sous vide ? Evidemment, ça va à l'encontre du stockage "traditionnel", car ne se développera pas de goût boisé mais intensifiera plutôt le côté fruité. Aussi, les habitués inconditionnels de vieux puerh n'y trouveront pas leur compte, voire crieront au scandale ! Mais pour les autres amateurs de puerh pas trop vieux, le jeu en vaut surement la chandelle... à voir dans quelques années...
Bref. Akira n'est pas le type de personne qui va suivre aveuglément une pratique sans la soumettre à son esprit critique et à ses connaissances fines de la chimie et de l'agriculture. Cela ne l'empêche pas d'avoir un immense respect pour la tradition et les personnes qui la perpétuent. D'ailleurs, la science explique a merveille pourquoi une agriculture biologique et traditionnelle donnera de bien meilleurs résultats en terme de qualité qu'une agriculture utilisant des engrais, pour ne citer que cet exemple. Son site est bourré de ce genre d'info malheureusement en anglais. Il est fort possible que je traduise et présente ici ces mécanismes dans un futur proche... à mon rythme bien entendu...
Également, Akira est persuadé que le respect de la tradition et l'innovation ne sont pas incompatibles. Les grandes découvertes sont rarement populaires à leur début.
Pourquoi compresse-t-on le puerh par exemple ? Pour le transport, certes, mais beaucoup de spécialistes vous diront que c'est également pour que le coeur de votre galette ou de votre brique soit privé d'oxygène afin que la fermentation se produise. Du coup, pourquoi ne pas effectivement mettre toute sa galette sous vide ? Evidemment, ça va à l'encontre du stockage "traditionnel", car ne se développera pas de goût boisé mais intensifiera plutôt le côté fruité. Aussi, les habitués inconditionnels de vieux puerh n'y trouveront pas leur compte, voire crieront au scandale ! Mais pour les autres amateurs de puerh pas trop vieux, le jeu en vaut surement la chandelle... à voir dans quelques années...
Bref. Akira n'est pas le type de personne qui va suivre aveuglément une pratique sans la soumettre à son esprit critique et à ses connaissances fines de la chimie et de l'agriculture. Cela ne l'empêche pas d'avoir un immense respect pour la tradition et les personnes qui la perpétuent. D'ailleurs, la science explique a merveille pourquoi une agriculture biologique et traditionnelle donnera de bien meilleurs résultats en terme de qualité qu'une agriculture utilisant des engrais, pour ne citer que cet exemple. Son site est bourré de ce genre d'info malheureusement en anglais. Il est fort possible que je traduise et présente ici ces mécanismes dans un futur proche... à mon rythme bien entendu...
J'ai donc eu la chance de passer quelques jours en sa compagnie, beaucoup de temps autour d'une table de thé, mais aussi à visiter des plantations. Il n'est pas avare avec ses connaissances et aime à les partager le plus largement possible.
Je vais essayer de me faire le relai de cet "apprentissage". Je précise néanmoins que j'aimerais ne pas tourner cela en une publicité unilatérale à son égard. Qu'on se le dise : je trouve que ses thés sont parmi les tous meilleurs de ce que j'ai pu tester, à côté de ceux de Tim et de David Collen, pour ne citer qu'eux. Et quand on connait l'esprit et la passion qui les animent tous les trois, on se dit que ce n'est pas un hasard que la qualité soit beaucoup plus au rendez-vous chez eux qu'ailleurs...
Un blog a une relation étroite avec la promotion d'une enseigne. Écrire en en étant conscient n'est pas toujours évident. On veut rester objectif, mais néanmoins mettre en avant ce qu'on aime, y compris les personnes. Et l'affectif prend facilement le pas sur l'objectif. Quand on se rapproche de certains vendeurs au point qu'ils deviennent vos amis, la distinction entre leur faire de la pub parce qu'ils le méritent ou parce que justement ils sont vos amis peut être floue pour le lecteur. Aussi, je tiens à le dire clairement : faites vous votre idée par vous-même ! Je sais que c'est ce que veulent des vendeurs comme Tim ou Akira, que ce soit la qualité de leurs thés qui parle, et que l'amateur ait les moyens de faire son propre jugement.
De mon côté, j'essaie de ne parler que des thés qui me touchent, qui sortent du lot de façon évidente. Mais je fais le maximum pour rester objectif. Le prochain article traitera justement du fait d'être capable de laisser de côté l'affectif pour mesurer la qualité d'un thé.
Je vous dis donc à très bientôt !
Les première, troisième et cinquième photos ont été prises par mon acolyte compagnon de voyage et néanmoins ami. Merci à lui. Ce fut - comme toujours - un immense plaisir de partager une telle expérience à ses côtés.